-Je ne sais pas pourquoi chez nous, en Algérie, aucune mayonnaise ne prend. Rien ne marche, rien ne tient, rien ne dure ! Tout coule !
Dans le monde eniter on dit – et c'est devenu proverbial – quand un peuple coule, quand il arrive au fond, il remonte. Nous, quand on arrive au fond, on creuse ! (page 11)
E comme Ecartelé
Je suis écartelé. Parfois, quelques minutes avant le spectacle, je pleure, seul, dans les coulisses. Je pense aux victimes des tueries, à mes amis morts pour leurs idées, à toutes les femmes qui se battent pour leur liberté et aux jeunes hittistes (chômeurs). Je murmure : ''Je joue pour vous ! '' Je sèche mes larmes et je m'élance sur scène. Je ris pour ne pas en mourir. (page 128)
Ils voulaient faire de nous des clones résignés de la pensée unique et nous sommes devenus les clowns agités de la pensée multiple. (page 120)
E comme Election
Un responsable politique algérien disait que la « fraude est aux élections ce que l'ombre est à l'homme ». Or il faisait lui-même partie de la commission chargée de surveiller le vote.
Un humoriste disait d'ailleurs que les élections étaient si transparentes que l'on voyait le nom du président avant le dépouillement. (page131)
La création du Code de la famille par la mafia politico-machiste était destinée à amputer le projet démocratique d'une grande partie de son gisement naturel. C'est-à-dire : les femmes. (page 122)
A comme Accueil
Les Français me disent : « Tes sketches nous apprennent à nous aimer. » La France a la chance de s'appuyer sur des énergies, des cultures qu'elle accueille et qui l'enrichissent.
Je regrette que mon pays n'ait pas la même chance. Il faut dire que la France n'était pas prête à recevoir ces courants il y a quarante ans. L'intégration peut fonctionner aujourd'hui parce que nous apportons plus que des bras : l'émotion. Et voilà qui fait avancer la France et l'Algérie, par ricochets. L'Algérie a les yeux fixés sur la France et c'est un pur bonheur de voir rire des spectateurs français, de partager nos secret avec eux . Nous sommes si proche que nous avons besoin de nous confier. Entre nous, on s'avoue. Et on savoure ces aveux (page 107/108)
Les Algériens rient énormément, dans la rue, dans la vie, dans la misère, dans la tragédie,. Si le rire est « la politesse du désespoir », le peuple algérien est très très poli. (page 148)
Tunnel
« Pensez-vous que les choses vont mieux en Algérie ?
-Oui, on commence à voir le bout du tunnel.
-Ah bon !
-Oui, le bout du début du tunnel. » (Emission radio 1996 ) page 190