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Dans l'empire russe, en cette fin du XIXe siècle, les juifs sont assignés à résidence où ils risquent de subir les terribles violences des chrétiens orthodoxes. Mais à Orenbourg les familles juives (et fortunées) comme celles de Raïssa et Glafira sont à l'abri des pogromes. La ville d'Odessa est trop loin. Malgré tout Raïssa et son amie vont s'exiler. C'est le seul moyen pour elles de devenir médecins. En 1894, après un début d'études à Genève, les jeunes femmes s'inscrivent à la faculté de médecine de Montpellier. Elles y rencontrent Samuel Kessel, un juif russe d’origine lithuanienne, comme elles. Raïssa est farouche mais Samuel lui plait moralement et la demande en mariage. Plus tard en Argentine naîtra Joseph, leur premier fils.

Joseph Kessel de façon célèbre n'a jamais voulu écrire sur sa mère. On a dit qu’il ne se sentait pas à la hauteur de la tâche. La vie de Raïssa est donc restée dans l'ombre comme d'ailleurs celle de son amie Glafira. Dans cette biographie romancée, assez captivante, l'auteure nous éclaire sur leurs parcours contrastés de femmes qui ont réussi à franchir presque tous les obstacles. Raïssa Kessel n'a pas été médecin pour des raisons de santé, elle est partie en Argentine avec son mari vivre une vie difficile mais elle reviendra en famille à Orenbourg, puis en France. Glafira Ziegelmann n'a pas été autorisée à passer l'oral de l'agrégation de médecine, réservé aux hommes, mais en a été la première femme admissible.

Merci à Babelio et aux Editions chèvre-feuille étoilée pour la découverte de Raïssa et Glafira, deux pionnières volontaires et opiniâtres pour qui rien n'était impossible.

Challenge MULTI-DÉFIS 2020
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Nos soignants se battent, ils sont épuisés, ils enchaînent les heures de travail. La situation serait encore bien plus tendue si les femmes ne pouvaient pas être médecin ou si cette profession était interdite à certaines confessions ou communautés. Ce sont ces obstacles que Raïssa Lesk et Glafira Ziegelmann ont essayé de franchir, à la fin du XIXe siècle. Elles ont, toutes deux, quitté Orenbourg et sont allées en Suisse, puis en France, pour leurs études de médecine. En Russie, il est très difficile de poursuivre des études pour les femmes. Les cours de l'enseignement féminin de l'Académie de médecine de Saint-Petersbourg ont été fermés et Raïssa risque le billet du loup, car elle est juive. En effet, la police du tsar traque les lycéens juifs pour les empêcher de passer le baccalauréat. le billet de loup est un courrier d'expulsion du lycée.


Elles venaient d'Orenbourg raconte le destin de deux femmes d'exception. Raïssa était la mère de Joseph Kessel. Elle voulait exercer la médecine, en Palestine, mais elle a suivi son mari, médecin dans la première colonie juive, en Argentine. Glafira Ziegelmann était la première femme admissible à l'agrégation de médecine. Elle a été interdite d'oral parce qu'elle était une femme. Un amphithéâtre lui est dédié dans la nouvelle faculté de médecine de Montpellier, qui a été inaugurée en 2017. Chacune a suivi une voie différente…


Caroline Favre Rousseau s'est fondée sur des documents réels pour bâtir la chronologie des faits. Ce livre mérite vraiment le titre de biographie romancée. En effet, j'ai eu la sensation de lire un roman, alors que c'est un récit historique. Mais il est captivant comme peut l'être une saga[…]


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Très belle biographie romancée de deux femmes russes, deux amies qui en cette fin de XIXème siècle, quittent leur famille pour faire des études de médecine dans un pays qui leur donne accès à l'université puisque, en tant que femmes, elles n'y sont pas admises en Russie.
Elles auront chacune un destin différent mais devront toutes deux lutter contre les interdictions liées à leur sexe.
Personnages charmants, femmes restées dans l'Histoire (par la petite porte), elles font la joie du lecteur par leur opiniâtreté, leur optimisme, leur travail, leur volonté.
Une belle leçon.
A noter que l'une d'elle est la mère de Joseph Kessel et que les débuts dans la vie de cet homme éclairent son destin.
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En 1894, deux jeunes femmes partent d'Orenbourg en Russie pour la Suisse puis la France. Parvenues jusqu'à Montpellier elles vont s'inscrire à la faculté de médecine.

Ces deux femmes sont Raïssa Lesk qui épousera Samuel Kessel, deviendra la mère de Joseph Kessel et la grand-mère de Maurice Druon, et Glafira Ziegelmann qui sera la première femme admissible à l'agrégation de médecine. Il faut dire qu'en Russie, comme d'ailleurs dans de très nombreux pays à l'époque, les femmes ne pouvaient pas s'inscrire en faculté de médecine ni exercer certains métiers que les hommes réservaient aux hommes.

