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Première lecture de l'année et première bonne découverte.

Il s'agit d'une oeuvre considérée, en Australie, comme un grand classique et qui vient seulement d'être traduit en français en 2018. Tout vient à point à qui sait attendre.

Dés le premier chapitre, nous sommes engloutis et nous assistons, impuissants, à la longue agonie du guide de rivière qui au fil des pages sombre dans des visions qui le ramènent vers son passé et ce à quoi il a échoué tout au long de sa vie.

C'est une lecture fort envoûtante et captivante que j'ai faite. La couverture de cette clé qui sombre dans les eaux et déjà indicatrice de quelque chose de beau. La présence de la nature y est tout bonnement omniprésente et omnipotente, et cela me semble être une caractéristique de la littérature du continent de l'Océanie qui est ici australienne. La voix des Anciens, la présence de la nature, les esprits des Aïeux, la colonisation marquent au fer rouge l'histoire tout entière. Au fil des pages et de ma lecture, il m'a été possible d'entendre le chant de l'Océanie. Perdue dans les eaux. L'eau et la fertilité. Cela semble clairement avoir marqué l'auteur qui baigne dans tout cela et narre, avec une forme de grâce douce amère, la brimade d'un homme qui s'en va retourner au sein de sa propre matrice. On y éprouve, à la lecture, de l'empathie pour les personnages du territoire colonial et du vécu des personnages qui sont décrits avec une grande forme de tendresse.

J'ai passé un joli moment à la lecture de ce livre.
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Un gros pavé commencé au moment des fêtes ... pas vraiment une bonne idée. Un roman d'atmosphère où l'on doit prendre le temps de s'immerger dans l'histoire ...
Pas le bon moment, la maison fourmille de bruits, de présences, de sollicitations ... une lecture à reprendre après l'agitation de fin d'année.
Le moment est arrivé, la reprise se fait en douceur ...
L'idée de départ, la noyade du narrateur est une scène qui dure plus de 400 pages.
Elle nous propose d'essayer d'imaginer notre naissance, scène remarquable, éprouvante puis de remonter dans l'histoire de la famille ... il paraît que le dernier moment est l'instant qui peut durer l'éternité où tout défile, tout se revit.
Une histoire de famille ...
Où l'on apprend qu'il est important d'inspirer le respect aux autres et pour cela on doit se montrer fier de ses origines ... un colon blanc libre et non pas un bagnard ... un colon blanc et non pas un abo (aborigène !) ... il est facile d'être un bagnard, on peut être condamné à mort pour avoir commis l'acte sexuel avec des animaux.
Où l'on apprend qu'il fut un temps où l'on vendait ses dents saines pour que des prothèses dentaires soient fabriquées pour les riches ... on se contentait après de dentier de mauvaise qualité que l'on gardait toute sa vie et même que ses descendants le conservaient comme décoration sur la cheminée.
Finir l'histoire en se retrouvant près de l'énorme barbecue E Harry, auprès duquel toute sa vie il remplissait de plus en plus d'assiettes pour tous ceux qui l'avait quitté, ses grands parents, ses parents, ses amis, ses enfants ... une très bonne idée que de se retrouver avec tous les compagnons que nous avons croisés au cours de ses pages ... c'est un vrai petit bonheur avant de s'envoler avec eux dans un courant d'air chaud.
Un coup de coeur confirmé pour cet auteur.
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défi ABC 2018-2019

Un homme se noie en Tasmanie. Il est guide de rafting. Ses clients impuissants assistent au drame. Et dans son esprit en partance, les souvenirs affluent, les ancêtres se manifestent, la vie défile.
Un roman superbe, des histoires entremêlées, des légendes qui nourrissent le quotidien, une nature magnifique, qui prélève son tribut, en arbres, en animaux, en hommes, une nature qui donne et prend la vie.
Aussi puissant que La route étroite vers le Nord lointain, un roman superbe, un auteur peu connu ici, et une traduction superbe de Johan-Frédérik Hel-Guedj
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Il s'appelle Aljaz Cosini et il est guide de rivière, cet homme qui nous raconte peu ou prou sa vie et aussi celle de ses ancêtres ; et puis, on comprend assez vite qu'il est en train de se noyer, sous les yeux des "aventuriers" qu'il accompagne dans une expédition, et que, pendant ce temps d'anéantissement, viennent à son esprit des souvenirs mais surtout des visions auxquelles il assiste impuissant.
" Je vous le dis, c'est loin d'être une chose facile, pour un pauvre type en train de se noyer, d'assister au dévoilement des lamentables vérités de sa famille. Assister à tout cela, cela revient en effet pour moi au même que si je vous le racontais, comme si j'étais simultanément le réalisateur du film, le projectionniste et le public dans la salle, et je ne suis pas certain que ce soit réellement une bonne chose de divulguer de cette manière nos secrets de famille, même à moi au fond de ce trou liquide." (p 77)

Première de couverture : une clé - un peu rouillée - qui s'enfonce dans l'eau, qui se noie ; une explication possible en lien avec le récit, chaque être humain qui disparaît, c'est une somme de souvenirs et de rêves qui s'en vont à tout jamais...
Aljaz avait toute une histoire, des parents, des amis, une épouse et même un enfant pendant quelques mois ; en regardant de près les relations familiales, l'auteur nous rappelle que chacun de nous est l'aboutissement de rencontres, d'existences différentes, surtout dans des contextes historiques et sociaux particuliers ; là nous sommes en Tasmanie, territoire encore sauvage peuplé à l'origine d'aborigènes rejoints au tout début de XIXème siècle par des anglais puis par des forçats.

De jour en jour d'expédition sur la Franklin River, le récit progresse, émaillé des récits des aventures des personnages plus ou moins proches de Aljaz ; son père Harry et sa mère Sonja, lui australien, elle européenne de Slovénie, alors pourquoi au décès de son père - sa mère déjà morte depuis longtemps - la vieille amie de ses parents lui tend-elle un miroir en lui disant "ça, c'est un abo" ?
La question des origines, celle des aborigènes et de la dépossession des terres est constamment en filigrane dans le livre ; la nature tropicale, la forêt dense et les grandes chutes, la voix des anciens et leurs rites nous emmènent loin, très loin dans le temps et dans l'espace.

Narration prenante, envoûtante, magnifique, par un auteur devenu "culte" en Australie, une façon de voir le monde, l'autre, qui frappe tout de suite par son originalité, mais aussi son pessimisme ; c'est très humain, émouvant, un récit puissant, un peu triste, mais écrit d'une façon magnifique.
On comprend que ce livre et son auteur soient "culte" dans cette région du monde que l'on ne connaît pas beaucoup et qu'on ne comprend pas toujours bien. Et pourtant, malgré les différences, que de similitudes dans les évènements et les ressentis des existences des habitants de la Tasmanie avec les nôtres !

Un livre superbe, à ne pas manquer !
Lien : https://www.les2bouquineuses..
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C'est une merveilleuse découverte !
Les instants précédant la mort imminente du guide de rivière Aljaz Cosini s'enflent pour laisser se déployer les histoires personnelles, familiales, nationales et mythologiques, ancrées en Tasmanie, la Terre de van Diemen.
Une plongée en apnée dans les mystères de l'identité et des événements qui pétrissent les destinées !
De l'eau, des plantes et des animaux, la Terre, l'air et les ancêtres : que demander de plus ? la vie ?
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Lu en anglais, j'ai adoré ce livre. Qui aurait lu la traduction en français?
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