Exploration des tréfonds de l'Amérique comme de ceux de l'âme humaine dans ce périple à la fois dantesque et misérable pour amener la dépouille de la mère sur les terres de sa famille.
Il se dit que c'est
James Joyce qui a inspiré avec son
Ulysse le format du roman choral à
Faulkner; m'est avis que pour le coup c'est bien
Faulkner qui est à l'origine des innombrables romans choraux publiés aux Etats-Unis par de jeunes auteurs passés par les cours de creative writing. Or, sans conteste, c'est lui le maître du genre avec ce profontissime
Tandis que j'agonise.
Là où chez d'autres la convocation de plusieurs narrateurs ne fait que multiplier les points de vue et donner du rythme au récit (ce qui est déjà bien!), chez
Faulkner c'est à chaque fois un nouvel univers intime qui s'ouvre à travers les yeux de ses personnages et leurs murmures intérieurs. Un univers borné, miséreux, tragique, matériel, mais qui révèle des âmes agitées et plus denses qu'il n'y parait.
C'est dérangeant
Faulkner, ça saigne, ça pue, mais c'est d'une force incomparable.
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