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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Premier roman d'Anouck Faure, « La cité diaphane » est une oeuvre difficile à appréhender, à la fois intrigante et confuse, poétique mais sommaire. L'ouvrage met en scène un archiviste à propos duquel on ne sait rien si ce n'est qu'on lui a confié pour mission de se rendre dans la cité morte de Roche-Étoile afin de tenter d'en reconstituer la chute. Sept ans auparavant, cette ville florissante et protégée d'une entité baptisée « la Déesse » a en effet été victime d'une malédiction ayant contaminé ses eaux et emporté tous ses habitants. Tous… ou presque. Car comme notre archiviste va très vite s'en rendre compte, la cité est loin d'être aussi déserte que ce que le reste du monde à l'air de croire. Au fil de ses pérégrinations, l'érudit va être amené à rencontrer d'anciens habitants, tous plus étranges les uns que les autres, et ainsi retracer progressivement les derniers jours de Roche-Étoile ainsi que les causes de la malédiction. Mais les indices ne sont pas toujours faciles à assembler, ni les ombres rencontrées ce qu'elles semblent être, si bien que les interrogations s'accumulent. Pourquoi le forgeron est-il resté aussi longtemps seul dans la cité ? La licorne noire qui rode à la lisière de la ville est-elle la cause du mal d'onde qui fut fatal à la cité, ou bien la clé pour lever la malédiction ? Et la princesse, celle qui devait prendre la tête du clergé de la Déesse avant le désastre, où se terre-t-elle à présent ? La construction narrative du roman est quelque peu perturbante, et ce pour plusieurs raisons. D'abord, parce l'intrigue est morcelée en plusieurs grands pans dont l'achèvement pourrait chaque fois marquer la fin du roman avant que celui-ci ne reparte dans une nouvelle direction. L'histoire de l'archiviste n'occupe ainsi qu'une toute petite partie du récit qui prend régulièrement un tournant inattendu. L'autre particularité du texte réside dans l'imbrication permanente entre le passé de Roche-Étoile et son présent, l'autrice alternant les allers et retours dans l'histoire de la cité qu'elle ne nous révèle que par petits bouts. le résultat est un peu perturbant pour le lecteur, notamment dans la première partie puisque l'autrice y fait référence à quantité de personnages et d'événements sans les expliciter ou les présenter, cette étape ne venant que bien des chapitres plus tard.

Le lecteur évolue donc dans un premier temps dans un décor qu'il ne comprend pas et navigue entre des personnages dont il ne sait rien, et il faudra attendre la deuxième partie pour que le voile soit enfin levé sur des épisodes passés, évoqués dès le début mais sur lesquels on ne disposait jusqu'alors que de peu d'informations. L'autre aspect qui peut s'avérer déroutant (mais qui, à mon sens, est bien plus maîtrisé) concerne le doute entretenu concernant la fiabilité du récit qui nous est donné de la chute de Roche-Étoile. La version officiellement reconnue est ainsi amenée à évoluer à mesure que des révélations sur le narrateur nous parviennent. le roman repose ainsi sur plusieurs rebondissements qui nous amène à revoir l'intrigue sous un oeil totalement nouveau, et, en cela, l'intrigue est une vraie réussite, d'autant que le pari était plutôt risqué. Là où le bât blesse, c'est en ce qui concerne le cadre pour le moins rudimentaire de l'histoire, à la fois en terme de décor mais aussi de personnages. le roman se déroule exclusivement dans la cité de Roche-Étoile, parfois lorsqu'elle était encore peuplée et vivante, mais le plus souvent telle qu'elle apparaît aujourd'hui : vide et morte. le décor est par conséquent minimaliste, et, si l'atmosphère glauque dans laquelle baigne la cité a quelque chose d'envoûtant, elle peut aussi s'avérer oppressante à la longue. La noirceur et le désespoir qui émanent de la cité et de ses rares occupants sont en tout cas saisissants, et magnifiés par de sublimes illustrations intérieures signées de la main même de l'autrice, reproductions de gravures à l'eau-forte réalisées pour l'occasion. Peu nombreuses, ces dernières parviennent néanmoins à saisir la quintessence du drame de Roche-Étoile et de sa lignée royale et participent à donner une dimension plus poétique, parfois presque mythique, à l'histoire.

