Léon, un ancêtre, un croulant, un soixante-dix huit tours, a été sauvé des flammes de son appartement par son abruti de voisin. Rien n'a pu être sauvé de l'incendie à part son vieux transistor. Avec sa fracture bassin hanche, impossible pour lui de rester tout seul et, qui plus est, il n'a personne pour l'héberger. Voilà comment il est arrivé aux Primevères, cette maison de repos/maison de retraite/mouroir, cloué à son fauteuil roulant. Heureusement, la belle infirmière Marylin est à ses petits soins, Marylin et son cul à en faire tomber plus d'un. Mais, il y a aussi la vieille Camus, la folle au talon, à lui raconter en long, en large et en travers son passé avec feu son mari et le kiné binoclard pas vraiment tendre avec lui. Et, il y a également Jack, le féru de lecture, devenu aussitôt son meilleur ami et Roger, le roi de la débrouille, adepte du saucisson/pinard. Devenus inséparables, ces trois amis vont vivre des aventures passionnantes et extravagantes.
Bienvenue aux Primevères... Avec ces patients tous aussi burlesques ou déjantés, l'on ne risque pas de s'ennuyer pendant notre séjour. Entre la vieille folle, le peintre qui ne peint pas ou la petite dame qui attend tous les jours, manteau sur les genoux, qu'on vienne la chercher et ces trois lascars,
Alexandre Feraga nous dresse des portraits de vieux chnoques terriblement attachants. Pas un pour rattraper l'autre. Alternant les chapitres où l'auteur décrit le séjour de Léon dans cet établissement et son passé, l'on suit pas à pas la vie de ce vieux roublard qui a roulé sa bosse. Mais, inévitablement, la mort est au bout du chemin, alors il faut faire avec. C'est peut-être le moment de faire table rase du passé. Cynique, manquant de diplomatie, jamais la langue dans sa poche et lucide comme jamais sur sa vie et ce qui l'attend, ce bon vieux Léon nous fait passer un séjour agréable et captivant. de son enfance compliquée à sa vie de bourlingueur, il se livre avec passion. A la fois tendre, impertinent, jouissif et riche, ce roman à l'écriture enlevée et directe, offre une belle leçon d'humanité.
Je n'ai pas toujours été un vieux con... ni un jeune con...