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Citations sur Camille Claudel (19)

Elle lit Rimbaud et le fait découvrir à son frère. (..)
Son frère la remerciera toujours de lui avoir montré le chemin des -Illuminations-, on dirait qu'il attendait la confirmation de ce qu'il éprouvait en secret. Cette lecture de Rimbaud a été une espèce de permission de s'engager, à choisir radicalement l'ailleurs. A s'inventer. (...)
" Pour la première fois, ces livres ouvraient une fissure dans mon bagne matérialiste et me donnaient l'impression vivante et presque physique du surnaturel; (..." (p. 44-45)
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Si on joue à écouter simplement les mots qui ont jalonné la vie de Camille, en mettant de côté tout ce qu'ils représentent, on ne peut qu'être sidéré. Avoir caché leur amour dans cette
" Folie" (**la Folie- Payen), c'est quand même curieux.Avoir commencé à travailler dans l'atelier de Rodin à " La Porte de l'Enfer", là encore, on se demande. (...)
On se demande si parfois les mots n'en savent pas davantage sur nous et sur ce que nous allons vivre, bien avant nous.Ils sont dangereux les mots.Ils nous précèdent, nous attirent, nous alertent, puis nous piègent (...)

( p.65)
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Elle a dix-sept ans quand elle arrive à la Ville [Paris], on est en 1881, elle entre à l'Académie Colarossi, à Montparnasse, au numéro 10 de la rue de la Grande-Chaumière, une école qui avait ouvert en 1870 et qui était la seule à accepter les filles (elles devaient toutefois payer double), L’École des Beaux-Arts leur était encore interdite.
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Mathias Morhardt lui sera fidèle jusqu'en 1898, quand il la verra rejoindre haut et fort le clan des antidreyfusards, c'est alors que leurs liens se distendront.Octave Mirbeau, qui l'avait toujours soutenue et admirée, s'éloignera d'elle à ce moment- là pour les mêmes raisons, Marcel Schwob également. Il ne faudrait pas oublier que, dans ces années-là, l'antisémitisme était très répandu et même ancré dans de nombreuses familles bourgeoises.De plus, Camille, qui n'avait pas de vraie conscience politique, a dû commencer, au moment de l'affaire Dreyfus, à développer des tendances paranoïaques et des crises de persécution, les juifs, les francs-maçons, les protestants, tout y passait, elle plongeait aisément dans d'extravagantes théories complotistes.

( ...)mais la requête de Mathias Mohardt auprès de Rodin pour instaurer la présence de Camille au musée Biron date de 1913, lorsqu'il apprendra qu'elle a été conduite à Ville- Evrard et qu'il en sera bouleversé, comme beaucoup d'autres écrivains, critiques et artistes dans Paris.

( p.43)
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"Ne parlez pas et travaillez comme vous faîtes." [Extrait d'une lettre de Rodin]
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Elle ne pense pas, elle crée en sourdine, elle avance.
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Elle brise, oui, elle détruit ses œuvres, déchire ses dessins, brûle, injurie, supplie et recommence. Et à force de croire à son scénario et de le faire tourner en elle des milliers de jours et de nuits, elle se retrouve prisonnière et se fait disparaître à elle-même.
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Camille avait dix- neuf ans lorsque Stéphane Mallarmé a créé ses Mardis, en 1883, ils auront duré une quinzaine d'années, un grand théâtre de la parole, de la modernité, de la vie artistique et littéraire parisienne, comme on en rêvait.

( p.52)
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1935, cela veut dire qu'elle était enfermée depuis déjà vingt-deux ans lorsqu'elle lui [Eugène Blot, son fondeur] a envoyé ces mots : " Tout ce qui m'est arrivé est plus qu'un roman c'est une épopée, l'Iliade et l'Odyssée, et il faudrait un Homère pour la raconter. Je ne l'entreprendrai pas aujourd'hui et je ne veux pas vous attrister. Je suis dans un gouffre. Je vis dans un monde si curieux, si étrange. Du rêve que fut ma vie, ceci est le cauchemar."
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On se demande si parfois les mots n’en savent pas davantage sur nous et sur ce que nous allons vivre, bien avant nous. Ils sont dangereux les mots. Ils nous précédent, nous attirent, nous alertent, puis nous piègent, ils nous avaient pourtant prévenus mais on n’a jamais rien vu, on était distrait, on les a laissés entrer dans notre vie, on a fait comme si. On ne peut plus rien dire ni rien faire maintenant, ils sont en nous et deviennent vivants, ils se servent de nous, nous sommes leur proie, ils nous dévorent.
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