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Critique de Musa_aka_Cthulie


Oh, mais c'est vraiment pas de chance, décidément. Sur tout ce qu'a écrit Faulkner, il faut que je tombe une fois d'abord (mais j'avais pas choisi, on m'avait offert cet affreux conte pour enfants), puis une seconde, sur un truc carrément médiocre. Alors oui, Faulkner était jeune, il était imbibé de symbolisme français, et gnagnagna et gnagnagna. Ce qui excuse en partie, mais difficilement, cette pièce de théâtre de 1920 emplie de clichés stylistiques et creuse au possible. le style est vraiment, vraiment insupportable. Pourtant, je suis habituée à lire du symbolisme, et j'ai même tâté du symbolisme qui manquait de maturité , comme Les Plaisirs et les Jours de Proust, par exemple. Tout comme je peux trouver des défauts à La Princesse Maleine de Maeterlinck. Mais ça n'a strictement rien de comparable avec ceci.


Un jardin, c'est l'été, ou le printemps, j'en sais trop rien, un personnage dit que le lieu est complètement immobile, un second dit qu'au contraire tout est mouvement, un Pierrot appelle son aimée qui s'empresse d'arriver, la fille en question, Marietta, le laisse tomber, Pierrot se suicide, l'automne se pointe, Marietta se trouve belle, et encore belle, et toujours belle, et puis l'hiver va arriver et la mort avec. Moi je veux bien, mais était-ce obligé de nous infliger des "Les statues de ce jardin ne sont pas froides ; elles ne sont rien que tête.", des "Dans chaque buisson les rossignols chantent pour moi", et des "Nous aurons dans la tête le mal de lune." en enfilade ??? On nous dit dans un essai en intro que la Salomé de Wilde a été une grande influence pour cette pièce. Oh, la surprise ! Sauf que Salomé, ça ressemblait quand même à quelque chose.


Sans compter les notes en fin d'ouvrage qui ne parlent que d'éditions signées, pas signées, ce genre de truc hyper intéressant pour une pièce aussi incontournable dans l'histoire du théâtre, ni l'introduction de Noël Polk où l'auteur veut absolument faire la relation entre Les Marionnettes et Sartoris, Sanctuaire et j'en passe. Tout ça pour finir par nous dévoiler que le titre de la pièce est une métaphore. Ah ben heureusement qu'on nous le dit, on n'aurait jamais deviné, dites-donc !


Quel conseil donnait Faulkner à ceux qui voulaient écrire, au fait ? "Lisez, lisez, lisez. Lisez tout : de la camelote, des classiques, du bon et du mauvais et découvrez comment ils sont faits. Comme un apprenti charpentier qui étudie le travail de son maître. Lisez !" Bon, ben voilà, j'ai lu. du mauvais. Consolation : le prochain Faulkner que je lirai sera forcément meilleur. Je crois avoir épuisé son quota de daubes - ce qui est une sorte d'exploit, convenons-en. Et remercions Faulkner d'avoir trouvé son chemin grâce à un style qui n'a rien à voir avec Les Marionnettes.
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