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EAN : 9782290009062
221 pages
J'ai lu (15/08/2008)
3.48/5   83 notes
Résumé :
Alger, début des années 90. La ville est en proie à la terreur. L'eau est rationnée et distribuée drastiquement de trois à six heures du matin. Zakaria, un écrivain menacé de mort et rejeté par le régime qu'il a servi, se terre chez lui d'o7u il observe ses voisins, dont il nous conte les histoires dramatiques ou rocambolesques, extraordinairement drôles et inattendues. Durant ces quelques heures où l'eau coule à nouveau, la ville et la vie s'animent clandestinement... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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L'allumeur de rêves berbères : mais qu'est-ce qui peut bien se cacher derrière un titre comme celui-ci ?

Je ne dévoilerai pas ce qu'est le rêve berbère, la réponse se trouvant à la fin du livre, j'aime autant ne pas gâcher le mystère.
Ce que je peux dire par contre, c'est que ce roman raconte l'histoire de Salim Zakaria, un écrivain officiel qui tombe dans l'opprobre et perd petit à petit tout ce qui lui est cher. Ce nouveau statut de pestiféré le plonge dans une grande angoisse, il décide donc de se cloîtrer et d'écrire sur le quotidien de ses voisins (belle mise en abîme ! ) Comme dans son recueil C'est à Alger, Fellag parle des atrocités commises par le régime islamiste des années 1990 en Algérie. L'auteur évoque des situations parfois ubuesques, mais toujours sur le ton de la dérision. Mais qu'on ne s'y trompe pas, Fellag est un clown triste , car s'il est vrai qu'il a recours à l'humour, on sent tout de même beaucoup de colère et un ton grave face à un déchaînement de violence gratuite (tant armée qu'administrative).

Une fois de plus, j'ai aimé l'écriture fluide et la verve à la Raymond Devos (avec à la fois un humour très maghrébin! ) de Fellag et tous les procédés humoristiques qu'il utilise me surprennent à chaque fois. Mais je pense quand même que Fellag est meilleur dans les formes brèves : j'ai été bien plus émue par ses nouvelles que par ce roman. Bien que j'ai aimé les portraits des personnages et que j'ai été émue par certaines situations, il m'a semblé que mon attention de lectrice a été plus difficilement captée.
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En 2007, Fellag, humoriste, comédien d'origine algérienne, propose un nouveau voyage au coeur de son pays natal avec L'allumeur de rêves berbères se déroulant en Algérie sous la terreur.

En plein coeur d'un village, on découvre la vie au quotidien d'un quartier autour du personnage de Zakaria. Politique puis écrivain menacé de mort, il ne vit que la nuit pour éviter ceux qui le menace de mort. L'ambiance est tendu dans le village en plus du rationnement d'eau. A la suite de la décolonisation, le pays essaie de se relever mais va se faire dans la douleur et la souffrance. Les politiques au pouvoir veulent s'affirmer et use de leur pouvoir. Les ultras-religieux et les terroristes sèment la peur au sein de la population.

Zakaria veut écrire des histoires. On découvre celles des gens qui l'entourent. On rencontre son voisin Nasser, technicien du gaz qu'il apprécie sincèrement et qui a reçu tout comme lui une menace de mort. Malika, à l'étage du dessous, qui est la prostituée au grand coeur amoureuse de Nasser. Rose dite Madame, accoucheuse d'origine juive qui se veut athée. Aziz, bricoleur très ingénieux qui répare et invente de nombreuses choses. Mokrane, le patron du bar qui est ouvert uniquement pendant les heures du couvre-feu.

