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Une longue nouvelle "fantastique" de Scott Fitzgerald.
John Hunger, fils d'une famille de la bourgeoisie locale de Hadés (Mississipi) est envoyé dans le meilleur lycée de la côte Est. Là ,il croise ,Percy Washington , beau jeune homme, distant,qui finira par le prendre en amitié et l'inviter à passer l'été avec sa famille à l'Ouest.Dans le trajet en train,Percy lui annonce soudain que son pére est l'homme le plus riche du monde et possède un diamant de la taille du célèbre hotel du Ritz.
C'est le début d'une folle épopée dans le monde de la richesse sans limites,aux descriptions saisissantes,aux confins du grotesque.
Désormais ,nous sommes dans un conte.Cette dimension fantastique, métaphore du rapport de l'homme à l'argent (qui connaît la vie de Fitzgerald peut y trouver des éléments autobiographiques), et de sa cupidité,sera vite rattrapée par la réalité.C'est là que réside tout l'intérêt de ce trés beau texte(v.o.).
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Percy Washington, un jeune garçon issu d'une famille aisée fait la connaissance de John dans leur établissement scolaire à Hadès. Plutôt discret, il noue néanmoins des liens avec lui, l'invitant même dans leur propriété. Fasciné par son faste, John accepte et découvre une famille qui vit dans un luxe clinquant et dans un mensonge, faisant notamment croire à leurs domestiques noirs que l'esclavage n'est pas abouli.

Le nouvel arrivant bientôt gêné par tant d'apparat se rapprochera de Kismine, la soeur de Percy. Celle-ci lui fait alors d'effroyables révélations. Dès lors, ce texte prend une tournure oppressante où les protagonistes semblent vouloir s'échapper d'une menace irrémédiable.

Mystérieuse et dense à souhait, cette nouvelle était ma première incursion dans l'univers de Francis Scott Fitzgerald. Je n'ai pas été entièrement convaincue par le propos ; la peur de la déchéance sociale justifiant (entre autres) le comportement des Washington. Cependant la plume habitée de l'auteur me donne envie de découvrir son oeuvre.
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Plus gros que le Ritz ce diamant, bien plus gros, au-delà du concevable et donc par-delà toutes les valeurs humaines pour celui qui le possède.
Cette nouvelle assez délirante est un petit bijou, à l'écriture ciselée, d'une construction redoutable jusqu'à son climax et serti dans l'expérience et les convictions de l'auteur, qui rhabille et règle leur compte avant l'heure aux 1%. Un régal!
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Selon moi un des auteurs américains majeurs. Romantisme, nihilisme, lyrisme,mélancolie, élégance des sentiments, critique lucide mais aussi jouissance débridée, conscience du chaos et course effrénée aux plaisirs pour oublier l'imposture. Ce beau et fier jeune homme de la génération perdue, entre le massacre de la dite grande Guerre et la Dépression, est un écrivain au style unique. Ses personnages aussi sont taillés dans le diamant. Une légende de la littérature, aussi flamboyant et fêlé que ses personnages. A l'aise dans les nouvelles, dont il est un des rois (avec l'anglais Saki, et Dorothy Parker, autre beautiful loser), celle qui donne son titre au recueil est construite comme un conte philosophique qui m'a sidérée, la première fois que je l'ai lue. La fin très ironique au fond évoque la cruauté de Saki.Scott Fitzgerald est aussi un très grand romancier, dont le style éclate particulièrement dans Tendre est la nuit, sans parler de Gatsby. Il est apprécié des lecteurs francophones (et lecteurs d'un éventail littéraire allant de Nerval à Stendhal, en passant par Balzac, Verlaine et Rimbaud, Radiguet, …) peut-être pour le côté romantique et dandy de son personnage, son regard transparent à la Rimbaud sur ses photos de jeunesse, sa sympathie pour les personnages mal à l'aise dans une société qui au fond ne veut pas d'eux.
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Est réuni dans ce recueil un florilège de 28 nouvelles d'un auteur qui fascine autant par sa vie et sa personnalité que par son oeuvre. Elles ont été rédigées entre la fin des années 1910 et 1940.

