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Le cauchemar vivant de George Romero. Je me réveille d'un coup et découvre en face de moi ce que les scientifiques appellent un zombie. Me serais-je tromper d'endroit ? le retour des morts vivants a sonné comme dans une bonne vieille série B qui passe à des heures indues de la nuit avant le film érotico-porno d'une chaine câblée. le gars, un pauvre type, a eu la tête sectionnée, totalement arrachée. Un étudiant à la morgue aussi consciencieux que je pouvais l'être en T.P. de Biochimie le recoud simplement sur le reste de son corps et voilà que le pauvre type se relève de son cercueil et dit « bonjour » à la paroisse éplorée. Je schématise à peine. Je referme le bouquin pour vérifier que je ne me suis pas trompé. Éditions Babel. Alors là, c'est du sérieux, c'est quand même chez eux que j'épuise le catalogue Auster parmi tant d'autres noms reconnus… Je laisse de côté la face de zombie qui est devant moi pour me consacrer au pauvre type. Ce gars, la quarantaine, au volant de la voiture de monsieur-tout-le-monde, part… pour se suicider. Sauf qu'il n'en aura jamais le temps et qu'un camion le percute et le décapite… Suicide raté, résurrection réussie.

Un vrai paumé, un vrai raté, en somme pour qui le suicide devenait une évidence, tant sa vie lui paraissait insipide, sans intérêt, tant ses proches n'éprouvaient plus de grands sentiments ; lui-même ayant simplement perdu l'envie…

Mais bien au-delà de ce phénomène comico-burlesque de la tête arrachée puis recousue, Percival Everett n'épargnera pas de son histoire une virulente critique de sa société « religieuse », de ses travers et ses excès, tout comme ceux des scientifiques ou du pouvoir. Car, dans ce « Désert Américain », on y croise de tout et il s'en passe des choses que l'on nous cache. Un fanatique religieux se faisant appeler Big Daddy avec sa secte de gobeurs qui a enlevé des jeunes enfants, une unité scientifique dévouée au clonage humain qui ont réussi à cloné plusieurs « Jésus », des hélicoptères noirs survolant le désert pour entretenir notre paranoïa façonnée par des années de Big Brother is watching you. Et ce pauvre type qui retrouve le goût de la vie, la force de la vie… après sa mort.

A quel moment finit la vie et débute la mort. Voilà la profonde interrogation que l'auteur met en scène tout au long de son histoire déroutante et débridée. Car, autour de ce zombie, on s'interroge beaucoup sur le sens de cette résurrection, sur le rôle de Dieu le Créateur et sur ce qui pourrait se passer une fois que tous les signes physiques indiquent l'état de « mort ». Et si George Romero avait raison ? Et si un matin, lorsque vous vous regardez devant la glace de la salle de bain, sous une lumière jaunâtre et blafarde, sur un carrelage bleu turquoise et froid, vous apercevez une énorme cicatrise qui fait tout le tour de votre cou, il y aura de grande chance pour que cela soit les traces de votre récente décapitation. le bon point, c'est que même en plein désert, vous n'aurez pas soif, ni même envie de pisser. le mauvais point, c'est que vous êtes mort !
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Théodore Larue, professeur d'université, marié, deux enfants, roule avec la pensée de se suicider lorsqu'il est percuté de plein fouet par un camion. Décapité sous le choc, sa tête roule dans le bas fossé. Les employés des pompes funèbres le recousent approximativement, mais le jour des obsèques, en pleine messe, il se lève de son cercueil, aussi vivant que vous et moi.
Bouleversement dans la famille, dans les médias.
Commence alors un long parcours compliqué pour ce ni mort ni vivant, mais pourtant les deux à la fois.
Je ne sais plus comment ce livre s'est trouvé dans ma PAL, mais je n'avais pas spécialement envie de le lire.
Or, j'ai passé un excellent moment.
C'est bien écrit et l'histoire ne manque pas d'originalité.
Malgré cette situation difficile, j'ai souri plus d'une fois, ça ne manque pas d'humour.
Les excès américains tant religieux que sectaires, que scientifiques sont dénoncés clairement.
Ted ne trouve un sens à sa vie qu'une fois mort.
Où commence la mort ? où se termine la vie ?
Sous couvert d'une comédie loufoque, l'auteur pousse à la réflexion sur la vie et la mort.
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Comme beaucoup d'auteurs américains, ce n'est pas l'écriture qui attire et retient l'attention chez Everett mais le récit, un récit porté par un regard corrosif sur la société américaine, un récit très efficace.