La sobriété du décor ne serait pas si dérangeante si ce dernier n'était pas habité par des personnages paraissant aussi éthérés et peu accessibles que le reste. L'absence de noms, bien que pouvant paraître anecdotique, n'aide pas à rendre vivants les êtres croisés lors du périple de notre héros. « L'archiviste », « la belle dame », « le forgeron », « le mendiant », « la princesse »… : tous ne sont définis que par un archétype (les noms ne pouvant être révélés sous peine de donner pouvoir à des démons), et cela renforce la distance entretenue entre le lecteur et les habitants de Roche-Étoile qui manquent cruellement de chair et de chaleur. Difficile de parler de tous sans trop en dévoiler, l'intrigue reposant sur l'identité cachée de plusieurs de ses protagonistes, mais deux d'entre eux tirent malgré tout leur épingle du jeu, tandis que les autres, trop succinctement évoqués, peinent à éveiller l'intérêt du lecteur. le narrateur est évidemment le personnage le plus développé, ce qui n'empêche pas d'éprouver quelques incompréhensions face à certaines de ses réactions ou à l'intensité démesurée de ses émotions. Il est également frustrant de constater que celui-ci laisse volontairement dans l'ombre plusieurs aspects de l'intrigue qu'il aurait été intéressant de développer afin d'insuffler davantage de vie aux différents acteurs du drame de Roche-Étoile, ou de profondeur à l'univers qui demeure ici très superficiel. L'égocentrisme dont le héros fait preuve participe d'ailleurs à renforcer l'impression de vide qui émane du décor puisque, lignée royale mise à part, très peu de personnes sont évoqués, ne serait-ce que des figurants, ce qui donne l'étrange illusion que la cité n'était pas vraiment plus vivante avant qu'après l'apparition du mal d'onde.

« La cité diaphane » est un roman déroutant qui baigne dans une ambiance glauque saisissante et met en scène l'arrivée d'un archiviste en quête de réponses dans une cité morte et maudite depuis des années. La construction narrative, quoique parfois source de confusion, est néanmoins soignée et bien pensée, réservant ainsi de belles surprises aux lecteurs. La sobriété du décor et le manque de vie insufflée aux personnages ne nuisent toutefois à l'immersion et ne permettent de véritable implication émotionnelle.
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Anouck Faure avait publié un album jeunesse et deux livres d'art, La Cité diaphane est donc son premier roman. Il est publié par les éditions Argyll. le nom d'Anouck Faure ne vous est peut-être pas inconnu, car c'est une artiste plasticienne et elle a illustré notamment la couverture de la nuit du faune de Romain Lucazeau chez Albin Michel Imaginaire. La Cité diaphane oscille entre la fantasy gothique et la dark fantasy. La très belle couverture est signée Xavier Collette. Des illustrations de l'autrice parsèment également le roman.

Le sujet central du roman est cette fameuse cité qui donne son nom au livre, au point qu'elle en devient presque un personnage. Roche-Étoile fut une cité fabuleuse et majestueuse aux origines mythiques. La déesse sans visage y était révérée, les statues la représentant étaient nombreuses et l'architecture des bâtiments grandiose. Mais il y a de cela 7 ans, la ville connut un terrible destin connu sous le nom de mal d'onde qui a transformé les eaux de son lac et de ses puits en poison mortel, décimant ainsi l'intégralité de sa population. La cité s'est vidée de toutes âmes, laissant le souvenir de sa grandeur dans les esprits. L'archiviste d'un royaume voisin a pour mission de reconstituer les derniers jours de Roche-Étoile, et va y croiser encore quelques personnes esseulées errant au coeur de la cité.

Roche-Étoile étant au centre du récit, on sait assez peu de choses sur le reste de l'univers. Roche-Étoile reflète un monde sombre, ténébreux rappelant ceux de la littérature gothique, avec des espaces vertigineux et des secrets cachés dans les profondeurs. La cité est à la fois effrayante et fascinante par sa démesure et sa grandeur. On a envie de connaitre son histoire, de savoir les origines du mal qui l'a frappé, de mieux la connaitre. Elle intrigue le lecteur autant qu'elle le rebute, car elle est synonyme de mort et de fantômes. le récit est un huis-clos se déroulant dans cette cité. L'atmosphère est sombre, froide, très bien rendue par la plume de l'autrice qui se fait à la fois poétique, cruelle et envoutante. Anouck Faure a créé toute une mythologie autour de la déesse sans visage. Celle-ci est liée au destin de la cité, et à ses personnages. L'intrigue n'est pas linéaire et il va falloir plonger dans le passé des habitants de Roche-Étoile pour comprendre ce qui est advenu.

