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« Survivre » est un livre fort et émouvant dans la droite ligne du premier roman de l'auteure « L'oubli », que j'ai lu et relu par une quasi addiction à cette écriture à la fois d'une violence inouïe et pourtant tellement vraie, tellement humaine.
Frederika Amalia Finkelstein est jeune, mais deviendra certainement un des écrivains majeurs du 21e siècle d'ailleurs déjà remarquée par des personnalités littéraires comme Jean Marie Gustave le Clézio, prix Nobel de littérature. En attendant, son approche sans complaisance du réel heurte nos sensibilités habituées au politiquement correct des médias qui, en recherche d'audience, de « like », lisse la réalité pour rendre audible les carnages qui défilent sur nos écrans jusqu'à plus soif.
Que s'est-il passé au Bataclan ? Un conte de fée ? Non, il s'est passé très exactement ce que l'on ne peut imaginer. Seule l'émotion peut véhiculer l'horreur. Ava souffre pour nous, à un rythme effréné.
J'ai trouvé une interview intéressante de l'auteure concernant « Survivre » :
https://fabienribery.wordpress.com/2017/08/17/sortir-du-cauchemar-de-lhistoire-par-la-romanciere-frederika-amalia-finkelstein/
« Survivre » est un livre à lire et son auteure est à suivre
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Si je m'étais arrêté aux impressions des premières pages, j'aurais probablement fermé le livre au bout de la quinzième. Mais l'auteure m'a interpelé plus loin et j'ai commencé à m'interroger: « Il vaut mieux, dit-elle, que je vous décrive cette photographie qui m'obsède, si je ne vous la décris pas maintenant, elle va persister comme un mauvais secret. » Et c'est à ce moment-là que je me suis défait des préjugés qui m'empêchaient d'entrer dans cette histoire qui raconte, certes avec un voyeurisme dérangeant, le mal-être d'Ava à travers sa perception des attentats, de la violence dans le monde, de la mort, de la brutalité des vies et des conditions presque impossibles de survivre dans de tels environnements. Pourtant Ava n'a jamais vécu les violences qu'elle décrit. Elle en est gavée par la société qui lui permet de tout voir jusqu'à l'interdit. Ava c'est l'allégorie d'une jeunesse française qui sombre dans un pessimisme dévastateur et dans la confusion des priorités de l'existence humaine. Lorsqu'elle tombe sur la brochure permettant de repérer les signes et les comportements de la radicalisation; elle a cette observation très juste qui balaie presque d'un revers de formule toutes les analyses sociologiques: « Ma première réaction a été de rire, pour la simple raison que cette brochure parlait de moi. »
J'ai finalement trouvé dans cet ouvrage ce qui manque le plus aux discours des pseudo-experts du djihadisme et cela est éminemment bien résumé dans ce passage :  « J'ai moins de vingt-cinq ans et je ne parviens pas à envisager le futur. Je ne suis pas la seule: tous nous luttons comme des chiens pour survivre à la peur. le monde saigne et nous comptons nos morts. La haine se répand nuit et jour, il n'y a pas de trêve aux attentats et aux massacres, elle se déverse et nourrit le noyau de la terre. Marre de voir la déchéance triompher, de voir le monde en lambeaux, de voir le monde au bord de mourir éclaté en millions de petits corps sacrifiés pour rien. La paix n'existe plus. » Et pourtant, Ava ne perd pas espoir et croit qu'un monde meilleur peut advenir. Pour ma part, je partage largement ce sentiment d'espoir et tente autour de moi de transmettre aux jeunes générations un optimisme durable et contagieux ...

