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Citations sur Lettres à Louise Colet (édition scolaire) (14)

et quand le jour viendra où je ne te serai plus rien, écris-le, comme tu le dis, sans détour ni sans façon ; de ce jour-là commencera alors une nouvelle phase.
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Ça ne va pas. Ça ne marche pas. Je suis plus lassé que si je roulais des montagnes. J'ai dans des moments, envie de pleurer. Il faut une volonté surhumaine pour écrire. Et je ne suis qu'un homme. (...) Vingt pages en un mois, et en travaillant chaque jour au moins 7 heures ! - Et la fin de tout cela ? Le résultat ? Des amertumes, des humiliations internes, rien pour se soutenir que la férocité d'une Fantaisie indomptable".
Croisset, 3 avril 1852. Lettre n° 418
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Je ne te parle jamais de mes embêtements de famille, mais je n’en manque pas non plus. Mon frère, ma belle-sœur, mon beau-frère (ici maintenant plus fou et plus ivrogne que jamais), j’ai de tout cela plein le dos. Dieu ! que je suis gorgé de mes semblables ! Si j’étais seul, l’ennui ne durerait pas un quart d’heure et j’aurais bien vite envoyé promener toutes ces mauvaises bêtes. Patience ! Je me promets un jour un grand soulagement de ce côté. Mon entourage (qui, Dieu merci, m’entoure peu) recevra un jour de ma seigneurie une ruade telle qu’il ne s’en relèvera plus. Quelle admirable invention du Diable que les rapports sociaux !
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Tu me parles de tes découragements ! si tu pouvais voir les miens ! Je ne sais pas comment quelquefois les bras ne me tombent pas du corps, de fatigue, et comment ma tête ne s’en va pas en bouillie. Je mène une vie âpre, déserte de toute joie extérieure, et où je n’ai rien pour me soutenir qu’une espèce de rage permanente, qui pleure quelquefois d’impuissance, mais qui est continuelle. J’aime mon travail d’un amour frénétique et perverti, comme un ascète le cilice qui lui gratte le ventre.

Quelquefois, quand je me trouve vide, quand l’expression se refuse, quand après [avoir] griffonné de longues pages, je découvre n’avoir pas fait une phrase, je tombe sur mon divan et j’y reste hébété comme dans un marais intérieur d’ennui. – Je me hais, et je m’accuse de cette démence d’orgueil qui me fait haleter après la chimère. Un quart d’heure après tout est changé, le cœur me bat de joie. Mercredi dernier, j’ai été obligé de me lever pour aller chercher mon mouchoir de poche. Les larmes me coulaient sur la figure. Je m’étais attendri moi-même en écrivant, et je jouissais délicieusement, et de l’émotion de mon idée, et de la phrase qui la rendait, et de la joie satisfaction de l’avoir trouvée.
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l'Avenir nous tourmente, le Passé nous retient, c'est pour cela que le Présent nous échappe.
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Ce qui me semble, à moi, le plus haut dans l'Art (et le plus difficile), ce n'est ni de faire rire, ni de faire pleurer, ni de vous mettre en rut ou en fureur, mais d'agir à la façon de la nature, c'est-à-dire de faire rêver. Aussi les très belles œuvres ont ce caractère. Elles sont sereines d'aspect et incompréhensibles. Quand aux procédés, elles sont immobiles comme des falaises, houleuses comme l'océan, pleines de frondaisons, de verdures et de murmures comme des bois, tristes comme le désert, bleus comme le ciel. Homère, Rabelais, Michelange, Shakespeare, Goethe m'apparaissent impitoyables. Cela est sans fond, infini, multiple. Par de petites ouvertures, on aperçoit des précipices; il y a du noir en bas, du vertige. Et cependant quelque chose de singulièrement doux plane sur l'ensemble! C'est l'éclat de la lumière, le sourire du soleil, et c'est calme! c'est calme! et c'est fort[...]
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Au-dessus de la vie, au-dessus du bonheur, il y a quelque chose de bleu et d'incandescent, un grand ciel immuable et subtil dont les rayonnements qui nous arrivent suffisent à animer des mondes. La splendeur du génie n'est que le reflet pâle de ce Verbe caché. Mais si ces manifestations nous sont, à nous autres, impossibles, à cause de la faiblesse de nos natures, l'amour, l'amour, l'aspiration nous y envoie ; elle nous pousse vers lui, nous y confond, nous y mêle. On peut y vivre ; des peuples entiers n'en sont pas sortis, et il y a des siècles qui ont ainsi passé dans l'humanité comme des comètes dans l'espace, tout échevelés et sublimes
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Ô dortoirs de mon collège, vous aviez des mélancolies plus vastes que celles que j'ai trouvées au désert.
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Elle a cela de mauvais, la douleur, qu'elle nous fait trop sentir la vie.
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Rien ne s'obtient qu'avec effort; tout a son sacrifice. La perle est une maladie de l'huître et le style peut-être l'écoulement d'une douleur plus profonde.
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