Pourtant malgré tous ces aspects envoutants et réussis, il m'a manqué quelque chose pour véritablement entrer dans cette histoire si particulière. Anouck Faure s'est concentré sur l'aspect esthétique de son histoire, avec une cité à la démesure provenant à la fois des bâtiments et du lieu où elle fut construite. A ce niveau, le roman est un véritable bijou. Cependant, j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages qui paraissaient trop irréels, et leur destin m'a semblé trop empreint de légendes. J'aurai aimé également en savoir plus sur l'univers dans lequel se situe Roche-Étoile.

La Cité diaphane est ainsi un roman particulier, oscillant entre le conte noir et la fantasy gothique. Anouck Faure a une plume envoutante et un sens de l'esthétique superbe. le roman a de nombreux atouts pour séduite le plus grand nombre. J'avoue avoir eu du mal à véritablement entrer dans le récit sans doute pour son aspect trop légendaire. Néanmoins, je suivrai avec curiosité les pas d'Anouck Faure.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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Voici un roman qui m'a laissée à la fois perplexe et frustrée. J'ai eu beaucoup de mal à le terminer et c'est d'autant plus dommage que le début m'avait séduite. Pourquoi ?

L'histoire est assez simple, mais aussi intrigante : sept ans après la disparition de la population de Roche-Étoile, un archiviste est envoyé sur place pour établir le déroulé exact des événements. Sur place, il rencontre une chevaleresse, un forgeron, un fou et une princesse ; alors que la cité est censée être déserte. Il va tenter d'obtenir leur aide pour mener sa tâche à bien, ce qui ne s'annonce pas vraiment facile...

La suite sur mon blog :
Lien : https://lauryn-books.blogspo..
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NOTE : Absolument tout dans cette critique est un spoiler. Si vous n'avez pas lu La Cité Diaphane, ne lisez pas cette review.

Oui, c'est un bon livre. C'est aussi un beau livre. Je vais donc commencer par l'esthétique de celui-ci.

Il y a dans cette couverture une espèce de minimalisme appréciable très représentatif du contenu : Roche-Étoile est une cité aux formes bien définies, mais dont on ne connaîtra jamais les détails. La déesse domine tout, mais Vanor aussi, alors tous deux figurent au sommet de l'image. Tous deux, si similaires l'un à l'autre comme on l'apprend dans les dernières pages, s'opposent et se tournent le dos : la déesse a eu beau amener Vanor à son côté, elle l'a fait pour se protéger de sa puissance, et Vanor a eu beau chercher à l'approcher, il ne l'a jamais vraiment pu (et quand il l'a pu, la déception et l'horreur l'ont fait s'éloigner).

J'ai eu le sentiment que ce récit se déroulait de nuit. Toutes mes visualisations mentales projetaient un espace sombre, nocturne, à mi-chemin entre le conte merveilleux et le conte fait pour terrifier les enfants au moment de se coucher. le bleu m'a donc semblé approprié. (+Le marque-page est cool. J'en ai eu deux. Juré, ça a fait ma journée quand j'ai vu ça.)

Les illustrations à l'intérieur, tout aussi sombres, font cependant contraste avec le minimalisme de la couverture : détaillées, à l'esthétique réaliste si ce n'est pour les scènes qu'elles présentent, elles montrent un monde plus complexe que ce qu'on croit, un amour du détail qui ferait presque frissonner.

S'il fallait retenir une chose de LCD, c'est cet amour qui transpire du livre. Dans les illustrations, dans les mots,qu'on sent écrits, réécrits, écrits encore, supprimés et écrits de nouveau. La minutie est captivante. (Il y a quand même une faute p.26 lol : "Se trouvait" au lieu de "Se trouvaient". Pardon, c'est ultra chiant quand les gens font ça D:)

Les illustrations et la plume, tous deux à la fois grandiloquents et pragmatiques (un talent dont je suis jalouse), sont le gros point fort de cette création. C'est, selon moi, grâce (à cause ?) de cela que les lecteurs ont négligé les points faibles de l'oeuvre, qui ont eu tendance à troubler la magie. Quels sont-ils ?

