Citations sur Camille Claudel (19)
Camille Saint-Saëns est au piano, il joue pour les amis « La Marche royale du lion », le début du Carnaval des animaux qu’il vient de composer, il a cinquante et un ans. Mallarmé, quarante-quatre ans, Laforgue vingt-six, Debussy vingt-quatre, Paul Claudel dix-huit.
Camille sonne à la porte de Mallarmé, c’est au quatrième étage, étrange timbre pour une sonnette. Quelques fidèles sont déjà là, Oscar Wilde, Jules Laforgue, Henri de Régnier, Gustave Kahn. Ils fument, bavardent, boivent du café, feuillettent des livres autour de la table centrale, certains sont installés dans des fauteuils, d’autres debout près du Maître, pipe à la bouche, devant la cheminée de faïence blanche, on reconnaît le visage de Claude Debussy.
Elle ne sait pas que parfois, dans certaines familles, il ne peut y avoir de place pour deux. (p.48)
Valse des prénoms, valse des vivants et des morts, valse de la fatalité, c’est là l’histoire des Claudel.
Une voix ne trompe jamais, elle raconte, davantage encore que le visage, les irrégularités, les manques, les souffrances. La voix est un paysage.
Camille Saint-Saëns est au piano, il joue pour les amis « La Marche royale du lion », le début du Carnaval des animaux qu’il vient de composer, il a cinquante et un ans. Mallarmé, quarante-quatre ans, Laforgue vingt-six, Debussy vingt-quatre, Paul Claudel dix-huit.
Camille sonne à la porte de Mallarmé, c’est au quatrième étage, étrange timbre pour une sonnette. Quelques fidèles sont déjà là, Oscar Wilde, Jules Laforgue, Henri de Régnier, Gustave Kahn. Ils fument, bavardent, boivent du café, feuillettent des livres autour de la table centrale, certains sont installés dans des fauteuils, d’autres debout près du Maître, pipe à la bouche, devant la cheminée de faïence blanche, on reconnaît le visage de Claude Debussy.
Le temps (…) elle le vit bizarrement, à la façon du rêve qui ne trie pas les images, les années ni les heures, mais les déplace, les condense, les superpose, recrée des figures et des représentations nouvelles comme le sculpteur doit le faire sans cesse. (p.137)
Le haïku, comme "un pli léger dont est pincée d'un coup preste, la page de la vie, la soie du langage" disait Roland Barthes, dans "L'Empire des signes". (p.75)