Avec ce qui pourrait apparaître pour une fable fantastique, le roman nous plonge dans la vie rocambolesque de Ted Larue, un Jésus Christ des temps modernes. Un homme accidentellement tué puis ressuscité bien malgré lui suscite une hystérie collective mêlant pêle-mêle ferveur chez les uns, terreur chez les autres.
Passé à une vie qui n'en est pas, il va se retrouver confronté à tous les excès d'une Amérique en manque de repères qui s'est corsetée dans une morale puritaine.
Tantôt adulé comme le Messie tantôt craint comme le Démon, Ted vit diverses aventures comme autant de prises de conscience sur le sens de la vie. Des prises de conscience qui lui attribuent des qualités qu'une vie ordinaire dans la banlieue de Los Angeles n'aurait pu lui permettre d'y accéder…
Bien sûr avec un tel destin, le héros ne pouvait se contenter de vivre une vie paisible de fantôme ou de « supravivant » pour l'éternité. S'il refuse sans cesse d'être assimilé au Christ, il se voit néanmoins lumineusement investi d'une mission dans le désert : comme tout ressuscité il se doit de sauver l'humanité, d'une moins une partie.

Avec une écriture sans fioriture et des dialogues mordants, ce roman s'avère diablement efficace : on se laisse embarquer dans ce récit complètement loufoque, absurde avec quelques sourires. On observe de manière cocasse une société pleine de névroses. Bien qu'on discerne très vite une parabole de la rédemption, l'auteur parvient à garder une certaine fraicheur ; le récit demeure imprévisible, du moins pour une majeure partie de cette fable.
Car, il n'en demeure pas moins que le récit apparaît mystérieusement inégal. La pointe d'acidité n'empêche pas l'auteur de ponctuer le récit de certains poncifs facilement identifiables dans les fictions américaines : une construction de la trame en quête de héros, un homme à la vie totalement banale et insipide transformé en un homme meilleur… peut être à interpréter comme une volonté de l'auteur de les dénoncer tant les dernières péripéties de la fin du roman sont farfelues et grotesques. Ce qui conviendrait parfaitement avec la dénonciation des excès de la société américaine tels que nous, européens, aimons lire.
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Dans le genre loser, Ted joue dans la catégorie poids lourd. le destin le prive de son seul et unique moment de rébellion en le gratifiant d'un accident de voiture sur la route qui le conduisait au suicide. Mais en plus, Ted se voit rappeler à la vie, à la surprise générale, y compris la sienne, malgré sa tête arrachée et recousue au gros fil de pêche.

La nouvelle ne passe évidement pas inaperçue. Car tous les médecins confirment inlassablement le diagnostic : pas de pouls, coeur à l'arrêt, aucune activité cérébrale : Ted est bel et bien cliniquement mort, malgré sa capacité à mener une vie normale. La vie normale, cependant, il n'y aura pas droit bien longtemps. Bien vite, des groupes divers se manifestent, bien décidés à lui mettre la main dessus : médias en manque de sensation, sectes religieuses, scientifiques fous, …

Everett nous plonge dans un drôle d'univers avec cet événement absurde dont on tente tout le long du récit de percer la signification. Mis à part Ted et sa famille, le reste de la population assimile assez bien le fait et cherche surtout à l'utiliser à leurs propres fins. L'ensemble forme un portrait assez peu flatteur de la société américaine.