En un mot, les personnages.
En un autre mot, l'intrigue.

En balayant quelques critiques précédentes, je me suis rendue compte à quel point les lecteurs aimaient Vanor. Je ne l'aime personnellement pas : personnage quoique intéressant, je le trouve mal présenté.
Déjà : il sort de nulle part alors que l'archiviste s'est déjà imposé dans le récit. Au final, la révélation de ce chapitre (le huitième, je crois) n'a aucun vrai impact. Il apparaît trop tôt pour que cela fasse vraiment effet choc ; il apparaît trop tard pour qu'on comprenne dès le début son importance. le lecteur est déstabilisé.

Ensuite, j'aimais l'archiviste. J'étais prête à suivre ce qu'on m'avait promis (rédiger la fin de Roche-Étoile) et, aussi stéréotypé soit-il, je m'étais attachée au personnage (j'étais la seule, semble-t-il). Mais justement, l'archiviste n'était qu'un archiviste. Il n'était *rien* aux yeux des grands, et j'étais très intriguée à la perspective de lire le récit d'un homme qui n'a aucune importance "supérieure", contrairement à Vanor. C'est pour cette raison que j'ai franchement adoré les huit premiers chapitres, notamment le début de relation qui se nouait entre l'archiviste et la jeune dame : ces deux-là sont mûs par un objectif drastiquement différent et ils en ont conscience, mais ils se sont malgré cela associés ensemble. L'Homme est plus fort ensemble, pas vrai ?

En fait, j'étais prête à ce que l'archiviste et la jeune dame découvrent Roche-Étoile, son passé, ses secrets, ses horreurs. Son prince mendiant, son oracle vengeur, sa déesse terrible. J'étais prête à enquêter avec eux, en somme. Peut-être que ces deux personnages seraient tombés dans le piège tordu du mal d'onde, le même qui a fait tomber Roche-Étoile ; peut-être auraient-ils sauvé la cité ; peut-être auraient-ils contribué à l'enfoncer davantage dans le néant et la mort.

J'ai la réponse à cette déception : le synopsis en dos de page est mensonger.

Mais LCD est une histoire de vengeance et de pardon. Passionnante, mais mal amenée en cela que la promesse initiale n'a pas été tenue. Cela ne m'aurait pas dérangée si la véritable intrigue n'avait pas été mal amenée : Vanor, LE personnage, LE vengeur, arrive en quelques paragraphes à peine, après un combat entre la princesse-monstre et la chevaleresse, et... et c'est tout. Au revoir, archiviste. Ce fut un plaisir. Égorgeons la jeune dame, tuons la princesse et exécutons un story-telling qui explique qui est Vanor, ce qu'il a fait, pourquoi, etc. Moving on. (Ça fait vraiment « technique des 5Q » : QUI-QUE-QUOI-OU-COMMENT).

Je me tenais là, déçue, assise sur un siège de tram qui sentait la vieille sueur, face à un monsieur qui avait l'air triste et à la droite d'une madame qui zyeutait un peu trop souvent mon livre, et la seule pensée qui m'a traversé l'esprit, c'est : "Ah. OK."

D'autres critiques l'ont mieux dit que moi, mais je pense que l'intrigue est parcourue non seulement de moments répétitifs (introspection mal venue), mais aussi d'actions irréelles. Anouck Faure m'a l'air d'être partisane du stoïcisme et de la non-violence, et cela nuit à sa plume. La non-violence devient de la non-action, de la non-émotion. Oui, la jeune dame se bat. Mais où se situe l'horreur de la bataille, la crainte de la mort, la détermination de se sacrifier pour la cause ? Cela est expliqué dans le livre, bien sûr. Cependant, d'une manière ou d'une autre, je ne l'ai pas senti. Là où l'arrivée de l'archiviste à l'orée de la forêt de Roche-Étoile m'a fait frissonner, chaque combat m'a paru terne. Donne toute ton âme, même plus que ça, jeune dame ! Donne ton sang, ta sueur, tes larmes, ton bras d'arme, ta flamme ! Archiviste, panique un peu : tu n'as jamais vu/participé à un combat de ta vie ! Ou, puisque tu as déjà combattu en tant que Vanor mais que tu ne t'en rappelles vraiment pas, exprime, explore ton trouble, ta peur de toi-même !... Déesse, pourquoi laisses-tu partir ton prince et ton ennemi ? Affronte-les, tue-les, sers-toi d'eux pour asseoir de nouveau ton pouvoir ! Où est cette immoralité qui a si bien brisé Heveydd ?

