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EAN : 9781616559069
96 pages
Dark Horse (07/06/2016)
5/5   1 notes
Résumé :
As the mutton-skulled swordsman Groo roams about, running into friends (who want to kill him a little) and foes (who want to kill him a lot), he crosses paths with the sneaky Pal and Drumm, with the sneakier Taranto, with the melodic Minstrel, and finally with the lovely Kayli, who just wants him to help her locate and reunite with her long-lost father. Can Groo do even that one little thing right? You'll find out in the conclusion of our epic tale by the award-winn... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Groo - Friends and foes 2 (épisodes 5 à 8) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant pour comprendre celui-ci, même si c'est plus logique et qu'un lecteur de Groo souhaite avoir tout lu. Il contient les épisodes 9 à 12, initialement parus en 2015, réalisés par Sergio Aragonés, avec l'aide de Mark Evanier pour les dialogues et le scénario, de Stan Sakai pour le lettrage, et de Tom Luth pour la mise en couleurs des épisodes 10 à 12. La mise en couleurs de l'épisode 9 a été réalisée par Michael Atiyeh. En fin de tome, se trouvent 4 gags en 1 page, mettant en scène Rufferto (le chien de Groo) sans parole. La série a bénéficié d'une intégrale en format dit Deluxe.

Épisode 9 - Cette fois-ci, Ménestrel chante les relations de Groo avec le tandem Pal (un magouilleur) & Drumm (un mercenaire costaud mais long à la détente), et comment ces 2 compères abusent de lui à chaque fois. Pal vient de repérer l'affiche indiquant que Groo aide une petite fille à retrouver son père et qu'elle va hériter d'une grosse fortune ce qui signifie que son père sera riche. Il va chercher Drumm en train de combattre dans l'arène voisine pour gagner sa croûte et il lui propose de retrouver Kayli, et chemin faisant de s'entraîner au rôle de père. Juste après leur départ, Groo (toujours accompagné de Rufferto) arrive dans l'arène et se met lui aussi à affronter les autres combattants. Pendant ce temps-là, Kayli est kidnappée et vendue à un orphelinat. Épisode 10 - Cette fois-ci, Ménestrel chante la rouerie de Taranto qui se fait systématiquement passer pour son ami auprès de Groo, tout en cherchant systématiquement à le flouer. Alors que Groo chemine vers la ville suivante, il aperçoit un groupe de civils fuyant le pillage de leur ville, effectué par la troupe de Taranto. Les habitants font aussitôt demi-tour en apercevant Groo, puis encore demi-tour en repensant à Taranto. Ils tentent réussissent à engager Groo pour qu'il s'occupe de Taranto.

Episode 11 - Ménestrel arrive dans le royaume du roi Debar qui a interdit toute musique dans son royaume. Il comprend vite qu'il a intérêt à se taire et à s'en aller loin s'il ne veut pas finir dans une geôle ou pire. Kayli et Groo (toujours accompagné de Rufferto) sont également arrivés dans la même ville et elle arrive à le convaincre de l'aider à retrouver son père. Groo va même être amené à jouer d'un instrument de musique adapté à ses talents. Épisode 12 - Groo semble avoir passé de vie à trépas après un repas trop plantureux même pour lui. Ménestrel a fini par se retrouver emprisonné par le roi Debar. Kayli est à la recherche de quelqu'un pouvant l'aider et elle croise le chemin de Weaver & Scribe, puis du Sage et de son chien Mulch, puis de Groella, etc.

Après 2 tomes exceptionnels, le lecteur est venu chercher plus de la même chose. Il retrouve bien sûr les dessins toujours aussi vivants et fourmillants de détails de Sergio Aragonés qui dessine de plus en plus de personnages. Il a conservé la forme d'un dessin en pleine page pour l'ouverture de chaque épisode, avec Ménestrel chantant une chanson, le texte en rimes étant entouré de petits dessins évoquant des scènes du personnage invité de l'épisode avec Groo, et bien sûr une décoration différente sur la tête de son luth à chaque fois qu'il apparaît dans la case. Ce changement systématique de sculpture sur la tête du manche est un gag récurrent déjà présent dans les 2 premiers tomes, mais aussi dans la série mensuelle publiée par Epic Comics (une ancienne branche de Marvel) et qui a compté 120 épisodes de 1985 à 1995 (+ 2 graphic novels). le lecteur familier de cette précédente série note la réapparition d'autres gags récurrents. Par exemple, Drumm demande à plusieurs reprises à Pal de quels pirates il parle, et s'il va lui acheter une maison. Ces gags fonctionnent mieux pour un ancien lecteur, que pour un nouveau qui n'y verra que des remarques sans rapport avec la discussion. de même Drumm est tout content de pouvoir traiter Groo de mendiant (Mendicant en VO), sa joie faisant plaisir à voir mais n'ayant d'effet comique que pour le lecteur au fait de ce gag récurrent. L'ancien lecteur retrouve même une occurrence de trempette au fromage (cheese dip), le pêché mignon de Groo. D'un autre côté, Aragonés et Evanier ont déjà eu le temps d'installer des gags à répétition au cours de ces 12 épisodes, ne serait-ce que dans le dernier épisode où tous les personnages des précédents ont un rôle à jouer.