Mille remerciements à toute l'équipe du site Babelio et aux éditions Gallimard de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage et son auteure.
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Ce roman, qui ressemble plus à un journal, relate un jour comme un autre de la vie d'une jeune femme travaillant dans une boutique de la marque à la pomme croquée à Paris, après les attentats de novembre 2015. La suspicion dans le métro et la rue, de toute attitude, de tout comportement sortant de l'ordinaire, les efforts déployés pour éviter de céder à la paranoïa ; et cette description clinique, frôlant parfois le cynisme, des images tournant en boucle sur les chaînes d'information, l'avidité maladive à convoiter les vidéos choquantes de scènes d'exécution et de suicide en ligne.

Elle montre l'inhumanité avec laquelle l'être humain, et notamment les jeunes, perd pied et succombe à la fascination de l'horreur véhiculée par des écrans et qui le révulserait s'il la voyait de visu. L'écran est le nouveau fétiche de l'humanité civilisée. Elle pousse hors sol, renie le passé et ses racines, tend à sombrer dans le nihilisme.

La réflexion de l'auteur suit son cheminement à travers Paris tout au long de cette journée. J'apprécie la mise en parallèle de sa vision de la société avec sa propre vie : sa soeur aveugle mais plus lucide que bien des gens exempts de déficits sensoriels, elle n'est pas intoxiquée par les écrans. La perte de la vue est souvent traitée en littérature comme l'ouverture de l'esprit et le gain d'une bien meilleure acuité.

Certains passages m'ont franchement étonné : « Il n'y a rien de plus dangereux que le doute, j'en sais malheureusement quelque chose. le doute a failli me perdre : j'ai failli m'ensevelir dans la spirale de sa folie. Faites attention avec ça : le doute est un cancer, il se répand invisiblement dans votre corps jusqu'à exterminer les rêves les plus modestes. » En quoi le doute est-il un danger, sauf à tout remettre en question ?

Et cette volonté d'apprendre par coeur des listes de noms de victimes, d'imprimer leurs photos et d'en tapisser les murs de sa chambre. N'est-ce pas là une fascination malsaine ? Les descriptions sont très saisissantes : on s'y croirait. Elle transmet très efficacement le sentiment de malaise. Elle affirme clairement que les jeux vidéo nous ont amenés à ça : GTA est une horreur excellemment décrite dans une mise en parallèle habile.

Elle collectionne les photos de morts qu'elle ne connaît pas mais ne peut se décider à se rendre à l'enterrement de sa grand-mère. La fascination du virtuel semble avoir raison de la réalité au point de tendre à la supplanter car elle est plus supportable.

Nous subissons une forme d'hypnose qui rend tout supportable et l'horreur devient ainsi acceptable. Pour en sortir, il faut s'administrer un grand coup de pied au *** et renouer avec ses racines, honorer nos morts, reprendre pied dans la vie réelle.

Ce livre est un coup de poing qui analyse assez bien l'horreur née du désenchantement de notre époque. Son cheminement est une prise de conscience progressive.
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" Je n'ai jamais cru à un monde meilleur, mais la violence que nous sommes en train de vivre - en France, en Europe, cette violence là me tue."

Ce roman avec l'actualité dramatique de Barcelone a une résonance encore plus terrible. Ava, l'héroïne a une obsession, tous ces morts dans les attentats, ceux de Paris bien sûr, ville où elle vit et puis les atrocités du monde actuel.
D'un clic il est tellement simple de les découvrir, ainsi que des scènes insoutenables. Longue litanie de tous ces morts qui la hantent, même ceux de la Shoah.
Fuir pour survivre, est-ce vers cela que nous entraîne l'auteur? Cette déambulation dans Paris, ponctuée d'images terribles, nous entraîne dans l'innommable. Car rien n'est épargné au lecteur, le sang coule vraiment dans ce livre, et des corps brulent avec un luxe de détail. C'est éprouvant bien évidemment, mais l'actualité est ainsi. L'auteur pointe du doigt l'obscénité des médias, des réseaux. Toute cette horreur crachée au fil des pages pour montrer le mal-être de cette jeunesse qui subit la haine de certains. Tous ces visages, noms, âges et nationalités .... les victimes d'une étrange guerre.
Ce roman est bien évidemment éprouvant, nauséeux... Je ne crois pas que je saurais le conseiller autour de moi. Sans doute à cause des détails macabres.
Et pourtant il y a une force dans ces pages, un questionnement terrible qui donne une image de notre société bien négative. C'est un livre de rage qui nous montre un monde que nous ne voulons pas ou plus. Et pourtant...
L'auteure est jeune, mais convaincante dans sa façon de nous dire qu'il ne faut pas oublier.
Voici un livre que je ne partagerai pas sans doute.... Mais certainement un livre nécessaire, pour ceux qui pourront passer outre à toute cette horreur.

