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EAN : 9780785100263
96 pages
MARVEL - US (01/01/1994)
5/5   1 notes
Résumé :
Published by Epic Comics 1993. This is 1st printing. 96 pages. Full Color. $10.95 Cover Price. Softcover. Graphic Novel Trade Paperback. Collects GROO THE WANDERER 25-28 (1985 Epic/Marvel Series). Written by Sergio Aragones and Mark Evanier. Art by Sergio Aragones.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Quand l'employé est un idiot, l'employeur aussi.
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Ce tome fait suite à The Groo Festival (épisodes 21 à 24) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant, mais ce serait une grave erreur de s'en priver. Il regroupe les épisodes 25 à 28, initialement parus en 1987, écrits, dessinés et encrés par Sergio Aragonés, avec Mark Evanier pour le scénario et les dialogues, Tom Luth pour la mise en couleurs et Stan Sakai pour le lettrage. Ils ont été publiés par Marvel Comics, sous le sceau de sa branche Epic Comics.

Groo vient de quitter la ville de Chalgo où il a gagné deux kopins, en aidant un bûcheron à couper du bois, le ramenant chez lui. Il est même allé jusqu'à l'empiler dans la cheminée et à allumer le feu. Il avance l'esprit contenté d'avoir effectué une bonne action, sans se rendre compte que la ville est ravagée par un incendie du fait du feu non maîtrisé. Il croise deux paysans à la tête d'une colonne d'ânes portant des planches de bois. Il leur demande où il peut trouver à manger : ils lui indiquent la ville de Carpeta au nord. L'un d'eux reconnaît Groo, et, une fois qu'il est parti, indique à son collègue qu'il n'aurait pas dû lui indiquer le chemin de la ville. Groo s'attable à une terrasse et commande pour deux kopins de nourriture : l'aubergiste lui sert une olive. Il remarque des soldats et leur demande s'ils ont besoin d'une recrue supplémentaire : la réponse est négative. Il part de la ville et rencontre une colonne de réfugiés qui lui expliquent que Alfombra, leur village, est en train d'être pillé. Groo accepte d'aller massacrer les pillards, en payant un demi kopin. Une fois encore, Groo a engendré des catastrophes dans un village et il est poursuivi par les habitants armés d'outils tranchants et contondants. Il recule et bascule en arrière du bord d'une falaise. Or au même moment, les sorcières Arba et Dakarba sont arrivé à la conclusion qu'elles ont besoin de lui. Elles le téléportent mais après qu'il ait atterri dans des cactus. Elles le chargent de récupérer une amulette détenue par le roi Enano. Elles le réduisent à une taille de quelques centimètres pour qu'il soit à la bonne taille afin de s'engager dans la galerie qui mène à ce royaume lilliputien.

Ménestrel se balade en forêt en chantant comme à son habitude, et il tombe nez à nez avec Sage. Ils se font interpeller par une petite armée. Leur chef est convaincu que ce sont des espions et il ordonne leur exécution pour le soir-même. le moment venu, Sage propose au général de lui raconter l'histoire de Groo missionné en tant qu'espion. Il capte tout de suite sont attention et l'exécution est remise à plus tard. Groo est en train de se battre contre une armée, quand tout à coup un délicieux fumet vient lui chatouiller les narines. Il laisse tout tomber et suit l'odeur alléchante jusqu'à un village. Il se renseigne pour savoir où trouver une auberge servant un bon repas, et les habitants lui répondent en se désignant, qu'ils ne mangent pas à leur faim, et que tous les mets raffinés sont accaparés par le roi Almuerzo. Pour parvenir à s'introduire dans le château, Groo se fait engager comme assistant auprès du responsable des victuailles du château. Les repas ne sont pas meilleurs.

Qu'il soit un novice dont le chemin n'a jamais croisé celui de Groo, ou qu'il l'ait déjà croisé à plusieurs reprises, le plaisir du lecteur sera le même. Il découvre ou retrouve ce barbare idiot dans une narration visuelle très personnelle et très improbable. Sergio Aragonés est né en Espagne en 1937, et ses parents ont émigré en France pendant la guerre civile, avant de partir s'installer au Mexique. En 1962, il part pour New York, réalisant de petits boulots, jusqu'à ce qu'il se fasse engager par le magazine MAD où il réalise des gags sans parole, et rajoute des gags dans les marges, appelés marginals. Il commence sa carrière dans les comics en 1967. Il crée le personnage de Groo dans les années 1970, avec Mark Evanier, et sa première aventure est publiée dans une anthologie éditée par Pacific Comics. Après un passage chez Eclipse Comics, il est repris par Marvel Comics en 1985, dans sa branche Epic Comics, pour une série mensuelle de 120 épisodes, et 2 graphic novels, avant de partir chez Image Comics en 1994, puis Dark Horse Comics en 1998. le principe est simple : Groo est un barbare expert dans le maniement de ses épées, mais doté d'une intelligence très limitée. À chaque fois qu'il intervient, il déclenche des catastrophes. À chaque fois que des personnages font appel à ses services, ils n'ont pas assez de larmes dans leur corps pour exprimer leurs regrets.