Platitude extrême et délibérée qui m'a fait pincer les lèvres. Vanor n'est pas humain, certes, mais il a prouvé qu'il est capable d'aimer, qu'il peut "choisir d'aimer", comme il le dit lui-même. Toute sa vengeance prouve sa capacité à ressentir de la colère, de la haine. de fait, il peut ressentir la peur.

Ah, je l'ai fait à l'envers, n'est-ce pas ? Je n'ai pas vraiment expliqué les défauts de l'intrigue.

Pour l'intrigue, je le dirais en peu de mots : Faure aurait pu mieux choisir la période de son récit. Sept ans après la catastrophe, pour un archiviste qui cherche à rapporter cette même catastrophe, c'est logique. Pour Vanor, la cause de la catastrophe, cela semble inopiné. Il n'y a aucune véritable raison pour laquelle Vanor s'est « oubliété » pendant sept ans. Aucune valable du moins. Même blessé, même fuyard, il n'y avait pas lieu de s'effacer – c'était même l'heure de l'action ! Et s'il y en a, des raisons valables, pourquoi ne pas explorer la vie de l'archiviste, ses troubles, sa personnalité ? Vanor mentionne bien à un moment que l'archiviste avait bien résisté à son emprise, ses propres machinations et plans... Pourquoi ne pas partir de la catastrophe en elle-même ? Pourquoi ne pas relater l'éclatement de la haine de Vanor alors qu'il pense que le prince le trahit ? Pourquoi ne pas relater sa quête de connaissances insatiable, son échec ?

La période dans laquelle est située l'intrigue dessert le propos du récit. Je me répète : cette histoire est une histoire de vengeance, d'amour, de haine. D'émotions qui dominent et qui noient l'être entier. Pourquoi Vanor raconte-t-il cela, pour un temps du moins, de manière rétrospective ? Et même quand il le vit en direct, il n'a plus de corps, donc d'organes, d'hormones, pour véritablement le ressentir. C'est comme si c'était fait exprès.

Au final, pour un premier roman, c'est un résultat exceptionnellement réussi. Voilà pourquoi je suis si dure : Anouck Faure a, d'après moi, les capacités de se hisser aux côtés des plus grands, si ce n'est pour sa plume et son art, au moins pour ce qu'elle cherche à transmettre par leur biais.
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Découvrons le passé de Roche-Étoile, cité qui a connu un évènement mystérieux, dans une ambiance de conte macabre…

Un roman que j'ai trouvé assez inégal. J'ai beaucoup aimé la façon dont l'autrice pose l'ambiance de son roman, en particulier dans la première partie que j'ai trouvé très réussie. Malheureusement, la seconde partie (et une ambiance qui vire du gothique à l'horreur) m'a nettement moins convaincue, et j'ai trouvé le chemin très très long.

L'intrigue et ses thématiques sont intéressantes, mais je n'ai pas suffisamment vibré avec les personnages et ait trouvé le tout un peu trop prévisible pour vraiment être accrochée (c'est un roman à twists… mais je les ai tous vus venir ^^). Mais certaines scènes très visuelles ont extrêmement bien marché pour moi. Donc le charme a tout de même pris parfois.

Je suis donc un peu au milieu du gué sur ce roman, mais je lui reconnais en tous cas de jolies qualités d'écriture et de création d'atmosphère.

