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Critique de florigny


Samantha appartient à la série des 12 romans portant en titre des prénoms de femmes, écrits par Howard Fast, ou parfois par son pseudo E. V. Cunningham puisque l'auteur, membre du parti communiste américain autrement dit pestiféré, a été blacklisté par Mccarthy, condamné et emprisonné pour outrage au congrès. Il a ensuite été l'un des fondateurs du Mouvement mondial des partisans de la paix, il n'est donc pas n'importe qui, il a risqué sa peau pour des mots tels que liberté.


Toute une faune de starlettes en puissance rôde à Beverly Hills, et plus précisément à Hollywood. Leurs visages se ressemblent, avec des nez retroussés et des bouches pulpeuses. Elles appartiennent à un système social qui exige une sorte de beauté standard. On appâte une gamine qui rêve de décrocher un rôle, sachant qu'elle est prête à tout, à vendre son âme et sa mère. Il y en a peut-être dix mille comme elle dans la ville, imaginant devenir Nathalie Wood après une apparition dans un film, alors qu'elle ne fasse pas sa mijaurée ou la fine bouche – c'est souvent le mot – pour devenir vedette, et si on lui propose de se laisser « grimper » (sic) par deux ou trois vieux cochons qui l'appelleront bébé en échange d'une figuration, où est le problème ? Tout le monde fait ça, les hommes ne sont pas des salauds, c'est comme ça.


Hollywood est un monde où si l'on donne 35 000 dollars à un tocard pour porter un chapeau de cow-boy durant une heure, c'est qu'il y a une raison. Les lecteurs qui l'ont lu penseront inévitablement à La vallée des poupées de Jacqueline Susann.


Pour Samantha pourtant, il semble bien qu'il y ait un léger problème puisque quelques années après son viol en réunion, elle revient sur zone pour éliminer l'un après l'autre, ceux qui ont abusé d'elle, de sa beauté, de sa jeunesse, de sa crédulité et brisé ses rêves. Elle trouve sur son chemin l'inspecteur Masao Masuto, japonais né aux Etats-Unis, aux prises avec le racisme ordinaire qu'il traite souvent par l'humour.


Bien que Samantha ne soit pas à mon sens un très grand Howard Fast (j'en ai lu 8 ou 9), on retrouve l'homme de convictions, l'humaniste, le féministe, celui qui toujours est du côté des plus faibles, qui défend inlassablement les minorités opprimées, celui qui écrit « Je ne suis pas juif, ni chrétien, ni mormon, ni quoi que ce soit qui puisse avoir une signification pour vous, et en dépit de tout cela, je vous aime ».


Je ne saurai conclure sans rappeler une fois de plus à quel point les éditions NéO manquent dans le paysage éditorial, ni à quel point la traduction due à Maurice-Bernard Endrèbe est excellente, ni surtout à quel point les couvertures de Jean-Claude Claeys, noires, provocantes et sexuelles ont laissé un souvenir impérissable dans la mémoire des lecteurs. de véritables oeuvres d'art !
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