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Faussement subtil, et réellement débile. L'un des styles les plus mauvais qu'il m'ait été donné de lire cette année : un ouvrage écrit avec les pieds. Next.
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Ardu et austère, sans doute comme ces hommes du Sud à cette époque, et pour moi, loin de ce que le titre m'évoque, Lumière d'Août. Ou bien, sûrement, une lumière blanche, éclatante, insoutenable.
Si le début est entraînant et tout à la fois paisible, tout comme Lena, personnage féminin autour de qui tout commence, la suite devient vite plus complexe et sombre. le cheminement de Lena, enceinte et qui, confiante et sereine, part à la recherche du géniteur qui lui avait promis de leur trouver un petit coin à eux, de l'Alabama au Tennessee, nous conduit comme un préambule au coeur de Jefferson, là où un crime se trame. le récit tourne alors autour de ce crime et les quelques jours qui le précèdent et le suivent, et nous amène même dans le passé des personnages, notamment celui De Christmas, un "nègre" blanc, qui devient dès lors et pour un long moment le personnage principal aux côtés de Bunch et Hightower.
Faulkner reprend presque systématiquement les mêmes événements perçus par différents regards, expérimente le récit sous forme de dialogue, monologue ou narration, et son écriture est belle mais parfois difficile à suivre. Les époques se recoupent, les membres d'une même famille se confondent.
J'ai parfois été gênée par les répétitions et une surabondance de "mais" et "cependant"!!
Ce n'est pas le Faulkner que j'ai préféré, loin de là, même si j'ai apprécié les différentes approches qu'il donne d'un même événement et la beauté fulgurante de nombreux passages. J'avoue, la lecture a été longue, ardue, et je suis soulagée de l'avoir fini, sachant que je l'avais abandonné une première fois il y a quelques années.
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Un grand roman sur le sud des Etats-Unis que Faulkner sait si bien raconté. Trois histoires s'entremêlent autour des thèmes récurrents chez l'auteur: le racisme, le puritanisme, la sexualité et bien-sûr la vie dans ces états du Sud.
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J'avais fait une première tentative de lecture de William Faulkner, en ouvrant
" Sanctuaire". Diverses critiques avaient engendré en moi une certaine appréhension, car Faulkner était présenté comme un auteur "difficile".
Handicapé de cette malédiction je n'avais pas pu franchir ce Sanctuaire, et j'étais honteux, car je savais que j'étais coupable et non l'auteur. Aujourd'hui, peut être pour me dédouaner, j'ai pensé que les traducteurs ( il est dur de passer après Maurice E. Coindreau ) avaient aussi une part de responsabilité.Je le pense de plus en plus depuis que j'ai lu " Lumière d'août ".
Ne voulant pas rester sur cet échec j'ai pris au hasard ce second roman.
Ce fut comme une histoire d'amour. Au début on se remarque à peine, puis l'on s'apprivoise, on se rapproche jusqu'a ne plus penser qu'a l'autre.On vit ensemble de grands moments de joie dont on mesure l'importance que bien plus tard. Quand vient la fin.
Comme la fin de ce livre, que j'ai refermé empli d'une douce chaleur, et même si je savais que je venais de faire la rencontre d'un grand écrivain, je n'imaginais pas que longtemps après j'aurais toujours cette sensation de bonheur à l'évocation de cette lecture.
Comme une histoire d'amour...
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Faulkner, véritable maître à penser de mes auteurs préférés. Cela fait déjà 2 fois que j'essaie de le lire. D'abord avec Sartoris, maintenant avec Lumière d'août et, rien à faire... Je n'y arrive pas ! J'ai abandonné en cours (chose plutôt rare)... le sujet est intéressant, l'écriture est agréable, que dire d'autre mis à part que la sauce ne prend pas (??)
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Light in August
Traduction et préface : Maurice-Edgar Coindreau

ISBN : 9782070366217

Une symphonie. Ou un fleuve. C'est à cela que l'on songe lorsque l'on arrive à la dernière page de "Lumière d'Août." On peut même dire que l'idée vous en vient dès que s'ouvre le coeur du livre : l'histoire De Christmas. Une symphonie au phrasé parfait, un fleuve au cours parfait : Faulkner maîtrise ici son art et oui, tout y est dans un équilibre parfait.

"Lumière d'Août" pourtant n'est pas un roman dont on vous parlera volontiers - à moins d'avoir affaire à un aficionado de Faulkner. Les grands et déstabilisants romans du début, comme "Le Bruit & la Fureur" ou encore "Sanctuaire", ont l'habitude de rafler la mise, avec leur parfum de scandale et cette espèce de chaos verbal et temporel que l'auteur s'est amusé à y semer. Avec une écriture dont la seule étrangeté réside dans le parler local utilisé pour les dialogues, et la ligne pure des trois mouvements de l'intrigue se succédant sans aucune de ces tricheries temporelles affectionnées par l'écrivain américain, "Lumière d'Août" a pratiquement tout ce qu'il faut pour être considéré comme le roman le plus classique de Faulkner, en tous cas dans sa forme. Parce que, pour les thèmes ...

