Le prix à payer

A 45 ans, Paul Tournier a une existence assez terne et monotone : célibataire, il vit seul et occupe un poste de comptable en région Parisienne. Une
vie faite d'habitudes. Et de regrets : et s'il avait fait d'autres choix, et si, et si... Or un jour, il se fait renverser par une voiture ; il se réveille dans un espace blanc à côté d'une espèce d'ange (sans aile) ou De Saint-Pierre (sans barbe). L'homme, qui dit s'appeler Fortunae, lui propose soit de se réveiller à l'hôpital avec un bras cassé et sa vie reprendra son cours, soit de revivre quelques jours de son passé où il aurait pu prendre d'autres décisions et modifier dès lors le présent... Paul choisit cette option.
Il va revivre des moments déterminants de sa vie (par exemple, oser enfin dévoiler ses sentiments à Géraldine qui deviendra alors la femme de sa vie...) et en changer le cours radicalement. Mais au final, les nouveaux chemins qu'il a pris le rendent-ils plus heureux ? Sa nouvelle vie a elle aussi ses zones d'ombre et n'est pas sans douleur. Bien au contraire. Alors, lors du dernier "retour vers le futur", pour "le grand choix", il préfère conserver son existence première. Mais il décide quand même de prendre son existence en mains en reprenant notamment contact avec Géraldine qui, dans cette vie, est divorcée et libre...
Vincent Faucheux développe donc une question que l'on s'est (presque) tous posée : qu'aurait été ma vie si j'avais d'autres choix ? Ah si j'avais fait ceci.. Si je n'avais pas fait cela... En fait, la morale de cette histoire, c'est que la vie n'aurait sans doute pas été meilleure, il y aurait eu d'autres joies et d'autres souffrances, d'autres bonheurs et d'autres échecs...
Un récit captivant, bien écrit, même si ce n'est pas un "grand livre" au sens littéraire. Je regrette un peu que l'auteur fasse du personnage principal, avec ses nouveaux choix de vie, un bienfaiteur de l'humanité : une destiné plus modeste quoique heureuse aurait été sans doute plus crédible, mais bon...
C'est certes une lecture "facile" (sans péjoration), mais je pense qu'il intéressera davantage les adultes que les jeunes auxquels la collection "tertio" des Editions Alice le destinent de prime abord. Il me semble en effet que le récit traite d'une question que l'on se pose quand on a pas mal vécu (surtout quand on a "mal vécu") et non quand on est adolescent, à l'âge de tous les possibles...
Je m'aperçois que ma critique est fort longue. Dois-je faire le choix de revenir en arrière pour la raccourcir ? Serait-elle meilleure ? Allez non tant pis, j'assume...