Le lecteur vient donc chercher plus de la même chose, et il se retrouve un peu décontenancé par le premier épisode. Il y a finalement peu d'interactions entre Groo et Pal & Drumm. Ces derniers effectuent leurs petites combines dans leur coin. Pal se montre formidable dans sa capacité à être roublard et à s'accommoder du manque de réflexion de Drumm. Mais Groo ne fait que de courtes apparitions assez prévisibles dans sa propre série. En outre Kayli prend plus d'importance, ne serait-ce que parce qu'elle se fait enlever. le lecteur fat le constat assez décalé qu'il aurait largement préféré plus de Groo et moins d'intrigue, plus de comique et moins d'histoire. Cette différence entre l'attente du lecteur et la nature du récit se réduit un peu avec l'épisode suivant, car Tanranto interagit plus avec Groo. Néanmoins la narration devient un peu plus explicative, en particulier avec les bulles de pensée de Rufferto qui s'inquiète énormément de la duplicité de Taranto et du fait que Groo n'y voit que feu. À nouveau Kayli vole la vedette à Groo dans une scène, lorsqu'elle se montre plus maligne que Taranto, grâce aux enseignements de Granny Groo. L'épisode 11 rétablit l'équilibre, et Groo occupe le devant de la scène pendant la moitié du récit, malgré la très forte personnalité de Ménestrel. le dernier épisode est presqu'un sacrilège puisque Groo en passe plus de la moitié absent, puisqu'il a été déclaré publiquement mort.

Le lecteur se fait toutefois une raison grâce à la qualité de la narration visuelle qui n'a rien perdu en générosité, voire qui y a encore gagné. Outre le dessin en pleine page d'ouverture de chaque épisode, Sergio Aragonés a conservé un dessin en double page par épisode et quel spectacle ! le premier reste raisonnable avec Drumm affrontant 3 combattants dans l'arène, quelques dizaines de spectateurs, et bien sûr des accessoires différents (et parfois bien loufoques) pour tous les combattants. le deuxième dessin en double page passe à un niveau supérieur et laisse la concurrence bien derrière (quelle concurrence, d'ailleurs ?) avec Groo arrivant dans la ville, en plein cours de pillage par la bande de Taranto. le niveau de détail est hallucinant, le nombre de personnages aussi, et ils sont tous occupés à faire quelque chose de différent. Comme d'habitude, le lecteur peut embrasser la scène d'un simple coup d'oeil et passer à la page suivante. Il peut aussi se projeter dans ce lieu et détailler aussi bien les accessoires vestimentaires des pilleurs (et la majeure partie vaut le temps à y consacrer), regarder chaque bien faisant l'objet de rapine, et les pauvres civils essayant tant bien que mal de limiter le saccage, par exemple ceux qui essayent d'éteindre le feu d'une toiture en chaume.

Mais rien ne peut préparer le lecteur au troisième dessin en double page, à l'occasion d'une fête de la musique dans la ville. le nombre de personnages est démentiel. le nombre d'activités est déraisonnable. le mât de cocagne est splendide. le funambule fait preuve d'une aisance admirable. le stand de bière est bien fréquenté. Les enfants sont déchaînés devant le théâtre de marionnettes. le lecteur attentif observe Weaver & Scribe prendre des notes pour rédiger un article. Pourtant cette double page n'est encore rien en comparaison avec la suivante dans laquelle 3 armées différentes convergent sur la place centrale de la ville, avec l'arrivée concomitante des gens du voyage, et Groo s'en donnant à coeur joie dans la bataille. Ce dessin est d'une lisibilité parfaite et le lecteur qui prend le temps de le détailler est récompensé en découvrant plusieurs personnages dont le pauvre Arcadio dépassé par les événements.

Même si la narration ne correspond pas entièrement à ce qu'il avait envisagé, le lecteur tombe totalement sous le charme de la générosité de dessins et leur humour. Il retrouve les expressions de visages exagérées pour rendre compte de l'intensité des émotions et des réactions des protagonistes. Il retrouve également le langage corporel lui aussi accentué pour un effet comique. Les personnages passent par toutes les nuances de l'inquiétude à l'angoisse totale, en se rendant progressivement compte que Groo vient d'arriver. Aragonés met en oeuvre un humour visuel sur la base de différents types de comiques. Il utilise aussi bien les émotions exacerbées, que les postures inattendues (la manière dont Drumm traîne derrière lui un combattant ayant perdu connaissance), un personnage surprenant (Drumm déguisé en femme avec une belle robe rose), le comique comportemental (Groo s'attaquant à un repas pantagruélique, et le lecteur sait très bien qui va gagner) ou encore le comique de situation (la manière dont Ménestrel réagit aux injonctions du roi Debar).

