Citations sur Le garçon riche, tome 2 : Un diamant gros comme le ritz (19)
C’était un rêve dit John tristement. A présent je n’en suis plus si sûr. Peu importe, passons quelque temps à nous aimer , vous et moi, un an peut-être. C’est une forme d’ivresse divine que nous pouvons tous connaître. Il n’y a de diamants que sur terre, des diamants et peut-être aussi le pauvre pouvoir de la désillusion. Celui-là, je le possède et je n’en fais pas grand-chose.(…) C’est un grand péché que d’avoir inventé la conscience . Perdons la pendant quelques heures.
A dix-huit ans, nos convictions sont des montagnes d'où nous regardons; à quarante-cinq, ce sont des grottes où nous nous cachons.
(Bérénice se fait couper les cheveux)
Je vous ai proposé une exécution sans douleur pour tous ou pour ceux qui le souhaitent. Je vous ai proposé de faire enlever vos femmes, fiancées, enfants et mères et de les faire venir ici. J'agrandirai l'endroit où vous êtes, là en bas, et vous serez nourris et habillés le restant de votre vie. S'il existait un moyen de provoquer une amnésie permanente, je vous ferais tous opérer et je vous relâcherais immédiatement, quelque part en dehors de ma chasse gardée. Mais je n'ai rien d'autre à vous proposer.
Certaines générations restent en contact étroit avec celles qui leur succèdent. Entre d'autres, par contre, s'étend un fossé que rien ne peut combler.
Les détectives
C'est à peine si l'on a le temps de commencer à décrire un individu que déjà il vous échappe : il devient un type. Malheureusement, quand on commence à décrire un type, on s'aperçoit qu'il devient... rien du tout!
Le garçon riche
Nous sommes tous des gens bizarres, bien plus bizarres derrière nos visages et nos voix que nous n'aimerions à le laisser paraître - voire à le penser nous-mêmes. Quand j'entends quelqu'un se présenter comme "un brave type, honnête, moyen, franc", j'ai aussitôt la certitude qu'il est affligé de quelque tare bien définie, et peut-être affreuse, qu'il a décidé de dissimuler.
Ils étaient partis en France pour une année dans l'espoir d'y trouver quelque secret de vie douce et gracieuse, quelque compensation à la confiance perdue et insouciante de leurs vingt ans.
Une traversée difficile
Dexter parcourait les rues, le soir, lorsque l'obscurité était aussi humide que la pluie, et il se demandait pourquoi sa joie de vivre, lui qui avait si peu vécu, l'avait si tôt quittée. Un an plus tôt, en mai, c'était le joyeux tourbillon émouvant, impardonnable et pourtant pardonné que Judy provoquait autour d'elle - un an plus tôt, en mai, il avait pu croire que Judy l'aimait. Il avait dépensé tout un trésor de bonheur en un rien de temps et pour des joies bien vite envolées. Il savait qu'Irène ne serait rien de plus qu'un rideau tendu derrière lui, une main qui déplacerait de belles tasses à thé, une voix appelant des enfants... les grandes joies et la beauté étaient parties, parties aussi les nuits magiques, et le charme des heures et des saisons... et les lèvres minces, retournées, tendues vers les siennes, et le portant mystérieusement dans le ciel de ses yeux... Oui, rien de cela ne l'avait quitté. Il était trop fort et trop vigoureux pour que le souvenir de Judy s'éteignît en lui sans soubresauts et sans peine.
Rêves d'hiver
C'est la chance de la jeunesse autant que sa faiblesse de ne jamais pouvoir vivre dans le présent et d'être condamné à mesurer celui-ci à l'aune de son radieux avenir supposé : fleurs et or, jeunes filles et étoiles, elles ne sont que préfigurations et prophéties de cet incomparable, inaccessible rêve de jeunesse.
C'est le privilège de la jeunesse, et à la fois sa faiblesse, que de ne pouvoir vivre dans le présent, si ce n'est pour le comparer avec le futur.