Moi, Jennifer Strange, tome 2 : Dresseuse de Quarkons

_ Pourquoi est-ce que j'inviterais Grizz à venir voir un dingue se faire propulser dans un mur de briques?
_ Pourquoi est-ce que tu ne m'inviterais pas? a demandé Grizz, faussement offusqué. Voir des abrutis se faire mal, ça pourrait très bien être mon truc.
_ C'est tout à fait possible, a admis Perkins, mais tant qu'il y aura une alternative plus jolie, tu resteras neuf ou dixième sur ma liste.
On a tous gardé le silence.
_ Jolie? ai-je enfin répété en pivotant sur le siège du conducteur pour lui faire face. Tu veux sortir avec moi parce que je suis jolie?
_ ça pose un problème de te demande de sortir avec moi parce que tu es jolie?
_ Je crois que c'est raté, a dit Grizz avec un grand sourire. Tu devrais lui demander de sortir avec toi parce qu'elle est intelligente, spirituelle, mûre pour son âge et que chaque moment passé en sa compagnie t'inspire. Son joli minois devrait être tout en bas de la liste.
_ Oh, flûte, a lâché Perkins, dépité.

(À propos d’un employeur qui n’a pas pu se déplacer)
« -Il serait venu en personne présenter sa requête, mais il se trouve qu’il n’est pas disponible en raison d’une période sabbatique prolongée.
- Est-ce qu’il a vu un docteur? S’est enquis Grizz ?
- À quel propos ?
- De sa période sabbatique prolongée. Ça doit être très douloureux.
Elle le regarde fixement.
- Cela signifie qu’il est en vacances.
- Ah. »

" Mon véhicule était le seul en état de marche, et, le royaume de Snodd n'accordant pas ses permis de conduire en fonction de l'âge mais de la maturité nécessaire pour se voir confier une demi-tonne de métal filant à toute vitesse, aucun mâle de moins de vingt-six ans niç aucun magicien n'en avait jamais obtenu."

(...) le Royaume de Snodd n'accordant pas ses permis de conduire en fonction de l'âge mais de la maturité nécessaire pour se voir confier une demi-tonne de métal filant à toute vitesse, aucun mâle de moins de vingt-six ans ni aucun magicien n'en avait jamais obtenu.

_ Blix?
_ Oui?
_ Est-ce que vous êtes au château, en train de regarder le sommet de la tour nord?
_ ça se pourrait.
J'ai arraché le téléphone du mur et l'ai jeté par la fenêtre ouverte. Il lui a fallu presque cinq secondes pour toucher le sol.

Le "shandar" était l'unité d'énergie sorciérique, baptisée ainsi en hommage au Puissant Shandar lui-même, un mage au pouvoir tel que ses empreintes s'enflammaient spontanément sous ses pas. L'utilité pratique d'empreintes inflammables étant discutables, cela n'avait sans doute d'autre but que l'effet dramatique: Shandar n'était pas seulement le magicien le plus puissant ayant jamais vécu, c'était aussi un homme de spectacle.

- Dieu du ciel, a-t-il soufflé. J'ai l'incroyable sensation de me noyer.
- Pas encore, a répondu Boo l'ex-Magnifique sur un ton sinistre, mais ça finira par vous arriver, dans la boue, abandonné par ceux que vous preniez pour des amis.
Il y a eu un silence gênant pendant lequel roi et courtisans assimilèrent ces paroles. Le seul fait qu'il y eût un silence plutôt qu'une contradiction immédiate suggérait non seulement que Snodd estimait cette fin possible mais que c'était aussi le cas de ses compagnons.