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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai découvert avec Blessés un livre d'une grande qualité qui incarne la quintessence du roman américain. D'une plume subtile et tout en finesse, le romancier dépeint la vie d'un cowboy à la belle âme, amoureux des animaux et attentif aux hommes. John Hunt, le protagoniste est donc ce dresseur de chevaux vivant avec son vieil oncle Gus dans le sud des USA où perdurent le racisme et l'homophobie. Les deux mènent leur vie paisiblement et avec philosophie mais sont confrontés à la rudesse et à la violence des rednecks. Blessés ne saurait se résumer à cela cependant, il est aussi question d'amour, d'amitié, d'enseignement. La qualité de cet ouvrage tient à la complexité des personnages ainsi qu'à la beauté et à la profondeur de leurs relations. Et puis c'est bien écrit, les dialogues sont ciselés, les protagonistes ont beaucoup d'esprit et le mot juste ! Ce fut une belle lecture !
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John est un homme noir venu en Arizona tutoyer les grands espaces afin d'assouvir son besoin de liberté. Cow-boy des temps modernes, il a un ranch où il dresse des chevaux.

L'histoire commence le jour où il apprend qu'un crime homophobe a été commis sur un jeune garçon retrouvé la gorge tranchée. Suite à cet événement, l'un de ses employés sera mis derrière les barreaux alors qu'il clame son innocence.

Le début du livre est sur une pente policière. Même si l'on est dans le grand ouest où il règne une atmosphère de far niente, on aimerait bien savoir qui est le vilain, et tout le monde dès lors nous semble suspect. Un certain suspense plane tout au long du livre mais il changera de teneur au cours des chapitres.

John pense sans cesse à sa femme, Silvia, décédée quelques années plus tôt, lors d'une chute de cheval. Un accident dont il se sent coupable. Son oncle Gus avec qui il cohabite, est son repère, son point de réconfort, et depuis peu, sa voisine Morgan s'est mis en tête de le courtiser.

Dans les jours qui suivent, des voisins ranchers défilent chez lui, pour signaler des actes de vandalisme qui troublent leurs fermes et pâturages. Ensuite, un ancien ami qu'il avait presqu'oublié, lui téléphone pour lui recommander son fils David qui passera séjourner dans le coin.

C'est beaucoup de changements en peu de temps dans l'univers de John.
Dans la suite, ce roman prendra un tour plus intimiste et cela va parler du relationnel homosexuel.

Ce plaidoyer non-discriminatoire, où il est très facile de se plonger, est une lecture éloquente, par instants charnelle, où des personnages blessés pour diverses raisons, sont aux prises avec leurs manifestes ambiguïtés et se débattent avec des sentiments auxquels ils doivent donner un nom, le plus bravement possible, en bons cow-boys.
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Dans une petite ville profonde de l'Ouest américain, il est un homme que tout le monde connaît : John Hunt, le rancher afro-américain venu vivre avec son oncle vieillissant. Mais, au coeur des montagnes, la nature est loin d'être paisible. D'abord, il y a le meurtre d'un jeune homosexuel, puis une série d'actes malveillants pratiqués sur les animaux de la réserve, enfin des insultes racistes proférées à l'encontre des Indiens du voisinage… Et si l'Amérique sauvage n'échappait pas elle non plus à la haine ?

