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Citations sur La complainte de l'ours (10)

On départ on part pour "faire un voyage", pour une conquête, mais au long cours c'est le voyage qui vous fait.
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A la première balle, la bête s'effondra, touchée en pleine poitrine. Affolés, les deux oursons s'éloignèrent en courant, puis revinrent vers le corps de leur mère qui gisait sur la neige. Le plus petit des deux hurlait de tristesse, pendant que l'autre léchait le sang qui s'écoulait de la plaie.
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Le regard du chasseur ne croise jamais celui de sa proie avant de l'abattre, il s'arrête sur le viseur au bout du canon : c'est peut-être ce qui lui laisse croire qu'il n'est pas un tueur.
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Il faut bien comprendre qu'un écosystème est un grand village nommé "biotope" où toutes les espèces qui l'habitent vivent aux dépens les unes des autres. Chacune a sa spécificité, et sa vie conditionne celle d'une ou plusieurs autres espèces. L'extinction brutale de l'une d'elles bouleverse un équilibre qui a mis des milliers d'années à se mettre en place. Des questions se posent : combien faudra-t-il de temps aux espèces satellites pour s'adapter à de nouvelles ressources ou pour changer d'habitat ? Qui peut appréhender la cascade des bouleversements biologiques que cela entraîne ? Biotope est aussi le village de l'homme, et il n'échappera pas à ce réseau de prédation mutuelle qu'il chamboule de sa toute-puissance. Le danger viendra de l'infiniment petit, des micro-organismes, capables de muter plus vite que nos défenses. Une baleine disparaît et le monde change ses équilibres. Personne n'en mesure encore les conséquences.
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Le dépouillement n'est pas seulement la façon de vivre avec peu, c'est l'art de vivre pleinement chaque instant.
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La permanence de ce huis clos forçait à s'occuper de soi, en évitant de faire peser sur les autres ses propres exigences. A l'abri des nouvelles du monde, on se soulageait peu à peu de ses migraines et des conflits éternels qui l'animent, qui chagrinent nos âmes d'une impuissante culpabilité. La purge des forces consommatrices laissait la place à l'émergence de valeurs existentielles. Il n'y avait pas de gourou dans cette retraite, ni la main courante d'une foi religieuse. Tous s'étaient engagés sans alibi, sans garde-fou, simplement sur l'envie de vivre cette aventure et que l'isolement mettait à l'épreuve. L'exil imposait à chacun de faire appel à des ressources personnelles, le plus souvent insoupçonnées. Le respect mutuel qu'exigeait ce microcosme, la permanence de la nuit, la sobriété de la vie dans cette puissante nature, donnaient libre cours à une forme de spiritualité laïque, sensible, ouverte, sans parti-pris. Il faut rompre périodiquement avec la boulimie compulsive du monde, pour retrouver la délicieuse simplicité de l'humain.
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Aujourd'hui l'homme saigne par cette déchirure entre le monde rêvé de l'enfance et son impuissance d'adulte à ne pas savoir le préserver. Polluer c'est souiller son enfance, polluer c'est asphyxier le petit être en soi, toujours présent, celui qui nous a ouvert les portes de la vie, et qui souffre des gesticulations ridicules du grand qu'il est devenu.
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Tenté depuis l'enfance par le mythe de la vie sauvage, je n'ai jamais pour autant pris la décision radicale de l'exil : question d'éducation, d'arbitrage social, de devoir ? De la science à la poésie, de la philosophie au travail manuel, de la technologie aux interrogations existentielles, j'ai toujours cependant aimé le monde des hommes. Mais ce que j'ai craint par-dessus tout et qui m'a poussé à partir, c'est l'ordinaire des jours, là où la vie se perd dans un labyrinthe de contraintes, de peurs et de faux avantages, si habilement promus, organisés, légiférés, qu'on finit par y succomber.
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J'aimais ces nuits tranquilles dans le cockpit, feutrement éclairé par la liseuse de la table à carte et les voyants du tableau de bord. Tous se passait là, dans le cocon de cette bulle en plein océan. Quand le présent occupe toute la place, on a le sentiment d'avoir l'éternité devant soi, et l'esprit, libéré des astreintes de l'ordinaire, se balade, s'amuse à explorer la vie. Dans ces moments sans limite, les idées jaillissent comme des évidences. C'est dans ces parenthèses du monde que j'ai construit les projets les plus libres, les plus audacieux.
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Aujourd'hui j'ai fait de l'éducation une raison maieure du voyage, car la culture anoblit l'opinion et conduit au civisme, le maître d'œuvre de l'avenir du monde.
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Le voyageur ne part pas seulement pour voir.Il cherche ce monde qui résonnera avec ses attentes intérieures.
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