Le passé du Sud, les fantômes de ces soldats gris et or qui foncent à toute allure sans se soucier beaucoup - à l'exception de généraux comme Johnston et Lee - de stratégie pratique, cet univers vaincu qui refuse de disparaître de la mémoire collective - ce thème majeur, l'un des premiers à pointer son nez dans les premières pages de "Sartoris", le Livre-Père, est ici confié aux bons soins du révérend Gail Hightower afin qu'il le défende, si nécessaire jusqu'à la mort. Et c'est ce que fera ce personnage étrange, mourant d'une attaque, les yeux ouverts sur une charge de cavaliers où il croit se voir, lui, bien vivant mais sous les traits de son grand-père. le drame du révérend - celui qui conduit d'ailleurs à son bannissement de l'Eglise dans laquelle il fut ordonné - c'est son obsession pour la Guerre civile et sa certitude de ne faire qu'un avec le grand-père esclavagiste qui la vécut. Ce protestant bon teint préserve en lui un petit coin bien caché pour le principe de la réincarnation - pour sa réincarnation. Etait-il fou dès le début ? L'est-il devenu ? Ou ne ferait-il pas preuve, au contraire, d'une grande lucidité ?Quel est le but exact de cette quête qui lui fait sacrifier ses études, sa foi, son église, sa femme et sa vie d'homme à une espèce de mirage ? le lecteur n'obtiendra pas la réponse mais c'est pour Faulkner une nouvelle manière de tenter d'exorciser la malédiction du Sud.

Ce que l'on peut désigner comme le "mouvement" Hightower se mêle étroitement au "mouvement" Lena Grove, sur lequel s'ouvre le roman. Lena est une jeune femme originaire de l'Alabama, qui a pris la route de Jefferson et donc du Mississippi afin de rejoindre un certain Lucas Burch, beau parleur qui lui a fait un enfant mais dont elle ne doute pas qu'il soit parti à la ville pour y trouver du travail et préparer leur avenir commun. Simple, gentille pas aussi naïve qu'on serait en droit de se l'imaginer, Lena est un personnage lumineux, apaisant, qui, une fois n'est pas coutume dans l'univers faulknerien, verra le Destin lui sourire.

A Jefferson en effet, où elle arrive un samedi après-midi, elle se rend droit à la scierie du coin, persuadée d'y trouver Lucas. En lieu et place, il n'y a que Byron Bunch, ouvrier modèle, l'un des rares Blancs à visiter encore Hightower, brave garçon paisible au coeur généreux qui, en la voyant, succombe au coup de foudre (le premier et le seul de son existence) et ne va plus la quitter. Mais quand il lui décrit les autres employés de la scierie - comme c'est samedi, il est seul à travailler - Lena comprend que son fameux Lucas y a travaillé sous un nom d'emprunt, celui de Joe Brown. Il faut en parler au passé car, depuis plusieurs mois, Burch-Brown s'est associé à un autre ancien employé de la scierie, un certain Joe Christmas. Les deux hommes vendraient de l'alcool trafiqué.

Et c'est ainsi que, après quelques notes timides mais entêtantes au tout début du livre, éclate dans toute sa puissance le "mouvement" central de "Lumière d'Août", celui consacré à Joe Christmas, homme que son teint basané et ses cheveux noirs font passer pour un étranger de souche italienne ou mexicaine mais qui sait, lui - ou croit savoir et il faut noter que le doute reste entier jusqu'à la fin du livre - qu'il a du sang noir dans les veines. Faulkner nous détaille l'essentiel de son existence d'orphelin songeur, adopté par une famille de paysans strictement religieux (son père adoptif est le puritain-type, qui voit une Jézabel dans chaque femme et ne parle de sexe qu'avec mépris et dégoût), puis vagabond qui choisit la marginalité parce qu'il est convaincu que "la goutte de trop" qu'il a dans les veines le condamne à ce genre de vie. Arrivé à Jefferson, Christmas y devient l'amant de la seule héritière de la famille Burden, vit avec elle une liaison passionnée et chaotique et finit par lui trancher la gorge avant de mettre le feu à la maison. Il s'enfuit alors et échappe quelque temps aux autorités jusqu'au moment où il choisit de se laisser capturer. Par une manoeuvre habile de Faulkner, et plutôt difficile à réaliser sans tomber dans l'incroyable ou le mélodramatique, son arrestation va lui permettre de retrouver ses grands-parents et de connaître les circonstances de sa naissance et de son abandon. Sous le choc, il parvient à s'échapper et tombe dans la même journée, les armes à la main, sous les balles d'un milicien de la garde locale qui le castre.