Comme dans les tomes précédents, le lecteur se rend vite compte que la vie quotidienne de ces communautés est représentée avec intelligence, conformément à une civilisation de type haut-moyen-âge. le lecteur peut le voir dans le niveau d'armement, mais aussi dans des éléments comme le type de tenues vestimentaires, la corvée d'eau, le transport de denrées dans des paniers portés sur la tête, l'envoi de messages par pigeon voyageur, les étals du marché sur des tapis à même le sol, le cordonnier en train de ressemeler un soulier, etc. En y prêtant attention, le lecteur est régulièrement surpris ou étonné par un détail accessoire au récit, mais apportant une ambiance ou une émotion inattendue. Il peut s'agir d'une femme qui revient de couper du bois avec son fils (en opposition avec le cliché qui veut que cette tâche est réservée aux hommes), de la place des enfants dans les villages, de la droiture de la posture des femmes qui portent une charge sur leur tête, de 2 hommes attablés en terrasse en train de boire une chope et de fumer une pipe, d'une jeune danseuse en train de dresser un collier de fleurs autour du cou de Rufferto, de la splendeur du repas préparé en l'honneur de Groo dans l'épisode 11, etc. Un tel degré d'implication de la part de Sergio Aragonés apporte une vie peu commune dans la bande dessinée.

Le lecteur a donc vite fait de prendre plaisir à retrouver ce vieil ami qu'est devenu Sergio Aragonés au fil des épisodes, et de lui laisser raconter son histoire comme il l'entend, car au final il a bien retrouvé ce qu'il était venu chercher. Aragonés et Evanier mènent à bien leur intrigue et révèle au final qui est le père de Kayli qu'elle réussit à retrouver. Ils mènent également à bien leur entreprise de présenter les principaux personnages récurrents de la série en intégrant Pal & Drumm, Taranto et enfin Ménestrel. Ils font en sorte de tous les faire apparaître (y compris ceux des épisodes précédents) dans le dernier épisode, même si ce n'est que le temps d'une case pour Arcadio, Arba et Dakarba. En fin du dernier épisode le lecteur retrouve également un élément récurrent de la série Epic, à savoir une sorte de morale, ou de constat issu de la sagesse populaire.

Tout au long de ces épisodes, le lecteur constate aussi que les auteurs mettent en scène la comédie humaine, au travers de comportements plus ou moins honorables. Il y a bien sûr les combines de Pal et de Taranto pour s'enrichir en profitant de la bêtise d'autrui. Il y a également la forme de tyrannie du roi Debar qui a interdit la musique dans son royaume. Dans le premier épisode, le lecteur continue de voir des individus qui espèrent s'enrichir en adoptant Kayli indépendamment de son caractère, en la réduisant à un moyen pour atteindre un but. le lecteur en sourit d'autant plus que cette promesse d'héritage est née d'un contresens et n'a aucune réalité. L'adoption réalisée par Pal & Drumm n'en est que plus cocasse et ironique. Aragonés et Evanier en profitent également pour dénoncer le mode de gestion de l'orphelinat dont le seul but est le profit. Ils mettent également en scène des comportements plus subtils, mais tout aussi drôles. le lecteur sourit franchement quand il voit Kayi réussir à embobiner Taranto, et il se rend compte qu'elle a réussi parce qu'il n'a vu en elle qu'une enfant honnête, et donc moins futée que lui. La même Kayli énonce un jugement sans appel sur l'inutilité des Weaver & Scribe qui n'écrivent que pour faire vendre et se mettre en avant, sans se préoccuper de la réalité de ce qu'ils rapportent. Les gardes de la prison se laissent distraire uniquement parce qu'une jolie femme leur adresse la parole, avec des promesses sous-entendues dont les 2 savent pertinemment qu'elles ne seront jamais tenues. S'il le souhaite, le lecteur peut également envisager les différentes interactions entre les personnages sous l'angle de la comédie humaine, et les auteurs en apparaissent alors comme de fins observateurs. Cette dimension est d'autant plus appréciable que les auteurs font toujours preuve de gentillesse et de compréhension, sans objectif moralisateur, sans condescendance. Chaque émotion semble naturelle et honnête, à commencer par l'affection que Rufferto porte à son maître.

Le début de ce troisième déstabilise un peu le lecteur car les auteurs se focalise plus sur l'intrigue, et un peu moins sur Groo. Néanmoins la personnalité des auteurs transparaît à chaque séquence, et le lecteur a tôt fait de retrouver cette façon de s'adresser à lui si agréable, si chaleureuse et généreuse. Il a peine à croire que les dessins sont encore plus généreux que dans les tomes précédents, et que les interactions entre personnages sont plus sophistiquées, avec un humour omniprésent et respectueux. 5 étoiles. Fort heureusement, il reste encore les 4 gags en 1 page à la fin du tome, et Sergio Aragonés et Mark Evanier ont continué à relater la suite des aventures de Groo dans Fray of the Gods.
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