Pour un avis plus détaillé : une longue discussion avec les copains de la Garde de Nuit : https://youtu.be/hQHy5tXwUOs?si=hiG8Vv-kfZnn0qDF

Lien : https://youtu.be/hQHy5tXwUOs..
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Découvert par hasard, ce livre me laisse une étrange sensation : celle de l'avoir aimé et pas aimé en même temps. L'histoire est bien écrite, prend un tournant pour le moins surprenant (voire plusieurs), le point de vue choisi pour le récit est singulier. Cependant, la fin me laisse un drôle d'impression, comme si j'étais passé dans un autre livre, comme si le dénouement de l'intrigue n'allait pas avec le reste de l'histoire. le narrateur le dit lui-même que nombre de ses questions sont restées sans réponses...
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Avis mitigé sur La Cité Diaphane, d'Anouck Faure :/
J'ai détesté le premier quart, principalement à cause d'un narrateur qui raconte son histoire en mettant sans cesse des « présages » (type « vous verrez pourquoi », « je comprendrais plus tard », etc), je déteste ça de base et là honnêtement il y en avait sans exagérer minimum deux ou trois par chapitre pendant les cinq premiers chapitres…
J'ai pris sur moi et j'ai plutôt bien aimé le second quart (le seul moment où il se passe quelque chose :p ), mais ensuite toute la deuxième moitié m'a laissé globalement indifférent.
Dans l'ensemble, j'ai trouvé que c'était assez contemplatif et sans enjeu. le style ne m'a pas pris, je l'ai trouvé trop aride, du coup je n'ai pas été immergé dans l'ambiance, alors que c'est probablement là qu'est censé être le point fort du livre : la plupart des (rares) personnages m'ont paru plats et sans intérêt, et le scénario m'a paru assez faible…
En résumé je dirais que ça n'était pas du tout un livre pour moi (ce qui a posteriori est évident haha), je comprends qu'on puisse y trouver son compte mais ça ne correspond ni à mes goûts, ni à mes attentes, ni à mes sensibilités 🙈
Lien : https://www.youtube.com/watc..
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Roche étoile est une cité morte depuis 7 ans et l'arrivée du mal d'onde qui a empoisonné toutes les sources d'eau. Lieu de culte principal de la déesse sans visage, située à proximité des terres des démons, la cité était un phare d'humanité jusqu'à cet événement. Notre histoire démarre quand L'Archiviste arrive dans cette cité déchue, missionné par un autre royaume pour en découvrir les secrets et rendre compte de ses derniers instant.

Je dois avouer que ce roman ne fait pas du tout partie du genre de littérature que je lis habituellement. Je suis sortie de ma zone de confort pour un challenge.
Du coup, je n'ai pas accroché, d'autant que je n'ai pas réussi à créer une proximité avec les personnages. L'ambiance du roman est sombre, gothique et pleine de mystère et l'intrigue m'a parue tortueuse.
Pour ma part, je me suis égarée avec cette fantasy et ces personnages malsains.

Dommage pour moi !
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J'ai bien aimé, mais pas autant que je m'y attendais. Je dois dire que j'ai connu un trou d'intérêt d'une centaine de pages, à partir du moment où l'identité de Vanor est révélée, jusqu'au dernier arc, l'expédition du prince, qui a de nouveau attisé ma curiosité. J'ai traversé ces cent pages du milieu comme on traverse un film alors qu'on est malade : j'ai lu, sans ennui mais sans enthousiasme non plus. Puis autour de la moitié du bouquin, mon intérêt est reparti.

J'ai aimé l'atmosphère, moins peut-être à la fin où on bascule dans la dark fantasy, ce qui est moins mon truc. J'ai aimé l'aspect merveilleux et l'aventure du prince, qui ressemble à un conte. La conclusion m'a bien plu aussi.
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La cité diaphane est une fantasy gothique, dégoulinante de noirceur, et en prime écrite par une illustratrice. A priori, elle avait tout pour me plaire ! Eh bien, j'avais peut-être placé trop d'attentes, j'ai été déçue. Attention il y a du spoil !

Je reconnais volontiers qu'Anouck Faure a un très beau style, ciselé et détaillé, comme ses gravures. Sa sensibilité artistique transparaît dans ses adjectifs précieux, dans son sens des couleurs et des contrastes, dans ses descriptions d'architectures gothiques, dans l'ambiance qu'elle pose. C'est un plaisir. (Bon j'ai quand même trouvé que l'autrice utilisait l'expression ''tissé de'' à tout bout de champs, sinon rien à dire).
Mais peut-on faire reposer 250 pages sur une ambiance ?