Merci à Babelio et à l'Arpenteur pour cet envoi. Mon premier roman de la rentrée littéraire 2017.

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Comment la multiplicité d'horreurs, meurtres, assassinats et abominations pourrait-elle se refléter dans l'unicité d'une sensibilité ? Combien d'atrocités un seul regard peut-il absorber ? Cela lui confère un surcroît d'humanité ou, au contraire, le rendrait inhumain ? Où se place la frontière entre « devoir savoir », s'imprégner des histoires des victimes, de leurs visages et leurs biographies, et la folie ? Tout apprendre et comprendre te procure une lucidité utile ou te transforme, à ton tour, en victime de la violence engloutie sans cesse ? Réciter des listes de morts pendant tes séances de jogging, les pleurer par les pores de ta peau suante relève de la souplesse (cérébrale) ou d'un penchant morbide ?

Ava (prénom qui signifie vivre en hébreu), parisienne de 25 ans, ne saurait nous répondre. Mais elle nous inspire ces quelques questions qui nous semblent étrangement familières et nous livre le monologue d'une sensibilité dévorée par l'hypermnésie et l'hypervigilance suivant à un traumatisme collectif (le 13 novembre 2015). Une sensibilité d'Antigone désenchantée, dont la voix nous plonge tantôt dans la poésie de la stupeur, tantôt dans le malaise, voire les deux à la fois.

« Survivre » nous expose une tentative individuelle de s'approprier, d'exprimer et – peut-être – d'expier la tragédie. Démarche spécifique à ceux gardant la foi en la parole. (Car « ce qui est réellement irrationnel et qui n'a pas d'explication, ce n'est pas le mal, au contraire : c'est le bien », dit la phrase d'Imre Kertész mise en exergue.) C'est aussi un exercice de se réapproprier une ville, sa ville blessée, et sa propre vie : les deux se trouvant imbriquées sur une même carte, dans un empire des signes transpirant à chaque pas la violence (« les soldats de la Waffen-SS portaient des uniformes spécialement confectionnés par Hugo Boss. Chaque matin je passe devant cette boutique, et chaque matin je ne peux m'empêcher de penser au courage qu'il faut pour continuer à maintenir la dignité de cette marque après un passé aussi obscur », p. 36). Quels mots employer pour décrire et reproduire l'effet des meurtrissures passées contaminant et infestant le quotidien ? Prendre une bière ou un Bloody Mary dans le bar où des scènes de meurtres tournent en boucle sur l'écran ? Comment survivre au coeur de la barbarie banalisée ?

« Le quotidien le plus banal m'a poussée à côtoyer l'horreur. le journal télévisé, les jeux vidéo, les photographies morbides jonchant les réseaux sociaux […]. J'ai avalé les images les unes après les autres, jour après jours, mois après mois, année après année. Et peu à peu l'horreur est devenue acceptable. Toujours écoeurante. Mais acceptable. Je veux dire ''humaine''. Et c'est là qu'il faut lutter. C'est là, je me souviens, c'est là le plus dur, le plus cruel : il faut essayer de trouver cela choquant » (p. 73).