Le livre entier est porté par trois forces primaires que nous donnons ici dans un ordre qui n'est peut-être pas le bon - à chacun de choisir celui qu'il voudra : le sentiment religieux et l'éternel clivage sudiste du Blanc et du Noir, ce dernier se confondant cependant parfois avec la question religieuse puisque cette goutte de sang à la fois fatale et problèmatique, seule responsable du gâchis absolu que sont la vie et la mort De Christmas, est similaire à la malédiction biblique ancestrale subie, pour d'autres raisons, par Adam et Eve.

Il va de soi que Faulkner ne saurait présenter ces forces de manière simpliste. Ainsi, le sexe, la troisième et dernière de ces forces et une véritable jouissance pour Joanna Burden à une certaine époque de sa liaison avec Christmas, reste ambigu pour beaucoup de personnages. Christmas lui-même, avec l'éducation qu'il a reçue, méprise totalement les femmes et certains des affrontements qu'il a, enfant et adolescent, avec son père adoptif, ne sont pas sans révéler chez ce dernier une tendance à l'homosexualité qui réapparaît, effleurée plus qu'affirmée, dans les rapports De Christmas adulte avec celui qui le dénoncera, "Joe Brown" (on admirera l'ironie du nom usurpé), alias Lucas Burch. Mais le sentiment religieux est sans doute celui qui s'en tire le plus mal dans l'affaire puisque Faulkner démontre qu'il sert trop souvent de masque et de justification à l'asservissement de l'espèce féminine et, de façon générale, à celui des minorités.

Que dire encore sur cette "Lumière d'Août" ? Peut-être que Joanna Burden est la petite-fille ou l'arrière-petite-fille de l'un des deux Nordistes que le colonel Sartoris abattit lors de la Reconstruction. Surtout que ce roman de Faulkner est l'un de ses meilleurs livres, qu'il faut se garder de mépriser au prétexte qu'il n'a pas bénéficié de la même publicité que ses aînés. Et plus encore que sa lecture conforte dans la certitude qu'on gagne beaucoup à lire l'oeuvre de l'écrivain américain dans son ordre de parution.
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Comment décrire ce livre, dense, complexe, à nul autre pareil ? Il commence par la longue marche de Léna, enceinte, à la recherche de son ami qu'elle devait rejoindre dès qu'il le lui dirait et a évidemment oublié. Et c'est aussi avec elle que se termine le livre. Mais entre ces deux passages, 600 pages de la genèse d'un meurtre, de l'histoire De Christmas, du récit de Byron Bunch, de la lente descente du pasteur Hightower et tant d'autres personnages hauts en couleur. L'Amérique décrite ici est puritaine, craintive de Dieu et des péchés, écrasée de chaleur, pauvre, haineuse, détestant les "nègres" et sans beaucoup d'avenir. La traduction doit sans doute influer beaucoup, mais elle semble coller à l'atmosphère pesante de cette petite ville de Jefferson du sud esclavagiste. On y retrouve la chaleur épouvantable des romans de Steinbeck. C'est de la littérature de haut vol. Magnifique.
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Lumière d'août : analyse de la genèse d'un meurtre.
Voilà ce que l'on peut lire en dessous d'un court extrait sur le quatrième de couverture de cette oeuvre écrite par William Faulkner.
Cela reste vague, flou, alors pourquoi lire ce livre ? Est-ce parce que la couverture m'a plu ? le titre peut-être ? Ou bien le nom de Faulkner tout simplement ?
Quoi qu'il en soit il s'agit bel et bien de la genèse d'un meurtre, mais pas seulement.
Faulkner s'attache à la genèse d'une meurtre mais également à celle des relations, rencontres et décisions qui ont des répercussions sur plusieurs années, voire décennies.
Il est difficile de décrire ce livre car il ne faut pas trop en dire.

Cet un ouvrage a plusieurs voix et voies, construisant une histoire, des destins.

La lecture est lente, parfois laborieuse, on ressentirait presque la chaleur oppressante du livre s'abattre sur nos épaules, une oeuvre dont on ne se rend compte de la puissance qu'en ayant atteint la dernière page. Car en effet, lorsque l'on ferme le livre on se sent presque habité : dans le sens où Faulkner et sa plume ont réussi à s'immiscer au plus profond de nous, nous laissant en tête des images brutales, une ambiance moite et sexuelle, et une poésie à couper le souffle.
Nous sommes ainsi abandonnés avec le sentiment dérangeant de s'être fait avoir.

Je le recommande sans réserve.


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