Pierre Coecke.
« La ville d'Alost, dit Van Mander, n'a point à baisser pavillon devant les autres villes qui se glorifient de leur renommée artistique et se vantent d'avoir produit des peintres célèbres, ayant elle-même donné le jour à l'artificieux et savant Pierre Coecke, et l'ayant compté parmi ses citoyens » Pierre Cock ou Coeke alias van Aelst, Alslot ou Atoost, peintre, sculpteur, « architecteur », décorateur, dessinateur de cartons de tapisseries et de vitraux, imprimeur et écrivain, naquit en effet à Alost en 1502 ou 1507. Artiste universel à la manière des maîtres de la haute Renaissance, sorte d'émule brabançon de Lancelot Blondeel, Coecke fut l'un des plus ardents propagateurs du nouveau style dans les Pays-Bas; et par une véritable ironie du destin ce maître épris des élégances méridionales, cet érudit versé dans la science vitruvienne, cet italianisant combatif eut pour élève et gendre le peintre des paysans, Pierre Bruegel.
Lancelot Blondeel.
Rien de plus suggestif que l'extrême variété du labeur de Lancelot Blondeel : peinture, sculpture, polychromie de statues et d'écussons, cartons de tapisseries et de vitraux, décorations de fêtes, expertises et restaurations de tableaux, architecture, gravure! Rien de plus humiliant pour notre époque, — si timide devant les ressources de l'art contemporain, — que le spectacle des mécènes d'autrefois toujours habiles à faire valoir tous les mérites de nos vieux maîtres. Enfin rien de plus instructif, ni de plus décisif que l'exemple opposé par Lancelot Blondeel et son temps à nos archaïsmes puérils, à notre inintelligence des nécessités monumentales et décoratives de la beauté.