Elle savait qu'elle devait se méfier de ce mec. Au lieu de ça, elle se laissait séduire et lui avait donné la possibilité de l'humilier. Elle se maudissait presque autant qu'elle lui en voulait. Elle n'avait pas envie de pleurer, c'était bizarre. En temps normal, après le coup de colère venaient les larmes. A présent, c'était la douleur qui prenait le dessus, une douleur violente qui lui vrillait l'estomac et le reste avec.
- C'est bizarre la vie : j'aime toujours Laurent, c'est malgré moi. Mais avant d'avoir rencontré Manu, j'étais persuadée que le sexe allait avec les sentiments, qu'on ne pouvait pas vraiment dissocier les deux, qu'on ne pouvait pas avoir envie de quelqu'un qu'on connaît à peine. Or, je n'ai jamais désiré Laurent comme je désire Manu, avoua Léa. Chaque fois qu'il s'approche de moi, voire qu'il m'effleure, je ressens comme...
- Comme ?
- Une décharge électrique… Quelque chose de très fort... Je crois que ça me fait peur.
Vivre vraiment : ça veut dire avoir des émotions, chialer, rire, hurler, avoir peur, avoir envie de déplacer des montagnes...
Vous n'avez pas besoin d'une gravure de mode pour vous mettre en valeur ! Au contraire, il vous étouffait… Vous n'avez jamais remarqué que quand il parlait, c'était uniquement pour s'écouter, quand il marchait, bougeait, prenait la pause, il s'admirait ? Ce n'était qu'un fanfaron qui avait besoin d'une poupée de porcelaine comme petite femme d'intérieur. Il n'avait que faire de quelqu'un d'intelligent, qui ait de la conversation… Il avait juste besoin d'une parfaite potiche qui décore parfaitement son intérieur...
Au fond de son cœur, elle avait toujours eu peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas mériter quelqu'un comme lui. Elle s'était toujours sentie commune, ordinaire par rapport à lui. Aujourd'hui, ce qu'elle redoutait le plus s'était produit. La blonde était belle, elle avait un corps parfait, elle avait du chien, elle avait su le conquérir.