Pour donner voix à cette atmosphère pesante, nous avons des personnages qui se comptent sur les doigts d'une seule main. Et encore ne sont-ils pas ou plus vraiment humains. C'est justement le plus gros bémol pour moi, et je rejoins d'autres critiques ; impossible de m'attacher aux personnages. Alors oui, apparemment, c'est un parti pris de l'autrice, qui a voulu créer des archétypes. Pour autant la symbolique a ses limites.
Ici, c'est Vanor qui porte le récit. Personnalité certes complexe mais qui oscille surtout entre l'amour et la haine. Pour le coup, ces deux sentiments sont très bien développés, de même que l'orgueil démesuré de Vanor qui a fini par me lasser. Sur le panel des émotions, ça s'arrête là.
Ensuite, nous avons un prince aussi froid que calculateur, presque déjà inhumain dans son manque d'émotion. Une sorte de brun ténébreux puissance mille (car au passage, on ne manque de nous répéter à quel point il est beau). Vanor est une mère amoureuse de son fils, et cet amour démesuré, obsessionnel, m'a également lassée.
Les autres personnages, ceux qui auraient eu plus de chance d'attirer les sympathies des lecteurs, restent très superficiels, cantonnés à leur rôle d'archétype. On a même l'impression que Vanor les méprise pour leurs faiblesses si humaines.

L'autre aspect de cette histoire qui m'a fait tiqué, c'est la structure. D'après les commentaires, c'est un point fort pour beaucoup de lecteurs. La narration est certes originale et déconcertante, mais original ne veut pas forcément dire bon.
Dès le début nous avons donc un personnage d'archiviste qui nous dit qu'il y a plus à son sujet que ce que l'on voit. le trouble est entretenu quitte à se montrer un peu poussif. Je rejoins d'autres avis : quand enfin, la révélation arrive... eh bien, ce n'est même pas une surprise, parce qu'on attendait que ça depuis 7 chapitres.
Je passe sur le récit de Vanor que j'ai trouvé intéressant quoiqu'un peu longuet. Malgré quelques explications brouillonnes sur la survie de Vanor grâce au sang de licorne et sa métamorphose en archiviste, l'origine du mal d'onde nous est livrée.
Cependant, c'est lors du passage à la deuxième partie qu'Anouck Faure m'a perdue. Vanor est mort, mais en fait pas vraiment, parce qu'il s'est incarné dans un livre ?! Désolé, mais là c'est trop perché pour moi. D'autant plus que ce basculement n'est pas vraiment expliqué. Ca m'a juste donné le sentiment d'un tour de passe-passe de l'autrice qui tue son narrateur pour les besoins de l'histoire mais veut continuer de raconter de son pdv coute que coute.
J'ai par contre vraiment aimé le passage dans le chemin des rois. le duel entre le champion et la chevaleresse est un vrai animé japonais. Et ça m'a plu !

Au final, je suis restée sur ma faim car les points qui m'intriguaient le plus restent sans réponses, notamment cet univers très peu développé. On sait qu'il y a des ''démons'' et qu'ils sont dangereux. A priori, on a pas besoin d'en savoir plus. Je ne suis pas joueuse de Dark Souls mais j'ai tout de suite pensé à Dragon Age. Cependant, ce qui fonctionne pour un jeu vidéo ne suffit peut-être pas pour un roman.
J'aurais aimé en savoir plus sur ces démons. Qui ou que sont-ils ? Quels pouvoirs possèdent-ils vraiment, hormis celui sur les noms ? Dès le début, j'imaginais que la déesse était en fait un démon. C'est ce que j'attendais. Peut-être qu'apporter quelques détails supplémentaires sur l'univers aurait permis de mieux comprendre le personnage de Vanor et la vraie nature de cette déesse bizarre, sa naissance ou son origine, l'étendue de ses pouvoirs, ses motivations a avoir voulu créer sa propre lignée ? Ces points restent en suspens, laissant une ouverture à une suite.

Une lecture assez frustrante donc, qui doit mes galons à cette ambiance glauque et mystérieuse, à son chemin des rois organique, au coup de génie de sa licorne noire, à ses statues voilées, à son style, et au fait qu'il s'inscrive dans la tradition du roman gothique du 19e siècle.
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