Dans la lignée d'un James Baldwin, Percival Everett met à jour une société humaine fragile et fracturée, gangrénée par la suprématie blanche. Il décrit une Amérique sous tension, dont la violence sournoise égale la beauté des grands espaces. Après huit ans de présidence Bush, le constat est amer : du racisme à l'homophobie, les frontières sont partout.
Lien : https://balises.bpi.fr/litte..
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Un livre intéressant sur l'Amérique profonde d'aujourd'hui, raciste et homophobe. Les personnages sont attachants et les passages sur les chevaux sont très réussis. Dommage que la fin soit un peu abrupte...
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De belles pages sur l'incompréhension, l'intolérance.
Mais aussi sur le drame des" enfants du divorce".
Paysages de nature, loin de la ville. Mais, il ne sert à rien de fuir, les problèmes restent avec soi.
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Pour résumer l'histoire assez simplement, nous suivons l'histoire de John Hunt, un homme qui tient un ranch, avec l'aide de Gus, dans un environnement très « plaines de l'ouest sauvage ». John n'a pas son pareil pour dresser les chevaux, et on sent en lui un homme assez solitaire, depuis la mort de sa femme, et qui se contente très bien de la seule compagnie de Gus, de ses quelques incursions en ville, et des visites amicales de sa voisine, Morgan. Un drame va se dérouler : un jeune homosexuel est assassiné, d'autres actes de violences sont commis aussi, tout cela assombrit l'atmosphère. Ce sera également l'occasion de la visite du fils d'un vieil ami de John, venu protester contre le crime homophobe. Dès lors, beaucoup de blessures se mettent à jour. La blessure d'un enfant homosexuel incompris de ses parents et mal à l'aise dans son couple ; le divorce et l'attitude du meilleur ami de John Hunt qui révèlent aussi d'autres blessures. Il y a également le coeur blessé de John, qui a du mal à exprimer son amour envers une femme depuis le décès de son épouse. Enfin, il y a toutes les blessures provoquées par l'homophobie et le racisme. Car John Hunt est noir dans un monde de cow-boys blanc. le fait est que je n'ai compris qu'assez tard que John était noir : c'est là que je me rends compte que spontanément je ne m'intéresse pas à la couleur des gens. Les hommes sont ce qu'ils sont, peu importe la couleur, et le fait de lire ce livre de nombreuses pages avant de percuter que le héros était noir, m'a remis en tête que pour beaucoup la couleur fait tout, hélas. Et Percival Everett sait écrire cela sans forcer le trait, sans en faire des tonnes, en décrivant une sorte de racisme light, un racisme du quotidien, qui est en filigrane de toutes nos sociétés. John Hunt est un ancien universitaire, on le découvre amateur d'art, comme ça en passant, sans insister, et puis c'est un cow-boy, un vrai dur, un homme dans toute sa virilité : car c'est ainsi que l'être humain est, un mélange de plusieurs passions, de plusieurs intérêt, qui fabrique une personnalité complexe. C'est avec subtilité que Percival Everett brosse ses personnages : il leur prête des faiblesses, des failles, des échecs, des doutes. Mais il nous les montre aussi dans leur courage, dans la beauté de l'amitié et du secours.

L'autre personnage principal c'est évidemment l'ouest sauvage, et puis les chevaux, les coyotes, la nature qui offre ce qu'elle a de meilleure, et puis qui tue également.

Voilà un récit qui arrive à être à la fois un roman noir, un roman d'amour, et un western, qui nous parle de la différence, de l'indifférence et de tolérance, un grand et beau roman que je vous engage à lire.
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En lisant l'avis enthousiaste d'une bloggeuse (Sandrine pour ne pas la citer), j'ai donc emprunté ce court roman paru chez Actes sud il y a déjà quelques années. Et vu mon amour du Natural writing, je ne comprends pas comment j'ai pu passer à côté. Bref tout ça pour vous dire que Blessés mérite vraiment qu'on s'y attarde. Aux amoureux de grands espaces américains (ici le Wyoming) et de personnages attachants blessés par la vie, Percival Everett est fait pour vous.

John Hunt est un dresseur de chevaux afro-américain qui a fui la grande ville pour rejoindre son vieil oncle Gus dans son ranch niché au coeur des montagnes. Vivant dans une sorte d'autarcie bienheureuse au coeur de la nature, ces deux célibataires se sont accommodé des défauts de l'autre pour vivre de manière harmonieuse.

Tout irait pour le mieux si un jeune homosexuel n'avait été retrouvé assassiné, tout accusant le jeune et simplet commis du ranch de John d'être le responsable. Premier dérangement pour notre dresseur de chevaux qui s'en passerait bien. le deuxième dérangement survient quelques jours plus tard alors que des insultes racistes sont proférées à l'encontre de son voisin Indien (traité de « nègre rouge », comme c'est charmant). L'ambiance n'est donc plus au beau fixe au paradis des chevaux et des espaces sauvages. Et oui, les vieux réflexes racistes et homophones refont surface au sein de la petite communauté du coin peu habituée au changement et à l'autre de manière générale. Enfin, l'arrivée inopinée du fils homosexuel d'un de ses plus vieux amis, jeune militant bien décidé à manifester contre le climat homophobe de cette région de péquenauds, n'arrange pas les affaires de John Hunt.

