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EAN : 9782848111827
96 pages
Editions des Falaises (01/01/2012)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Résumé : Au début des années 1950, une famille d'ouvriers des filatures vit dans la vallée de Cailly. La jeune Jeanine voit sa vie basculer du jour au lendemain, et devra vaincre ses démons avec courage et détermination.
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Jeannine, issue d'une famille ouvrière, travaillait à la filature Duthil, une grande famille de la région. Bien souvent, Jeannine travaillait, en plus, chez les Duthil, lorsqu'ils recevaient du monde.
C'était une jeune fille exemplaire. Elle était fiancée à Roland, le fils de leur voisin. Celui-ci avait hâte de finir son service militaire, en Allemagne, pour se marier avec elle.
Mais un jour, alors que Jeannine travaillait chez les Duthil, comme servante, elle rencontra leur fils, Henri Duthil, étudiant en médecine. Il lui fit d'agréables sourires, et demanda à la revoir. Jeannine savait qu'elle ne devait pas céder. Ils étaient de milieux différents. Jeannine se sentit de plus en plus attirée par ce garçon, et crut en son amour. Elle lui céda. Lorsque Roland revint en permission, elle se sentit mal à l'aise, car elle était amoureuse d'Henri.
Pour la famille et le village, Jeannine et Roland étaient pratiquement mariés. le contraire serait impossible. Comment Jeannine allait se sortir de cette situation ? Mais Roland était un homme comme les autres. Puisqu'ils allaient se marier, pour Roland, il était évident que Jeannine acceptât de se donner, enfin, à lui, avant le mariage. Jeannine refusa. Elle s'était donnée à celui qu'elle aimait.
Roland repartit et Jeannine ne revit plus Henri. Quelques mois plus tard, elle fut malade et comprit. Pour elle, tout serait simple. Elle en parlerait à Henri et il l'épouserait. Comme il fallut s'en douter, sa mère s'aperçut que sa fille était enceinte. Jeannine lui avoua que l'enfant n'était pas de Roland. Cela changeait tout. Il fallait trouver une solution.
Pour la mère de Jeannine, la seule solution était que ce fils de patron épousât sa fille. Elles allèrent au château des Duthil. L'entretien avec Mme Duthil fut très court et brutal. C'était la faute de Jeannine, qu'elle aille se trouver un mari avec les hommes de son milieu, pour donner un père à son bâtard. Sa mère lui conseilla d'écrire à Roland, ce qu'elle fit. Elle n'eut jamais de réponse. Elle fut renvoyée de l'usine à cause de sa grossesse. Son père fut la risée de tous. Il ordonna à sa fille de quitter la maison définitivement.
Jeannine partit, ainsi, dans la nuit, sans savoir où aller. Simone, la commère du village lui offrit l'hospitalité. Cette femme n'était pas du tout aimée du village, mais Jeannine n'avait pas le choix. Jeannine fut surprise de voir que cette femme la comprenait. Celle-ci lui proposa de l'aider, car elle avait, elle-même, vécu la même chose.
Il existait des établissements refuges pour les filles-mères, en Normandie, et plus particulièrement L'Oeuvre du Nid, à Mont Saint Aignan, qui lui conviendrait. Jeannine vit une dernière fois sa mère, qui lui donna un peu d'argent. Sa fille restait sa fille. Jeannine prit le tramway pour aller à Mont Saint Aignan. Elle fut accueillit avec froideur par la supérieure. Celle-ci lui expliqua les règles très strictes de la maison de Dieu. Elle devait travailler pour payer sa nourriture. Avant la naissance, elle devait décider de ce qu'elle ferait de l'enfant. le refuge conseillait fortement de signer un abandon avant la naissance. C'était ce que la plupart des filles faisaient. Celle-ci sentit que Jeannine serait l'exception.
Jeannine travailla au potager, puis la grossesse avançant, à la cuisine, puis à l'atelier de tricotage. Elle garda le contact avec sa mère, grâce à Simone. le jour où celle-ci vint la voir, elle

accoucha le soir-même dans la douleur. Les religieuses laissaient les accouchées souffrir. C'était une manière d'expier, ainsi, leur faute. Mais lorsque Jeannine vit sa petite fille qu'elle prénomma Annie, elle oublia très vite la douleur. Elle était fière de sa fille. Elle allaient, désormais, affronter le monde ensemble.