Les premiers livres d'un auteur ont toujours quelque chose de touchant. Ce sont des pages où il se cherche, trébuche, se montre maladroit et hésitant et peut se permettre de faire opérer sur nous le charme de l'inachevé ou d'un mignon défaut. C'est un « luxe » que le vécu vient ensuite policer, voire éliminer. Les deux premiers livres de Frederika Amalia Finkelstein (« L'Oubli » et « Survivre »), qui ne sont certes pas parfaits, mais que j'ai beaucoup aimés, m'ont ramenée à cette réflexion…
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Livre lu dans le cadre de la rentrée littéraire 2017 (merci à Babelio et aux Editions Gallimard/L'Arpenteur).

Pas facile de parler, de faire la critique de ce livre. Récit très court, relaté comme un journal de la narratrice.

Suite à l'attentat du Bataclan, celle-ci nous fait partager ses pensées, ses états d'âme suite à ces évènements. Soit. Je peux comprendre qu'habitant Paris, craignant à tout moment qu'un autre acte se reproduise (même moi à Paris j'y pense mais aussi partout ailleurs), mais elle nous relate également ses achats compulsifs pour se faire du bien (baskets nike), son obsession à aller regarder les vidéos de décapitation, d'enfants égorgés, de suicide filmé d'une adolescente, d'otages brûlés, ses jeux vidéos sanglants, guerriers, ses tocs : mémoriser les nombres de morts des massacres etc....

C'est la narration de ses angoisses mais aussi de son attrait, malsain à mon avis, pour le terrorisme. Nous avons tous été attirés parfois par les images même si cela nous révulse. Mais elle, elle ne juge pas les auteurs des actes, elle est même à l'affut de nouveaux évènements.

Elle se pose la question : et moi aurais-je pu basculer ? Elle vient de perdre son boulot, sa grand-mère est morte et elle a décidé de ne pas accompagner sa soeur aveugle aux obsèques (jolies pages sur sa relation avec celle-ci). Sa technique pour se changer les idées : comptabiliser les morts, voir le maximum d'images insoutenables, de les recher même avidement sur internet !

Elle décrit très précisément les scènes de torture ou d'assassinat, dans les moindres détails, mais elle regarde, elle tient bon et s'aperçoit même que ses voisins regardent par dessus son épaule pour regarder également. L'horreur attire et l'on a meilleure conscience quand on peut dire : moi je n'ai pas regardé mais j'ai vu quelqu'un près de moi visionner la scène et j'ai donc vu les images !!!!

Malaise de la jeunesse ? peut-être, Angoisse ? Sûrement, mais de là à en faire un livre ? Pourquoi pas après tout, il y en a eu bien d'autres mais de là à provoquer l'incompréhension du lecteur... La recherche de la contre-verse : voilà peut être une piste. J'ai lu que son premier roman avait déjà fait polémique malgré les encouragements de JM LE CLEZIO et c'est peut-être, je dis bien peut-être, le but recherché : choquer, heurter. Mais il est peut être le reflet également d'une jeunesse qui cherche à comprendre, à s'informer, à se faire sa propre opinion.

Peut être le récit n'est pas autobiographique et que Melle FA. Finkelstein a voulu retranscrire l'état d'esprit d'une jeune femme parisienne face à ces événements ?

Elle a ses petites techniques pour surmonter certaines situations : pendant les minutes de silence elle tente de se souvenir ce qu'elle a fait la veille et ainsi elle ne voit pas les minutes passer.

L'xplication est finalement peut-être dans les dernières pages du livre :

"... Pas plus que je ne connais les morts du d'Oradour. Pas plus que je ne connais les morts du Bataclan. Je me permets tout avec les morts : comme s'ils ne pouvaient pas se venger. Ma conduite a quelque chose d'inadmissible. Je me dis qu'il se peut que je profite d'eux pour donner un sens à ma vie ; qu'il se peut que je profite de l'horreur qu'ils ont traversée pour échapper au vide de mon existence. Pouvoir me dire enfin j'ai une cause à défendre....."

Mais il faut garder l'espoir, il y a malgré tout un sursaut dans l'attitude de cette jeune femme un peu "paumée" et l'on veut croire qu'elle va réussir à sortir de cet engrenage morbide.