Hormis la première histoire qui donne son titre à l'ensemble, les autres sont classées selon un ordre chronologique. Ce qui permet de ressentir à la lecture une évolution de l'écriture, des thèmes et du ton qui s'en dégage. le cadre contextuel est aussi clairement défini et rend les textes toujours plus intéressants. On se repère par rapport au premier conflit mondial et l'envoi des troupes américaines à compter de 1917. Viennent ensuite les Années folles et leur tourbillon de fêtes, d'argent, de folies. Jusqu'à ce que le krach de 1929 et la grande dépression qui s'ensuit sonnent la fin de cette ère d'insouciance.
Tout ça se retrouve dans le fil des nouvelles et de leur seconde moitié émane un côté plus sombre, plus amer voire cynique à l'occasion. L'alcoolisme y est très présent, rappelant la propension de l'auteur à abuser lui-même de la bouteille. Cette addiction conduit ses personnages au mieux à se couvrir parfois de ridicule, au pire à des drames et à des changements de vie drastiques.

J'avais beaucoup aimé son roman Gatsby le Magnifique. J'ai découvert au-travers de ces 28 nouvelles d'autres facettes de Francis Scott Fitzgerald. J'ai pris le temps de savourer chacun de ces récits et ce qui en ressort est une profonde admiration pour le talent de l'auteur. Il a cette capacité à dépeindre chaque instant avec un vocabulaire extraordinairement évocateur, plein de charme et comme éthéré. Ses récits de fêtes ont le tintement cristallin de deux coupes s'entrechoquant, le pétillant magique d'un champagne millésimé. Les femmes y prennent un caractère evanescent, diaphane, comme soulevé par le vent et se posant ici dans un bruissement soyeux.
Il plonge également avec art dans la psychologie de ses personnages, montrant leurs egos, leurs faiblesses que chacun s'efforce de masquer derrière des façades.
Et l'argent toujours: qu'il roule jusqu'à plus soif en une spirale dispendieuse ou qu'il vienne à manquer.

Des textes profondément envoûtants qui me donnent envie de découvrir encore plus ce magnifique écrivain.
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En 1922, dans le magazine littéraire « The Smart Set » est publié la nouvelle « The Diamond as Big as the Ritz » traduit littéralement par « Le diamant gros comme le Ritz ». Folio réédite cette nouvelle dans sa collection à 2€. Quel plaisir de retrouver la plume si délicate avec une pointe d'impertinence de Francis Scott Fitzgerald. Derrière cette histoire assez particulière se cache une critique de la société bourgeoise qui a besoin d'opulence, de cultiver l'apparat. Elle a besoin de toujours plus pour montrer sa supériorité et ne craint pas la folie des grandeurs. Cependant, secrètement elle a peur de la pauvreté et la déchéance. le diamant n'est pas un choix innocent car c'est la pierre qui a le plus de valeur. L'auteur connaissait l'histoire du Cullinan et ses 3 106 carats, découvert en 1905 en Afrique du Sud. Même si les diamants de sang font moins rêver, ne sont-ils pas toujours le signe de la fortune ?  

On trouve des noirs qui ne savent pas que l'esclavage a été aboli. Ils ont été coupé du monde et on leur a fait croire que pendant la seconde guerre de Sécession les sudistes avaient gagné. Et comme les rares personnes qui sont venus ont tous péri, aucune révolution n'a pu avoir lieu. Un regret que devait avoir de nombreux riches de devoir changer leur façon de voir le monde surtout avec ceux qui ont une couleur de peau différente. le sujet n'est-il d'ailleurs toujours pas d'actualité ?