Ce fut son frère aîné qui vint les chercher. Elle habita un peu chez lui, puis alla chez une amie du refuge de l'Oeuvre du Nid, Violette, qui avait eu, aussi, une petite fille, Marguerite. Violette était hébergée par ses patrons. Quand Violette reprit le travail, Jeannine s'occupa des deux petites filles. Son amie lui fit visiter Rouen. Jeannine était émerveillée par les grands magasins. Elle lui avoua que son rêve de petite fille était d'être couturière. Peu après, Violette lui envoya une patiente de ses patrons, qui recherchait une couturière. Paniquée, Jeannine dut s'exécuter et faire une robe de mariée. Elle s'en tira à merveille. La vie devint plus harmonieuse.
Sa mère et son grand-père rendirent visite à Jeannine et Annie. le temps passait, lorsqu'un jour, Violette lui présenta son fiancé. Ce fut Jeannine qui lui fit sa robe mariée. Si la vie avait souri à Violette, la vie sourit, aussi, à Jeannine. Son fournisseur de tissu lui proposa un atelier de couture près de son magasin, puis un logement près de son atelier.
La patronne du magasin de tissu était une vieille dame qui travaillait avec son fils, blessé de guerre. Fière de ne plus avoir cédé aux hommes, elle accepta la demande en mariage du soldat blessé.
Jeannine, rayonnante, alla voir son père pour lui présenter avec fierté, sa petite famille.

Ce petit roman de 90 pages peut paraître banal, mais lorsque l'on sait qu'il a été écrit en collaboration avec les souvenirs des résidents d'un EHPAD, cela change tout. Si l'histoire n'est pas réelle, une partie l'est. La vie de Jeannine est la vie qu'a connu soit l'une des résidentes, soit un fait qui s'est passé dans leur village.
L'après-guerre donnait des ailes et une liberté retrouvées pour les jeunes hommes riches ou de retour de guerre. Les jeunes filles, elles, croyaient plus que jamais au grand amour.
Ce petit roman super bien écrit, décrit très bien la vie et la rigueur des familles en campagne. le thème sur ce passage douloureux de la vie des filles-mères de cette époque en 1950, et même bien avant ces années, n'était pas facile, et provoquait la honte. Jeannine choisira de ne pas abandonner son bébé. Et malgré le rejet de ses parents, elle reviendra les voir avec fierté avec sa nouvelle famille.
Ce roman dont le sujet peut paraître banal m'a particulièrement touché, car nous avons besoin de la mémoire de nos anciens par garder une trace du passé. Malgré ce qu'elles ou ils ont vécu, elles ou ils finissent sur une note d'espoir. Belle leçon de vie, qu'elles ou ils nous offrent dans ce petit roman collectif.
de tout temps, des établissements refuges pour filles-mères ont toujours existé, bien souvent, tenus par des religieuses. Celles-ci s'occupaient de ces jeunes filles-mères jusqu'à l'accouchement avec la plus grande dureté. Leur objectif était que ces jeunes filles abandonnent leur bébé. Les religieuses avaient des familles d'adoption en attente.
Il faut dire qu'à cette époque c'était chose courante pour tous les milieux, d'envoyer une fille enceinte dans ces refuges. La réputation et la naïveté de ces filles-mères ne devaient pas s'ébruiter dans le village. Pour les familles de riches, leur fille ne devait plus exister, du moins le fruit de leur naïveté. Pour les familles plus pauvres, elles n'avaient pas les moyens d'élever un enfant dans leur foyer, déjà, nombreux en enfants. de plus un enfant devait naître après mariage. Mais, lorsque l'on regarde plus profondément dans les archives généalogiques, nombreuses étaient celles qui ont eu un enfant sans père. L'oeuvre du Nid à Mont Saint Aignan, en Normandie a réellement excité en tant qu'hôpital, et existe encore sous le nom de l'Association Les Nids, qui est un lieu d'hébergement social pour enfants en difficulté.
Ce petit roman découvert par hasard me tient particulièrement à coeur, car il fait partie d'un évènement important de la vie de ma grand-mère maternelle lors de sa jeunesse.
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