A écrire cette critique et à réfléchir aux pensées et actes je me dis aussi qu'elle n'est pas la seule : beaucoup de gens passent des heures entières rivés à leurs écrans (tv, téléphone, ordinateur) dans l'espoir d'une scène, d'une image, d'une info..... Les grands responsables sont les médias, journalistes, la sur-enchère de l'image, du mot, du témoignage. Comme si les actes en eux-mêmes n'étaient pas assez terrifiants !

Dans ces conditions il est difficile d'attribuer une note : l'écriture est simple, fluide, accessible. le thème et les moyens sont extêmes. Je suis très partagée et indécise et il y a peut être conflit de génération : je ne suis pas de sa génération et certains passages m'ont "choquée" "heurtée" "indignée" mais ce récit a au moins un avantage c'est qu'il soulève bien des discussions.
Lien : http://mumudanslebocage.cana..
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Impossible au lendemain du double attentat de Barcelone de passer à côté du dernier roman de Frederika Amalia Finkelstein à paraître pour cette rentrée littéraire. Comment oublier, comment Survivre à de tels évènements ?

Ava a 25 ans. Elle vit à Paris. Un matin, elle prend le métro pour se rendre à l'Apple Store des Champs-Élysées, où elle travaille. Sur le quai du métro, des militaires patrouillent pour assurer la sécurité des voyageurs : ce climat sécuritaire l'angoisse. Elle repense aux attentats du 13 novembre. Elle est hantée par une photographie prise au soir du massacre au Bataclan, où gisent les corps de jeunes gens de son âge. Son rapport aux terroristes est ambigu. Elle n'arrive pas à éprouver de la haine à leur égard, certainement parce que, terroristes et victimes, tous, ou presque, sont de la même génération : la sienne. En arrivant sur son lieu de travail, Ava révèle qu'elle a été licenciée. Elle a du mal à accepter sa situation alors elle se promène. Elle passe devant le Bataclan, puis elle s'arrête dans un café. Sur les écrans de télévision, un attentat se déroule en direct. Ava est à la fois fascinée et blasée par le défilement des images sur la chaîne d'informations. Elle se met à penser à sa grand-mère, qui vient de mourir à Buenos Aires. Elle rêve qu'elle part pour l'Argentine, où son enterrement est en train d'avoir lieu...

Survivre est un roman percutant. A travers l'angoisse de son héroïne, Frederika Amalia Finkelstein traduit parfaitement l'état d'esprit dans lequel nous sommes post-attentats. En effet, depuis ce 13 novembre, soir du plus grand massacre en France depuis Oradour-sur-Glane, tout est possible. Bien que conscients de cette éventualité, l'auteure nous rappelle, s'il en était besoin, que nous vivons collectivement dans la peur du prochain attentat. Forte de ce constat, Frederika Amalia Finkelstein s'est surtout focalisée sur sa génération, cette génération née avec les écrans, ultraconnectée mais paradoxalement en proie à une immense solitude. C'est à travers son héroïne, qu'elle lui rend hommage. Elle souligne l'ambivalence de cette dernière à la fois auteure et cible des attentats, à la fois fascinée et apeurée par les images violentes et obscènes de ces massacres qui circulent en toute impunité sur tous les réseaux sociaux. Il souffle un vent morbide sur cette génération. La mort est d'ailleurs omniprésente tout au long de ce récit. Néanmoins et c'est là tout l'intérêt, Survivre résonne comme un exutoire à cette guerre d'un nouveau genre pour in fine, célébrer la vie.

L'écriture de Frederika Amalia Finkelstein est d'une justesse percutante qui donne une force inouïe à ce court récit qui ne peut laisser indifférent. Bien que la thématique abordée demeure tristement d'actualité, Survivre est à lire, ne serait-ce que pour collectivement, mesurer l'urgence qu'il y a à vivre et à ne surtout pas céder à la peur, ni sombrer.

