Par ailleurs, Diane avait gagné l’épaisseur de ses hanches en mettant au monde les deux héritiers de la famille, alors que Zette devait la fermeté de ses cuisses au fait qu’elle courait plus vite que les hommes qui l’approchaient.
« C’est un rêve, hein ? Et vous, vous êtes dans mon rêve. Qui êtes-vous ?
— Une amie. Je suis là pour t’aider, Quentin.
— Qu’est-ce qui me prouve que vous dites la vérité ?
— Rien. Mais je t’ai sauvé.
— D’accord. C’est vous qui me suiviez, tout à l’heure ? »
Il hésita un instant, puis reprit :
« Le type, là, il est dangereux, hein ?
— Plutôt, oui.
— Et vous, vous êtes une sorcière ?
— Je ne sais pas si je suis une sorcière, Quentin, mais je peux…
faire des trucs. Comme voyager dans les rêves.
— Et vous êtes qui, en vrai ?
— Je m’appelle Louise. Mais, en général, on m’appelle Zette. »
La vieille Adrienne de Meur détestait les naissances. Elle avait souffert le martyre durant tous ses accouchements - les quatre - et sans aucune sanctification. Plût à Dieu, au diable, à qui voudrait, qu'elle fût depuis longtemps incapable de concevoir des enfants. Finie la crainte, mois après mois, de porter un enfant, de le sentir grouiller dans son ventre, de s'ouvrir en deux pour mettre au monde un être qui mourrait à la naissance, ou pire, quelques jours après.
- Je doute d'avoir besoin d'un prêtre, Saul.
- D'un prêtre, peut-être pas. Mais d'un fils, sûrement.
Tof ne voulu jamais dire quel genre de renseignement, malgré les menaces. Il estimait qu'il n'avait pas à trahir les demandes de son commanditaire. Apparemment, cela heurtait son code de l'honneur. En revanche, il accepta de lâcher son nom et son adresse.
"D'accord on se tire. Viens, Paulo. Ça te dirait d'aller goûter quelque part en ville ? Après je te ramène chez ta mère."
Le gamin hocha la tête. Le gaver avait toujours été un bon moyen de lui faire oublier ses soucis.
"... mais quatre pains au chocolat, ça fait beaucoup Paulo, quand même", marmonna Simon.
Écoutez moi bien... Ma patiente a été suivie dans cet hôpital depuis le début de sa grossesse. Elle a fait les cours de préparation à l'accouchement avec moi et vous l'avez vu deux fois. À ce titre, elle mérite qu'on lui pose sa péridurale maintenant. [...] Alors, un interne va s'occuper d'elle et nous, nous allons mettre au monde un bébé selon les lois inhumaines de la science.
A peine éveillée, elle se jeta sur son portable. Malgré l’heure
tardive, elle composa le numéro de sa collègue.
- Lise ? Lise ! Tu es de garde ?
- Si je n’étais pas de garde, je ne répondrais pas à mon portable à
six heure du matin, ma petite. Ça ne va pas ?
- Lise, va dans la chambre du dix-sept, le petit Quentin, je t’en
prie. Vas-y maintenant.
- Non, Zette, je n’irai pas.
- Je t’en supplie ! C’est une question de vie ou de mort !
- Plus maintenant, Zette. Je n’irai pas, je te dis. Quentin est mort,
il y a à peine un quart d’heure.
Zette n’ajouta pas un mot et raccrocha, avant de retomber sur ses
oreillers, anéantie.