J'ai apprécié le côté absurde et l'humour parfois grinçant qui l'accompagne, mais le dénouement me laisse un peu sur ma fin, j'ai toujours beaucoup de mal à comprendre la signification de cette résurrection inattendue.
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Percival Everett, un auteur américain dont les livres (que j'ai lus) me plaisent bien. Je l'ai découvert avec "Effacement", puis rapidement avec "Désert américain" dans lequel un homme désespéré essaie de mettre fin à ses jours. Mais manque de chance lors de son enterrement, son corps se remet à vivre. Et lui, il devient un zombie.
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Désert américain de Percival Everett, malgré un thème prometteur sur la résurrection rédemptrice, ne m'a pas convaincue. Cette fable débute par la mort accidentelle de Ted qui se voit soudainement décapité. le légiste, en recousant la tête pour les funérailles, ne se doute pas des événements invraisemblables qui résulteront de son geste. C'est ici que le récit part en vrille et que le propos se disperse sans réel fil conducteur. le personnage principal est inconsistant, les dialogues pauvres et la traduction bancale n'aide en rien à la fluidité de la lecture. Je crois qu'un peu plus d'humour aurait servi cette histoire farfelue. Bref, déception sur toute la ligne.
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En se rendant au bord de la mer pour se suicider, Theodore Larue meurt décapité dans un accident de voiture ; mais, lors de ses funérailles quelques jours plus tard, il se redresse et sort de son cercueil. Universitaire médiocre, mari infidèle, père distant, Theodore Larue, persuadé qu'il n'est qu'un raté, réussit ainsi à rater jusqu'à sa mort.

Mais cette résurrection, qui entraîne des émeutes monstres dans Los Angeles, une hystérie incontrôlable des medias, des sectes de tous poils, et de l'armée qui veut récupérer ce phénomène comme cobaye, donne à Theodore Larue une perception plus aigue du monde et de ses compatriotes, et une occasion inespérée d'agir différemment et de se racheter.

Percival Everett nous offre une plongée burlesque dans les zones sombres de l'Amérique, brocardant l'université, les medias, l'armée et tous les "Wacos" que compte l'Amérique, brossant un tableau amer et tendre de relations familiales toujours complexes.

Percival Everett fait sauter les frontières entre tragédie et comédie, entre littérature populaire et érudite, pour notre plus grande joie.

Seuls sept romans de Percival Everett ont été à ce jour traduits en français (dont celui-ci de 2004). On attend la suite…