J'adresse tous mes remerciements à Babelio et à la collection l'Arpenteur des Éditions Gallimard pour l'envoi en avant-première de ce roman de la rentrée littéraire dont nous entendrons parler.

Lien : https://the-fab-blog.blogspo..
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Depuis l'Oubli j'ai été happé par le style de cette jeune écrivain qui me transporte dans sa vision difficile et réaliste d'un monde qui change, là ou technologie, histoire, renversements planétaire se succèdent comme pour signifier une transition sans retour de l'Homme. Un roman à la portée essentielle, qui laisse une trace durable!
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Merci aux éditions Gallimard et à Babelio pour cette découverte de la rentrée littéraire.

Un livre dont on ne sort pas indemne. Quelle claque ! On en sort un peu secoué, dérangé et on réfléchit.

Je vous avoue que j'ai dû m'accrocher au début de la lecture car cela dérange, c'est dur, difficile.

La narratrice est jeune, elle est marquée par la soirée du 13 novembre 2016. Elle ne peut s'empêcher, fascinée, d'observer continuellement, obsessionnellement la photo des corps dans la fosse du Bataclan.

Lorsqu'elle court, elle se passe en revue mentalement les victimes des attentats, des diverses catastrophes du genre dans le monde. Elle est continuellement angoissée et attend avec méfiance et peur le prochain attentat.

C'est la peur au ventre qu'elle prend les transports en commun.

C'est l'histoire d'une génération des 23-28 ans, qui depuis sa plus tendre enfance vit dans un monde virtuel, dans la violence des jeux vidéos "GTA ... etc..", et qui banalise au final le sang et la mort.

Elle fait partie d'une génération "inter-connectée" et reçoit des notifications à chaque fois qu'il se passe un acte terroriste ou tout acte glauque (un suicide en direct) partout dans le monde, car il se passe toujours quelque chose dans le monde, à chaque seconde, alimentant encore plus sa peur et son trauma.

Sa grand-mère est morte, elle devrait prendre l'avion pour se rendre à l'enterrement avec sa soeur et sa mère. Elle se questionne, ira-t-elle les rejoindre ?

Je ne vous en dis pas plus car petit à petit les choses s'interconnectent, apporte un sens plus profond.

Le début de lecture m'a au départ un peu perturbé car mais la magnificience de l'écriture qui porte littéralement le récit, m'a happée et emmenée rapidement au terme de celui-ci.

Un récit qu'il faut laisser "descendre", qu'il faut "digérer" et qui prend tout son sens après la lecture.

Ma note : 7.5/10
Lien : https://nathavh49.blogspot.b..
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SurvivreFrederika Amalia Finkelstein

Je ne sais pas quoi penser de ce livre, il m'a laissé très perplexe.
J'ai même été un peu révoltée et écoeurée par ce que fait cette jeune femme, il y a certaines pages que j'ai tournées sans les lire, cela m'arrive très rarement.
Je crois que je n'ai pas bien compris où l'auteur voulait en venir, même si j'ai bien compris que cette jeune femme était traumatisé et terrorisée par les attentats, mais j'ai eu du mal à suivre ses réflexions. Cette obsession et cette fascination pour la mort m'ont un peu voire complètement déroutée.
Encore heureux que la dernière page contient un tout petit peu d'optimisme sinon …
Même le style d'écriture ne m'a pas du tout emballée j'ai trouvé cela un peu plat. J'ai eu l'impression de phrases ou de mots mis les uns à la suite des autres sans que l'auteur cherche vraiment à déclencher quelque chose ou quelque réactions chez son lecteur. Enfin je ne sais pas si j'exprime bien ce que j'ai ressenti.
Je crois que je n'ai pas aimé du tout ce livre ni sur le fond, ni sur la forme.

J'ai lu ce livre grâce à une opération masse critique, j'en remercie Babelio et les éditions l'Arpenteur
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