Il ne pouvait arriver que des malheurs à notre personnage John Unger, il vient d'Hadès. Un choix pas très innocent, car c'est le prénom du frère de Zeus et de Poséidon, le maître des enfers. On pourrait dire un autre monde car le ciel et la mer étaient déjà pris. L'univers du garçon et des demoiselles qui vont l'accompagner maintenant ne vont-ils pas totalement changer ? Au lieu de prendre des pierres précieuses pour s'enfuir, ils se retrouvent avec des copies. de l'extrême richesse, ils vont passer à celui de pauvreté, comme décrit dans la littérature et dans la presse. Une nouvelle aventure qui change le rapport aux autres. Il existe bien une frontière entre les deux sociétés dont chacune des parties à conscience. Pour l'une, elle frisonne d'effroi à l'idée de descendre et l'autre court après un rêve à la réussite sociale avec beaucoup d'argent. Même si à la limite on trouve des troubles similaires comme l'alcoolisme, l'addiction au jeu ou la folie. L'auteur a très bien conscience de ces limites car aussi bien lui et son épouse les on franchit pour parfois les perdre.
Lien : https://wp.me/p1F6Dp-8k2
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Série de nouvelles qui constituent une fresque de la jeune bourgeoisie new-yorkaise des années dites folles : on s'amuse, on boit beaucoup, et beaucoup d'amertume et de tristesse.
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Même s'il s'agit d'une nouvelle incontournable de cet auteur, il ne faut pas s'attendre à sa lecture à la même émotion que celle de la plupart des autres nouvelles de cet auteur, peut-être - sans doute - est-ce dû au thème qui la traverse et en forme l'intrigue centrale : l'appât de l'argent, des richesses et du luxe et ce que devient l'homme lorsqu'il en a à ne plus savoir qu'en faire... Alors, vous ne ressentirez peut-être pas l'émotion du coeur (bien qu'il y ait une histoire d'amour qui la sous-tend, comme la plupart du temps avec F. Scott Fitzgerald) mais je peux vous assurer que vous ressentirez l'effroi, la terreur, et la pitié même, devant ce qu'il va advenir de ces personnages : le scénario de sa conclusion est glaçant et fait réfléchir sur ce que la richesse peut annihiler en l'homme, en anéantissant toute part d'humanité.
Un conte comme un constat effroyable et sans appel sur la perte de sens et la perdition de l'âme humaine : l'excès d'argent allant bien souvent de pair avec l'excès de pouvoir et la perte des notions essentielles à l'épanouissement, ou plus simplement, à la survie de notre part d'humanité. Ce sont malheureusement bien pourtant ces deux valeurs : "argent" et "pouvoir" qui gouvernent nos sociétés et notre monde dit "civilisé"...A réfléchir et à méditer.
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Je connaissais bien entendu les romans de Francis Scott Fitzgerald pour en avoir lus la majorité, mais je n'avais lu aucune de ses nouvelles, ce genre littéraire n'étant pas tellement ma tasse de thé. Quelle découverte majeure! Quel plaisir! Ayant toujours plusieurs livres - de genres différents - "en chantier", je pensais vraiment déguster cet ouvrage par petites touches, à raison d'une ou deux nouvelles par jour; et bien... je n'y ai pas tenu! Il FALLAIT que je poursuive ma lecture! J'ai donc dévoré cet ouvrage de bout en bout, d'une seule traite, dégustant comme du petit lait la "rencontre" avec chaque nouveau personnage. Cette espèce de mélancolie des "années folles", si lucide et parfois si drôle, m'a réellement enchantée.
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Qui est ce mystérieux Percy ? Son père est-il vraiment aussi riche qu'il le prétend ? Un diamant aussi gros que le Ritz Carlton, c'est une bien belle expression, une exubérance, une exagération, une hyperbole inventive et raffinée. Mais certainement pas une déclaration à prendre au sens littéral du terme. Ou alors ? ⁠

En découvrant la richesse inépuisable de cette famille chez qui il séjourne, John commence à se sentir mal à l'aise. Il a un mauvais pressentiment, quelque chose ne tourne vraiment pas rond. Mais quoi ? ⁠
Il tente de mettre de côté cette sensation de malaise qui s'insinue petit à petit dans son être, mais elle continue à le gagner malgré lui. Jusqu'au jour où il désire partir : impossible. Il est prisonnier.⁠

C'est une nouvelle de Fitzgerald que j'avais lu en anglais il y a longtemps, et je dois dire que je suis très admirateur de sa version française. Je voulais comparer la traduction et l'originale avec un a priori de puriste prétentieux : « ce sera moins bien, mais bon » et surprise, il n'en est rien. J'ai eu la même impression à la seconde qu'à la première lecture. Ce sentiment d'émerveillement qui laisse place au désenchantement. Si je devais comparer cette nouvelle à un objet, ce serait une montagne russe : une montée, une chute, une autre montée, jusqu'à en être désorienté : que ce passe-t-il ?⁠

À lire et à relire, car même si j'adore ses romans comme The Great Gatsby et Tender is the Night, je suis d'avis que la nouvelle est la forme littéraire de prédilection pour cette légende de la littérature américaine.
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