Le club des anxieux qui se soignent

Le problème, c’est qu’aujourd’hui nous disposons d’informations en continu, et que nous sommes au courant, en temps réel, de tout ce qui se passe sur la planète. Or, pour gérer l’anxiété, il est important d’apprendre à tolérer l’attente et d’éviter le Tout tout de suite. Par ailleurs, l’image capte le cerveau émotionnel, qui ne peut prendre de distance. Il faudrait savoir éteindre les écrans pour laisser le temps au cerveau de mettre en route ses outils de réflexion et d’analyse de l’information.

Pour mettre le cerveau en état de repos, il faut qu’il cesse d’envoyer ces doses d’adrénaline qui préparent le corps pour piquer un 100 mètres. Nous verrons p.57 toutes les méthodes de thérapie cognitive et les stratégies pour diminuer l’intensité de cette voix intérieure.

Or, pour gérer l'anxiété, il est important d'apprendre à tolérer l'attente et d'éviter le "tout tout de suite".

Si vous deviez ne conserver que la substantifique moelle comme le dit Rabelais, que retenir ? 1. L’anxiété est un phénomène normal et utile à la survie des humains. 2. Elle obéit à des mécanismes physiologiques, psychologiques et comportementaux. Les comprendre, c’est le début de la guérison. 3. Ça se soigne ! Mais il ne s’agit pas de s’en débarrasser, seulement de maîtriser la situation. 4. Le but de la thérapie, c’est : apprendre à gérer l’incertitude, se faire confiance pour faire face à l’imprévu, affronter progressivement ses peurs, mieux gérer ses émotions, découvrir une vie plus sereine. 5. Tout dernier point : se soigner, c’est de l’entraînement. Il faut s’approprier la thérapie ; il n’y a pas de solution magique, comme les gourous voudraient nous le faire croire.

Il n’y a pas de fatalité, on peut apprendre à décatastropher le mental. J’ai été obligé de beaucoup résumer le processus. Mais vous allez en comprendre les trois dimensions. 1. Cognitive : changer le logiciel mental. 2. Comportementale : apprivoiser la peur. 3. Émotionnelle : pleine conscience, valeurs, sens de la vie.

Une autre cause profonde : la condition humaine. Ajoutons que, derrière l’anxiété, il y a chez tous les humains cette peur primaire de la mort. Les grands courants philosophiques ont tenté d’apporter une réponse à cette peur. Les stoïciens (Ve siècle avant J. C.) : si nous refoulons la pensée de la mort en imaginant qu’ainsi nous aurons moins peur, elle devient encore plus angoissante. Essayons de lui faire face et de nous y habituer. Montaigne (1533-1592) : mes essais sont une préparation à la mort. Comme en témoigne le titre du premier chapitre : philosopher, c’est apprendre à mourir. Pascal (1623-1662) : nous allons tous mourir un jour. Nous luttons contre cette angoisse pas le divertissement. Se divertir, c’est se détourner de la quête de sens de notre existence. Les philosophes ont aussi parlé du vertige angoissant que notre libre arbitre nous inspire. Kierkegaard (1913-1855) : l’angoisse est le vertige de la liberté. Je l’explique dans mon livre : Le concept de l’angoisse. Nous sommes des animaux réfléchis confrontés à des choix permanents devant une pluralité de possibilités.

Dans une thérapie avec Ismaël, je peux agir à deux niveaux : le corps et la pensée. Avec des techniques de relaxation : cohérence cardiaque, méditation. L’idée, c’est que le corps envoie au cerveau le message qu’il s’endort.

Ma fille est ado. J'ai tellement peur qu'elle sorte le soir qu'on a fait installer une boîte de nuit dans le sous-sol de la maison. #total anxieux

Dès que je dois prendre la parole en public, j’ai une boule dans la gorge, je deviens tout rouge, je transpire, ma voix tremble = anxiété de performance. // Je n’aime pas l’imprévu = Anxieux contrôlant // Dans une soirée, il suffit qu’il y ait une ou deux personnes que je ne connais pas et c’est l’horreur : j’ai l’impression que tout le monde me dévisage. J’imagine qu’ils vont se moquer de moi, que j’aurai trop la honte. Je préfère ne plus sortir = Anxieux social. // Si je n’ai pas mon téléphone à portée de main, je deviens dingue : je me dis qu’il va arriver le pire à mes enfants et qu’on ne pourra pas me prévenir = Parent contrôlant // Ma fille est ado. J’ai tellement peur qu’elle sorte le soir qu’on a fait installer une boîte de nuit dans le sous-sol de la maison. = Total anxieux // J’ai peur de conduire sur l’autoroute. Si je double un camion, je me sens coincée entre la barrière de sécurité et le camion. J’imagine que je vais perdre le contrôle. Résulta t : je reste toujours sur la file de droite. = Agoraphobe // Si mon bébé pleure, j’imagine le pire. = Parent anxieux // Si ma copine ne répond pas à mon SMS j’ai peur d’avoir tout gâché = Anxieux affectif.