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Il faut être mort pour trouver un sens à sa vie… C'est ce dont Ted Larue prend conscience quelques temps après s'être dressé dans son cercueil. Ceci se produit lors de la cérémonie de funérailles et pour nous, dès la dixième page. Il avait pourtant eu la tête arrachée lors d'un accident de voiture et recousue, pas très proprement d'ailleurs. En partant d'une situation pour le moins peu commune, où un mort se redresse et rentre chez lui, Percival Everett imagine une histoire loufoque certes, mais où tout s'enchaîne avec logique. On imagine bien en effet les réactions de la famille, la folie des médias, les fanatiques de tout poil qui crient à la résurrection, les scientifiques qui tentent de trouver une explication.
Le plus intéressant est encore le personnage du mort, Ted, individu pas foncièrement intéressant de son vivant, et qui ne prêtant plus attention aux aléas du quotidien, devient plus clairvoyant. La société américaine offre une image très peu ragoûtante et parmi la galerie de personnages, peu sont épargnés par la critique bien incisive de l'auteur.
Je n'avais jamais lu aucun livre de Percival Everett, craignant un style trop particulier ou des thèmes trop intellectuels, je ne sais d'ailleurs plus ce qui m'a décidé à l'acheter, mais cette première découverte me donne très envie d'aller voir de plus près ses autres livres traduits et édités chez nous. On ne rit pas à gorge déployée, mais on sourit souvent et les pages défilent sans qu'on y prenne garde.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Sur la route qui devait le mener à son suicide, Ted Larue perd la vie dans un accident de voiture qui le laisse sur le bitume, la tête tranchée. Un échec de plus dans la vie de celui convient d'appeler un loser. Mais Ted Larue est-il vraiment un loser, comme se complaisent à le rappeler la quasi totalité des critiques ? N'est il pas un homme ordinaire dont les imperfections sont mise en lumière à l'approche de la quarantaine ? valons-nous vraiment mieux que lui ? Après tout, ses étudiants lui reconnaissent de grandes qualités pédagogiques et l'aveu de son infidélité demontre qu'il n'est pas dénué de qualité... Ted est finalement comme beaucoup d'entre nous, un homme qui n'arrive pas à être celui que la société souhaite qu'il soit.
Cet état des choses va changer le jour de sa résurrection, au beau milieu de ses funérailles, événement déclencheur d'une folle aventure. Ces aventures sont évidemment un prétexte pour dénoncer les dérives de la société américaine, notamment religieuses, le livre nous présentant une galerie de personnages sacrément illuminés, fous de la parole de quelque gourou ou adeptes de la théorie du complot.
Desert américain appartient au genre du roman déjanté, serti d'humour noir et d'aventures loufoques. On passe un bon moment, on rit parfois et la curiosité nous pousse à aller jusqu'au bout de ce roman à l'intrigue maîtrisée. le message que veut faire passer l'auteur n'est toutefois pas très clair, il est question de rédemption salvatrice et d'absurdité de la vie. Un roman absolument non essentiel.
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Theodore Larue, professeur d'université un peu terne, époux vaguement minable et père transparent (du moins sont-ce ses impressions), est en route vers son suicide quand un accident de voiture le décapite. Propre, net et sans bavure, sa femme n'identifie que sa tête, bien à part du corps. Bref : selon toute vraisemblance, Ted Larue est mort. Mais pendant ses funérailles, il se redresse soudain dans son cercueil, se lève, se débrouille pour découdre les points qui lui ferment la bouche (en gardant bien entendu en place ceux qui relient grossièrement sa tête à son corps), et parle. Puis repart chez lui avec femme et enfants, au milieu d'une émeute... Est-il vivant ou mort ? Nous le saurons vite... Sans rien comprendre, car ce "détail" est le seul qui ne soit pas réaliste.

A partir de ce début pour le moins original, Percival Everett nous emmène pour une petite balade dans le désert américain... Désert au sens propre, à la frontière duquel se passera une partie de l'histoire... et surtout désert d'une culture à la dérive où chacun (en particulier profs d'université petits-esprits, journalistes déshumanisés, badauds moutonnants, fanatiques religieux illuminés, scientifiques cyniques qui ne le sont pas moins, militaires insignifiants) se fera égratigner d'autant plus cruellement que c'est avec un réalisme saisissant, pas du tout caricatural. On imagine en effet facilement l'effet que pourrait produire à tous échelons une telle résurection, dans notre société ou tout se sait plus vite que ne s'enflamme une traînée de poudre...

La plume est drôle sans exagération, bien que deux scènes du début soient totalement échevelées et franchement désopilantes, le tout est ironique sans scalpel, acide sans méchanceté, le roman se lit en plusieurs couches, de la banale et distrayante histoire presque road movie à lire au premier degré pour le plaisir, au petit traité philosophique sur le sens de la vie et l'essence de la mort, sans prétention ni leçon d'aucune sorte. Un livre réjouissant qui se lit vite, avec simplicité et grand plaisir, et révèle un double fond intelligent et moins intello-inaccessible que je ne le craignais en empruntant un Percival Everett, auteur dont la réputation me faisait peur, à tort, bien qu'il la mérite manifestement... J'y reviendrai sûrement, faire du secouage philosophique de neurone de cette façon, c'est vraiment... trop mortel !

(extraits sur mon blog)
Lien : http://ploufetreplouf.over-b..
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