De sublimes portraits de gens qui font une ville avec douceur, subtilité, vérité et imaginaire. Je me suis attachée à chacun d'entre eux, rêvant peut-être de les rencontrer. J'aurais voulu aller dans le foudouk, déguster cette alambique fruitée et discuter poésie et littérature. Des personnes qui essaient de vivre et survivre afin d'affronter la vie avec le blanc et le noir tout en savourant le gris. Une belle lecture, magnifiquement écrit qui nous touche même si on n'a pas connu cette période historique.
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Né en Kabylie en 1950, Mohand Fellag nous plonge dans l'histoire sanglante de l'Algérie des années 90, alors baignée de violence et d'intolérance.
Zakaria, journaliste de talent qui s'est un temps fourvoyé en devenant écrivain officiel, cherche à retrouver sa verve d'antan, étouffée par le pouvoir dont il vient de s'affranchir. Ainsi cherche-t-il à renouer avec lui-même et écrire le grand roman de sa vie. Pour cela, il puise matière dans le coeur même de son pays. Il observe, scrute, écoute, épie et retranscrit du haut de son balcon, le quotidien d'un peuple haut en couleur, obligé d'avoir recours au système d'pour continuer à vivre. Avec simplicité et authenticité, le narrateur décrit une palette de personnages et de situations qui, mieux que tout, parviennent à peindre une Algérie plus complexe qu'il n'y paraît, ainsi qu'un peuple terrifié, mais riche de cette aptitude salvatrice à transformer les pleurs en rires, à faire renaître la vie de la mort, en toutes circonstances. Un livre tout en sensibilité, écrit par un fin humoriste.
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L'allumeur de rêves berbères c'est l'art de dire avec humour les choses tragiques de la vie à Alger. Zakaria, ancien écrivain au service du pouvoir en place organise son temps à observer ses amis et ses voisins. La cité l'exalte. Il décide d'écrire l'histoire de son meilleur ami intimidé par des menaces de mort, mais aussi de raconter la vie de ceux qui vivent autour de lui. Il nous décrit des personnes d'une humanité grandiose dévouées les unes pour les autres, mais vivant au sein d'un Alger rude et tortionnaire.

Fellag, célèbre écrivain natif de Kabylie sait user de son autre talent : celui d'humoriste. Il réussit à nous faire rire grâce à l'ironie et à l'utilisation de la dérision constamment présente dans le récit. La folie va même jusqu'à prendre le dessus sur la réalité. de ce fait, on s'y perd et on ne comprend plus très bien l'histoire. Se trouve-t-on dans son imaginaire, ses fantasmes ou encore dans ses hallucinations. Ce roman parle de tout et de rien : l'amour, l'amitié, la mort, la haine. Tous ces sujets ne sont en revanche pas aboutis, on y prend ce que l'on souhaite avec ce que nous raconte le personnage principal. En revanche on ressent une réelle écriture poétique qui nous permet de nous évader. On est totalement plongé dans le mode de vie des Algériens dans les années quatre-vingt dix. Un roman qui sera donc déroutant pour certains et envoûtant pour d'autres.

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Alger, dans le début des années 1990, rythmée par les distributions d'eau, le couvre-feu, les lettres de menaces, la surveillance, la débrouillardise, la montée de l'intégrisme et un état policier corrompu. Un écrivain regarde ses voisins et boit, après que sa vie familiale et professionnelle s'effrite. L'histoire commence légère, prend parfois des airs de farce, tourne violente et grave sans y toucher. Un roman pour connaitre un peu mieux les algériens.
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Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
Cette seconde vie, nocturne, remet les compteurs à zéro et nettoie les cerveaux des tourments et pressions de la veille. En dispersant sa sève bienfaitrice, la plomberie redonne aux pauvres créatures laminées par la désespérance le goût de croire de nouveau aux choses. Subitement, des actions aussi banales que rire, boire un café, fumer une cigarette, aimer, raconter une histoire, redeviennent des gestes fondamentaux, des rites magiques participant à la reconstruction de l'espoir et au ressourcement des désirs. Des êtres aussi dissemblables qu'un philosophe francophile, un stalinien, un ancien combattant, une vieille femme juive, un inventeur, un imam orthodoxe, un handicapé moteur, un marchand de légumes, un ex-émigré, un inspecteur de police, un islamiste pur et dur, un chauffeur de taxi ou une prostituée clandestine, s'assoient autour d'un thé, rient en débattant de tout et de rien comme s'ils étaient des caravaniers faisant halte dans une lointaine oasis afin d'échanger du sel et des nouvelles.
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(à propos des islamistes)

Ils devraient s'en remettre à la justice divine. S'ils nous jugent avec leur esprit d'humains, ils risquent de condamner des innocents. Ils commettent une hérésie à vouloir se mettre à la place de Dieu !
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Mon nom est Zakaria, j'ai cinquante ans et je suis écrivain. Ecrivain dans un pays où ne sont éditées que des oeuvres asexuées, gommées de toutes les aspérités caractérisant la pensée individuelle.
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Vous n'avez droit à rien, monsieur ! Nous sommes sous le régime de l'Etat de Siège. Des dizaines de cadavres dans des cercueils plombés arrivent ici tous les jours. Dans le cadre des enquêtes liées à ces assassinats, le ministère de la Défense nous interdit par circulaires de montrer ces corps, souvent mutilés à un tel point que nul ne peut en supporter la vue.
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Le pays ne fonctionne qu'avec des circulaires, c'est pour cela qu'il tourne en rond.
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