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Citations sur Madame Bovary (1092)

— Où allons-nous donc ?
Il ne répondit rien. Elle respirait d’une façon saccadée. Rodolphe jetait les yeux autour de lui et il se mordait la moustache. Ils arrivèrent à un endroit plus large, où l’on avait abattu des baliveaux. Ils s’assirent sur un tronc d’arbre renversé, et Rodolphe se mit à lui parler de son amour. Il ne l’effraya point d’abord par des compliments. Il fut calme, sérieux, mélancolique. Emma l’écoutait la tête basse, et tout en remuant, avec la pointe de son pied, des copeaux par terre. Mais, à cette phrase :
— Est-ce que nos destinées maintenant ne sont pas communes.
— Eh non ! répondit-elle. Vous le savez bien. C’est impossible.
Elle se leva pour partir. Il la saisit au poignet. Elle s’arrêta. Puis, l’ayant considéré quelques minutes d’un œil amoureux et tout humide, elle dit vivement :
— Ah ! tenez, n’en parlons plus… Où sont les chevaux ? Retournons.
Il eut un geste de colère et d’ennui. Elle répéta :
— Où sont les chevaux ? où sont les chevaux ?
Alors, souriant d’un sourire étrange et la prunelle fixe, les dents serrées, il s’avança en écartant les bras. Elle se recula tremblante. Elle balbutiait :
— Oh ! vous me faites peur !

Deuxième partie, Chapitre IX.
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C’était une de ces coiffures d’ordre composite, où l’on retrouve les éléments du bonnet à poil, du chapska, du chapeau rond, de la casquette de loutre et du bonnet de coton, une de ces pauvres choses, enfin, dont la laideur muette a des profondeurs d’expression comme le visage d’un imbécile.
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Ils parlèrent de la médiocrité provinciale, des existences qu’elle étouffait, des illusions qui s’y perdaient.
— Aussi, disait Rodolphe, je m’enfonce dans une tristesse…
— Vous ! fit-elle avec étonnement. Mais je vous croyais très gai ?
— Ah ! oui, d’apparence, parce qu’au milieu du monde je sais mettre sur mon visage un masque railleur ; et cependant que de fois, à la vue d’un cimetière, au clair de lune, je me suis demandé si je ne ferais pas mieux d’aller rejoindre ceux qui sont à dormir…
— Oh ! Et vos amis ? dit-elle. Vous n’y pensez pas.
— Mes amis ? lesquels donc ? en ai-je ? Qui s’inquiète de moi ?

Deuxième partie, Chapitre VIII.
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Il se torturait à découvrir par quel moyen lui faire sa déclaration ; et, toujours hésitant entre la crainte de lui déplaire et la honte d’être si pusillanime, il en pleurait de découragement et de désirs. Puis il prenait des décisions énergiques ; il écrivait des lettres qu’il déchirait, s’ajournait a des époques qu’il reculait. Souvent il se mettait en marche, dans le projet de tout oser ; mais cette résolution l’abandonnait bien vite en la présence d’Emma, et, quand Charles, survenant, l’invitait à monter dans son boc, pour aller voir ensemble quelque malade aux environs, il acceptait aussitôt, saluait Madame et s’en allait. Son mari, n’était-ce pas quelque chose d’elle ?
Quant à Emma, elle ne s’interrogea point pour savoir si elle l’aimait. L’amour, croyait-elle, devait arriver tout à coup, avec de grands éclats et des fulgurations, — ouragan des cieux qui tombe sur la vie, la bouleverse, arrache les volontés comme des feuilles et emporte à l’abîme le cœur entier. Elle ne savait pas que, sur la terrasse des maisons, la pluie fait des lacs quand les gouttières sont bouchées, et elle fût ainsi demeurée en sa sécurité, lorsqu’elle découvrit subitement une lézarde dans le mur.

Deuxième partie, Chapitre IV.
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Tout le monde était tondu à neuf, les oreilles s’écartaient des têtes, on était rasé de près ; quelques-uns même qui s’étaient levés dès avant l’aube, n’ayant pas vu clair à se faire la barbe, avaient des balafres en diagonale sous le nez, ou, le long des mâchoires, des pelures d’épiderme larges comme des écus de trois francs, et qu’avait enflammées le grand air pendant la route, ce qui marbrait un peu de plaques roses toutes ces grosses faces blanches épanouies.

Première partie, Chapitre IV.
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quelle meilleure chose, en effet, que d’être le soir au coin du feu avec un livre, pendant que le vent bat les carreaux…
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Il y a toujours, après la mort de quelqu’un, comme une stupéfaction qui se dégage, tant il est difficile de comprendre cette survenue du néant et de se résigner à croire. (p. 345)
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Il y a toujours après la mort de quelqu’un comme une stupéfaction qui se dégage, tant il est difficile de comprendre cette survenue du néant et de se résigner à y croire.
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La conversation fut languissante, Madame Bovary l’abandonnant à chaque minute, tandis qu’il demeurait lui-même comme tout embarrassé. Assis sur une chaise basse, près de la cheminée, il faisait tourner dans ses doigts l’étui d’ivoire ; elle poussait son aiguille, ou, de temps à autre, avec son ongle, fronçait les plis de la toile. Elle ne parlait pas ; il se taisait, captivé par son silence, comme il l’eût été par ses paroles.

Deuxième partie, Chapitre V.
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"Mais le dénigrement de ceux que nous aimons, toujours nous en détache quelque peu. Il ne faut pas toucher aux idoles: la dorure en reste au mains."
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