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Critique de frandj


Quand on considère l'énorme production d'Alexandre Dumas, on se doute bien qu'il y a eu anguille sous roche. Un seul homme n'aurait pu écrire si vite. Il est de notoriété publique que Dumas a eu recours à des "nègres". Ses contemporains ironisaient déjà: « Dumas n'a pas le temps de lire tout ce qu'il écrit ». Son "nègre" principal Auguste Maquet a-t-il été un médiocre et obscur tâcheron, ou doit-il être considéré comme le véritable co-auteur de nombreux romans aussi célèbres que "Les trois mousquetaires" ? Au moment du transfert des restes de Dumas au Panthéon (2002), on a sans doute trop insisté sur le génie de Dumas. Pour affirmer sa supériorité sur Maquet, Alain Decaux a dit par exemple: « Il suffit de comparer les deux versions du dernier chapitre des Mousquetaires. Dans celle de Maquet, il y a l'intrigue, mais il manque l'essentiel: l'âme et le souffle »... En fait, une comparaison détaillée entre le brouillon manuscrit de Maquet et la version définitive de Dumas montre que la différence est souvent très minime.

L'auteur fait le point sur les "négriers", mais aussi sur les plagiaires en littérature. C'étaient et ce sont encore des pratiques courantes, malgré l'arrêt de la Cour d'appel de Paris du 10 Juin 1986. Dumas n'est pas la seule cible de Bernard Fillaire: Willy (premier mari de Colette), A. Jarry et d'autres sont également dans son collimateur. Je trouve que ce petit livre pose clairement le problème de la propriété intellectuelle. Il mérite d'être lu.
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