Dès la couverture, les caractéristiques des dessins sautent aux yeux : une approche plus École de Marcinelle (avec gros nez) que comics de superhéros. En fait, il n'y a aucun point commun avec des superhéros, et tout de similaire avec des séries humoristiques tout public. La couverture regorge de détails : du personnage principal, à tous les guerriers minuscules. le lecteur regarde la silhouette improbable de Groo : un corps tout rond, des jambes filiformes, des grands pieds, des gros bras, et un gros nez cassé. L'artiste fait fonctionner cette apparence avec une rare élégance (enfin pas pour Groo, mais pour la narration), exagérant les expressions de son visage avec une efficacité comique irrésistible. le nouveau venu regarde avec étonnement son accoutrement : une tunique orange, un gros ceinturon, une petite poche fermée par un cordon avec un crâne, ses deux katanas, et une sorte de double boucle pour attacher ses fourreaux. S'il en a la curiosité, il découvre que cette boucle est en fait le support pour caler les fourreaux, utilisation que Groo ne connaît visiblement pas. Au cours de ces quatre épisodes, le lecteur croise d'autres personnages, certains récurrents, d'autres créés pour un unique épisode. Il sourit en retrouvant Taranto, brigand pilleur à l'allure décatie, manipulant Groo avec une rare dextérité grâce à des mensonges bien choisis. Il sourit tout autant en retrouvant Arba et Dakarba, deux sorcières, la première étant la fille de la seconde, avec leur tenue caractéristique, leurs gris-gris et leurs colifichets. Il est tout aussi réconfortant de retrouver Sage et son chien Mulch, ainsi que Ménestrel. le lecteur se rend compte que la tête de l'instrument de Ménestrel est ornée d'une figurine qui change dans chaque case : une preuve parmi tant d'autres de l'attention que le dessinateur porte aux détails, et de la multitude de petits détails qu'il insère. Il n'y a qu'à revenir à la couverture pour regarder les chapeaux des minuscules soldats qui s'ornent tous d'un sommet différent.

L'une des forces de la série réside encore dans les dessins : Sergio Aragonés dessine vite, avec plein de détails partout, et avec une compréhension impressionnante du monde dans lequel vit Groo. Chaque épisode comporte un dessin en double page, dans les pages 2 & 3. Groo est attablé à une terrasse, et Aragonés a généreusement représenté toute la ville autour, avec les tables alentours, les soldats attablés, les villageois apeurés en ayant identifié Groo, les paysans vaquant à leurs occupations dans la rue, et les maisons en arrière-plan. Tom Luth fait de son mieux pour aider à la lecture, mais il ne peut que jouer sur les ombrages de l'arrière-plan pour faire ressortir chaque construction. S'il a le goût pour ça, le lecteur prend le temps de regarder chaque maison, et il se rend compte que leur architecture correspond à cette fantaisie de haut moyen-âge, en prenant en compte les techniques de construction de l'époque. Il découvre les armures des soldats et leur pommeau, les chopes de bière, les légumes stockés en hauteur sous le toit, les plats, les tenues de chaque figurants, mais aussi trois ouvriers en train de réparer un toit, les deux gardes en faction à l'entrée du rempart du château, des femmes portant des jarre sur la tête, un porteur avec un joug et des plateaux à chaque extrémité, une charrette avec des marchandises, deux personnes en train discuter à une fenêtre, sans oublier le poème introductif d'Evanier, et les deux guerrières miniatures au pied du cadre contenant le nom des auteurs. Chaque page grouille de vie et fourmille de détails, tout en restant lisible et en laissant le choix au lecteur de passer rapidement pour juste voir l'action, ou de prendre son temps pour regarder de tous les côtés, chaque élément.

Sergio Aragonés est un formidable conteur visuel, à la fois pour l'incroyable degré d'informations visuelles dans chacune de ses cases, pour la cohérence et l'intelligence du monde qu'il décrit, et aussi pour les plans de prise de vue, toujours vivants et animés, ainsi que pour son sens du gag visuel. le lecteur a le sourire à chaque page, et s'esclaffe régulièrement devant les gaffes de Groo, les catastrophes qu'il déclenche, la réaction apeurée de ceux qui le reconnaissent, sa fougue sans retenue à se précipiter dans la bataille, le choc pour ses ennemis, même si les dessins restent tout public, sans sang ni blessure. À ce niveau-là de narration visuelle étourdissante, ce n'est pas grave si l'histoire n'est qu'un prétexte. Or il n'en est rien. Aragonés et Evanier concoctent une aventure en un épisode à chaque fois, avec une situation déséquilibrée dans laquelle Groo vient augmenter le désordre, une intrigue consistante, et une résolution avec une morale maison en conclusion. La première histoire met en scène des armées se vantant de leur force, ce qui attire forcément des ennemis voulant s'y mesure. La seconde prouve si besoin en était qu'il ne faut pas confier une mission à Groo et que ceux (ou en l'occurrence, celles) qui le font ne sont pas bien plus futés que lui. La troisième repose sur les échecs monumentaux de Groo en tant qu'espion, avec une incroyable scène de séduction sur la plage, pour mettre en évidence que se moquer des échecs des autres n'est pas constructif, ni profitable. La quatrième joue sur la maxime qui veut que pour gagner l'amitié d'un homme il faut passer par son estomac, en ajoutant que cela ne mène pas à son cerveau. En filigrane, ces histoires diffusent organiquement des valeurs humanistes réconfortantes et rassérénantes.

Un tome de plus dans la série Groo période Marvel / Epic : oui, c'est exactement ça. le lecteur retrouve l'excellence de la narration visuelle de Sergio Aragonés qui n'est pas qu'un grand artiste humoristique, mais aussi un solide dessinateur en termes de reconstitution d'une société médiévale. Il plonge dans des histoires bien construites en un épisode, avec une chaleur humaine qui ragaillardit l'esprit, tout en divertissant avec un humour bon enfant et intelligent. Parfait.
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