Blessés m'a embarquée. Déjà conquise par la beauté des paysages ouest américains que Percival Everett décrit merveilleusement (le Wyoming fait dorénavant partie de ma to do list), il ne m'en fallait pas plus pour adhérer. Loin de la caricature, l'auteur nous immerge au sein de cette communauté réduite, attachante fratrie d'hommes et de femmes blessés par la vie. Rongé par la mort de sa femme, John hésite à se reconstruire ; à l'aune des événements dramatiques qui secouent son quotidien, il est amené à remettre en question ses choix de vie. Doit-il fuir la recherche d'un nouveau bonheur aux côtés d'une femme qui l'aimerait, par fidélité au souvenir de sa défunte épouse ? Doit-il nier sa différence alors que tout le lui rappelle sans arrêt ? Vivre en autarcie loin des hommes est-il la solution ?

Thèmes du deuil, de la différence, retour aux sources, culpabilité et rédemption, tous ces éléments sont habilement et merveilleusement agencés pour nous livrer un roman sensible. Une belle réussite indéniablement.
Blessés de Percival Everett, collection Babel
Lien : http://www.livreetcompagnie...
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un très beau roman tout en nuance, un livre noir mais sans que cela nous laisse un goût amer très bien écrit j'adore !!!!
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Avec Blessés, Percival Everett délaisse le loufoque et l'humour à tout va, pour un récit à l'image de son personnage principal, John Hunt, éleveur de chevaux au fin fond du Wyoming, vivant avec pour seule compagnie depuis la mort de se femme avec son vieil oncle, ses chevaux et le paysage sauvage de l'Ouest mythique.

Mais des évènements viennent troubler la quiétude savamment entretenue par Hunt. Un jeune homme, homosexuel, est retrouvé mort après avoir très probablement été torturé, l'homme tout faire de Hunt, Wallace, un peu benêt est accusé du meurtre. Les bêtes d'un éleveur Indien sont abattues, la neige souillée d'une inscription haineuse "Nègre rouge".

Everett, dans ce roman de l'Ouest, tord le cou aux clichés du cow-boy à la John Wayne: certes John Hunt monte à cheval, certes il est taciturne, mais il est diplômé de Berkeley en histoire de l'art, il est cultivé. Et sa peau est d'ébène.

A l'image de ce personnage tout en retenue, ce taiseux qui se tient à l'écart, Blessés explore, sans grands discours, ni grandes descriptions, les travers de l'âme humaine, les haines qui couvent et se réveillent dès que la différence pointe le bout de son nez. La dernière phrase du roman est marquante: "C'est la frontière ici, cow-boy. Partout c'est la frontière." La frontière de l'humanité, de la haine. La frontière qui marque la fin de la société ordonnée et respectueuse pour entrer dans un état de non droit, de violence.

Un roman de l'action, servi par des personnages attachants, même si peut-être un peu trop manichéens. Trop gentil, trop méchants... Mais John Hunt, avec ses questionnements, ses doutes, son humanité, nous touche. Et puis, les dialogues sont excellents, beaucoup d'humour encore de la part de l'auteur.

Un roman qui se lit d'une traite, qu'on ne lâche qu'à la toute fin, pris par l'histoire et les personnages.
Lien : http://ya-dla-joie.over-blog..
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Une petite ville de l'Ouest américain, un ranch isolé où vivent John et son oncle Gus … Il y a vingt ans, John, le narrateur, a choisi de s'éloigner de la société des hommes pour élever et dresser des chevaux. Au moment où il est devenu veuf, six ans auparavant, Gus est venu habiter chez lui.
John fréquente le moins possible la petite ville proche de son ranch, il entretient des relations amicales avec quelques personnes. Ce qu'il désire avant tout, c'est « avoir la paix ». Dans ce « Far West », on ne parle que pour dire l'essentiel, on ne se livre pas à l'introspection, on agit, on travaille … Nous apprenons peu de choses du passé des protagonistes, libre à nous de meubler les non-dits …
Dans une écriture simple et efficace, l'auteur nous livre un roman âpre et rude comme le climat et le paysage du Wyoming. Quelques événements (meurtre d'un jeune homosexuel, bétail abattu sauvagement, présence de néonazis) nous font pressentir le drame.
Le racisme envers les « gays », les Indiens et les Noirs (la couleur de peau de John et Gus) est présent et nous avançons dans le roman la peur au ventre, peur partagée avec John et justifiée par l'acte barbare qui survient dans les dernières pages…
La face noire de l'âme humaine est heureusement éclairée par l'histoire d'amour entre John et Morgan, une jeune voisine, et la profonde tendresse qui unit le narrateur à son oncle, Gus, le personnage que j'ai d'ailleurs trouvé le plus attachant …


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