Toutes deux rêvent de faire médecine, elles doivent finalement s'inscrire à Montpellier pour finir leurs études et espérer pouvoir exercer un jour dans leur pays. Là, elles bravent tous les interdits, étudiantes au même titre que les hommes, elles pratiquent même la dissection de cadavres, rien ne les rebute pour apprendre ce métier qui les passionnent.

Pourtant, leurs destins prennent des chemins différents lorsque Raïssa rencontre Samuel Kessel. Elle se marie rapidement, et abandonne ses études pour le suivre jusqu'en Argentine.

Glafira Ziegelmann rencontre Amans Gaussel, devient médecin puis se spécialise en obstétrique. Son mari, médecin également, et ses professeurs, la poussent à poursuivre ses études et à passer l'agrégation. Mais une femme étudiante, médecin, puis spécialiste, passe encore, mais ces messieurs de l'institut ne peuvent admettre qu'une femme, aussi brillante soit-elle, devienne leur égale ; elle ne pourra pas se présenter à l'oral malgré son éclatant succès à l'écrit. le difficile chemin des femmes vers une forme d'égalité est particulièrement bien montré ici.

Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/04/16/elles-venaient-dorenbourg-caroline-fabre-rousseau/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Voilà un livre, comme le dit l'autrice, à la fois roman historique et biographie romancée, qui atteint parfaitement son objectif : il rend hommage à deux femmes, devant quitter leur pays pour suivre des études de médecine à la faculté de Montpellier, liées par leur amitié et par leur volonté commune, puis séparées, ayant choisi un chemin de vie différent. Chez elles, la même détermination, la même force, la même intelligence. C'est un livre où on apprend beaucoup de choses : sur la condition féminine à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, sur la manière dont étaient considérées les étudiantes au milieu de tous ces hommes. Mais on en apprend aussi beaucoup sur l'histoire de la médecine, les différentes épreuves, les maladies de cette époque, la situation en Russie, la persécution des Juifs dans la Russie tzarine, les colons juifs en Argentine, sur Montpellier aussi (la révolte des vignerons, les manifestations contre les conditions de l’agrégation !)... C'est toute une époque qui est parfaitement recréée, une période mouvementée où il est compliqué pour ces deux femmes et leur famille de se fixer au même endroit. On découvre aussi tout un pan de la vie de Joseph Kessel, sa naissance, l'enfant brillant et espiègle qu'il a été, son désir d'engagement à la première guerre mondiale... Tout est passionnant et rendu avec beaucoup de vivacité et d'humanisme. C'est à la fois un témoignage historique, un hommage et un encouragement pour toutes les femmes à accomplir de grandes choses et à imposer leur place.
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C'est l'histoire de deux jeunes femmes russes de confession juive qui vont étudier la medecin à Montpellier en 1895. L'auteure a un style simple, mais elle raconte très bien! le livre est très instructif, bien documenté, et agréable à lire. On ne s'ennuie pas un instant. J'ai passé un délicieux moment.
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Elles venaient d'Orenbourg raconte l'histoire de deux étudiantes russes venues étudier la médecine à Montpellier. L'une donnera naissance à Joseph Kessel, l'autre sera la première femme admissible à l'agrégation.
Si vous me suivez, vous savez que forcément ce type de sujet me parle. Il n'y pas eu d'exception : j'ai aimé découvrir le destin de ces femmes qui se sont fait une place là où on ne les attendait pas, et qui par leurs combats, alors qu'elles ne s'en rendent d'ailleurs pas forcément compte, ont ouvert la voie.
J'ai aimé l'aspect historique du texte, le fait que l'autrice reprenne des éléments réels et vérifiés. J'ai aimé découvrir le contexte dans lequel elles ont vécues et étudiées, de la Russie qui interdisait aux femmes de devenir médecins à la France qui, par les études suivies au lycée pour filles, empêche les femmes de passer le bac. J'ai aimé le caractère des deux personnages, différents mais avec de fortes convictions.
J'ai toutefois trouvé que le style oscillait entre énumérations, notamment au début où on sent que l'autrice a beaucoup de choses à dire, et moments plus épurés, et qu'il y avait beaucoup de narrations différentes (on suit celui qui deviendra l'époux de Raïssa, puis Raïssa et Glafira, leurs lettres, puis un sbire de l'université, on note aussi des interventions d'une voix qu'on devine être celle de l'autrice...) Ce qui m'a un peu déstabilisée.
Si vous vous intéressez aux destins oubliés, n'hésitez pas à aller jeter un oeil à la biographie de l'autrice, Caroline Fabre-Rousseau.
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