Il avait déjà des rides au front, là où il se débattait devant la vie. Où était la personne qui l'attendait peut-être et pourrait les effacer ? Existait-elle seulement quelque part ? Va savoir pourquoi je l'aimais bien, ce garçon-là.
p252
Je devais avoir une drôle de tête quand j'ai passé la double porte en verre du Pôle emploi. Dehors il faisait beau. Je n'y retournerais plus jamais, c'est ce que j'avais décidé.
p 194
Nous aurions une autre vie si nous avions décidé d'éteindre nos télés, mettons trois fois par semaine, quand il en était encore temps.
p159
Je me suis dit que je me retrouverais bien là quand j'aurais quelque chose à fêter , si jamais, ou une femme que j'inviterais pour parler de l'avenir.
p153
Il se faisait des films. Moi aussi, j'en faisais plein dans ma tête, parfois j'avais les yeux fermés en pleine séance pour continuer le mien, celui qui n'existait pas.
p305
A un moment j'ai eu l'impression que les photos autour de nous avaient bien fait leur travail, c'est comme si nous étions sortis du cadre et que nous étions tous vivants.
p295
Il avait cette manière de faire tourner son poignet pour décoincer sa gourmette de la manche de sa chemise rose saumon.
p258
Il fallait que j'arrête d'attendre, de "procrastiner", Hélène m'avait donné le mot. Elise me l'avait reproché avant elle, il y avait quelques dizaines d'années que je procrastinais. Parfois, mes blagues me font sourire tout seul, comme un idiot. En attendant, ce mot, je l'ai toujours sur le bout de la langue, mais il a du mal a se déclencher, lui aussi prend son temps.
p253
Le monde est mon orphelinat, il y a plein de choses à voir, ça vous dérange que je vous prenne en photo ? Je vous garderai dans mes boîtes, je n'aurai pas vécu pour rien.
p251
Merci. Je n'aime plus que le temps passe depuis plusieurs années. Il m'a semblé que notre vie durait une éternité avant de devenir un songe; ce genre de trucs, avec qui peut-on en parler ? Et à quoi ça sert de le faire ?
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