Est réuni dans ce recueil un florilège de 28 nouvelles d'un auteur qui fascine autant par sa vie et sa personnalité que par son oeuvre. Elles ont été rédigées entre la fin des années 1910 et 1940.
Hormis la première histoire qui donne son titre à l'ensemble, les autres sont classées selon un ordre chronologique. Ce qui permet de ressentir à la lecture une évolution de l'écriture, des thèmes et du ton qui s'en dégage. le cadre contextuel est aussi clairement défini et rend les textes toujours plus intéressants. On se repère par rapport au premier conflit mondial et l'envoi des troupes américaines à compter de 1917. Viennent ensuite les Années folles et leur tourbillon de fêtes, d'argent, de folies. Jusqu'à ce que le krach de 1929 et la grande dépression qui s'ensuit sonnent la fin de cette ère d'insouciance.
Tout ça se retrouve dans le fil des nouvelles et de leur seconde moitié émane un côté plus sombre, plus amer voire cynique à l'occasion. L'alcoolisme y est très présent, rappelant la propension de l'auteur à abuser lui-même de la bouteille. Cette addiction conduit ses personnages au mieux à se couvrir parfois de ridicule, au pire à des drames et à des changements de vie drastiques.
J'avais beaucoup aimé son roman
Gatsby le Magnifique. J'ai découvert au-travers de ces 28 nouvelles d'autres facettes de
Francis Scott Fitzgerald. J'ai pris le temps de savourer chacun de ces récits et ce qui en ressort est une profonde admiration pour le talent de l'auteur. Il a cette capacité à dépeindre chaque instant avec un vocabulaire extraordinairement évocateur, plein de charme et comme éthéré. Ses récits de fêtes ont le tintement cristallin de deux coupes s'entrechoquant, le pétillant magique d'un champagne millésimé. Les femmes y prennent un caractère evanescent, diaphane, comme soulevé par le vent et se posant ici dans un bruissement soyeux.
Il plonge également avec art dans la psychologie de ses personnages, montrant leurs egos, leurs faiblesses que chacun s'efforce de masquer derrière des façades.
Et l'argent toujours: qu'il roule jusqu'à plus soif en une spirale dispendieuse ou qu'il vienne à manquer.
Des textes profondément envoûtants qui me donnent envie de découvrir encore plus ce magnifique écrivain.