Duchotel, tenant un fusil de chasse qu’il nettoie, et venant se mettre entre eux, derrière la table, face au public. — Eh bien ! ça va-t-il comme vous voulez ?
Moricet, maussade. — Oh ! pas du tout !
Duchotel. — Vraiment ? Qu’est-ce qui cloche ?
Moricet, même jeu. — Tout.
Léontine. — Mais non, rien !
Moricet. — Oui, parlez pour vous, mais pour une nature bouillante comme la mienne, voir qu’on fait tous ses efforts pour… et qu’on en est toujours au même point…
Duchotel. — Voyons… Tu veux peut-être aller trop vite en besogne… Aie donc de la patience, que diable !… Tu n’es pas à la course… ( Il descend à droite.)
Moricet. — Moi, ni à la course, ni à l’heure… Je ne suis à rien… Je suis au dépôt.
Duchotel, bon enfant. — Je t’offrirais bien de m’en mêler.
Moricet, vivement. — Non, tu me gênerais plutôt.
Duchotel. — Bien, oui, je me le suis dit : "Il a ma femme ! Ils iront bien plus vite sans moi."
Monsieur chasse !
Acte I, scène II
[...]
Vatelin. — Qui va là ? Au voleur !
Pinchard. — Un homme dans le lit de ma femme !
Mme Pinchard, s’éveillant. — Qui est là ?… Ah ! mon Dieu un homme dans mon lit !…
Vatelin. — Qu’est-ce que c’est que cette femme ?
Pinchard, lui sautant à la gorge. — Gredin ! Qu’est-ce que tu fais là ?
Vatelin, sortant du lit. — Voulez-vous me lâcher !
Tous les trois. — Au secours ! à l’aide !
Pinchard, hurlant. — Il y a un homme dans le lit de ma femme.
Vatelin. — Voulez-vous me lâcher !
Lucienne, faisant irruption suivie de Pontagnac. — C’est toi, misérable !
Vatelin. — Ciel ! ma femme !
[...]