Quand on travaille dans une grande entreprise, on ne sait jamais trop à quoi s'en tenir. On est gavé en permanence de discours machos et stressants, comme quoi on doit "écrabouiller les concurrents", "taper là où ça fait mal", On te rabâche sans cesse que c'est "la loi de la jungle", le "panier de crabes", qu'il faut "casser du jeune" et "piétiner le voisin".
Tu ne t'es jamais dit que ton père ne se trompait pas forcément sur toute la ligne?Une montre arrêtée marque la bonne heure deux fois par jour ,non ?
Elle a décrété du même coup que je devais sacrifier mes pattes - mes "rouflaquettes de pédé", comme elle disait - et ma coupe ébouriffée genre "saut du lit". Elle m'a donc conduit chez un coiffeur branché, d'où je suis ressorti avec un look de mannequin Ralph Lauren - en moins efféminé, quand même.
Tu es sensé travailler comme programmateur, chef de produit ou commercial, mais tu ne tardes pas à te dire que tu es tombé dans une de ces tribus primitives de Papouasie, où les hommes s’enfilent des défenses de sanglier dans le nez et portent des calebasses devant le sexe. La réalité concrète, c’est que si tu envoies un mail un peu subversif, pas du tout politiquement correct, à un de tes potes de la Technologie de l’Information, qui le fait suivre à un mec quelques box plus loin, tu risques de te retrouver à suer sang et eau dans un bureau des Ressources Humaines, pour une semaine éprouvante de Diversity Training. Amuse-toi à barboter quelques trombones, et tu te fais méchamment taper sur les doigts.
Moi, bien sûr, j’avais fait quelque chose d’un peu plus grave que dévaliser le placard à fournitures.
Cette femme-là, je ne voulais pas la perdre. j'avais l'impression de m'être arrêté dans un Seven-Eleven pour prendre un pack de six et un billet de loterie, et d'avoir gagné le gros lot.
Ils racontaient aussi qu'il avait un corps à la Schwarzenegger, pareil à un préservatif marron bourré de noix.