AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,59

sur 55 notes
5
6 avis
4
2 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
2 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai adoré le premier chapitre. Dans un village médiéval (au sens propre), passe le souffle de Dieu. Chacun se souvient alors qu'il a péché et augure mal de sa vie dans l'au-delà. Mais ce souffle venu des étoiles atteste en réalité de l'atterrissage en urgence d'un vaisseau extra-terrestre.
Entre les nouveaux venus et les habitants d' « Eifelheim » (notamment le prêtre) se tissent des liens ambigus faits d'incompréhension, de peur et de curiosité. Les extraterrestres photographient à tout va leurs hôtes si pittoresques, et à nous lecteurs paraissent souvent plus proches que nos ancêtres. Ils s'interrogent sur la venue prochaine du seigneur Jesus, qui leur ouvrirait la route vers l'Empyrée, ça tomberait bien, vu qu'ils ont du mal à réparer leur fichu vaisseau avec les connaissances techniques balbutiantes du moyen âge.
Mais, dommage, dommage, la rencontre philosophique fait long feu et le roman se gonfle de multiples questionnements qui délaient l'action sans la faire avancer : le passé trouble du prêtre, l'arrivée de la peste, les conflits de pouvoir... Et aussi, la double temporalité créée par quelques chapitres où des chercheurs contemporains s'interrogent sur la disparition du village qui a cessé contre toute logique d'être une zone de peuplement. Évidemment la découverte finale n'en est pas une pour le lecteur; ces chapitres tendent de plus en plus vers la hard S.F. et fonctionnement comme une forme de réalisme scientifique, oui, il est possible que de telles rencontres entre humains et non-humains aient (eu) lieu.
Perso, l'espace de Nagy et autre hypo-espace, ça me dépasse. En revanche, j'aurais aimé plus de mystère et d'incompréhension mutuelle dans la confrontation des deux cultures. Une plongée dans le moyen âge par les yeux de E.T. Un « nom de la rose » intergalactique en quelque sorte. Hélas pour moi, à la fin de ce roman, la mentalité médiévale comme les théories sur la vitesse de la lumière restent de vastes terrae incognitae.
Commenter  J’apprécie          260


Lecture très jouissive que cette improbable rencontre entre extraterrestres naufragés et habitants de la Forêt Noire en pleine époque médiévale.

Les échanges, truffés de quiproquos, entre le prêtre et les extraterrestres sont particulièrement savoureux.
Magnant habilement humour et rhétorique tout en restant dans un cadre historique rigoureusement documenté l'auteur, au moyen d'une intrigue solide, nous propose une réflexion sur les limites et la possibilité même de communication, au-delà du basique problème de langage, entre des êtres doués de raison mais issus de sociétés, de civilisations s'étant développées isolément dans l'espace ou dans le temps.

On touche ici à l'incompréhension qui nous saisit souvent à l'évocation de certains faits historiques que nous appréhendons, et c'est naturel, avec nos systèmes de valeurs qui n'ont rien en commun avec les mentalités et les us et coutumes de l'époque concernée.

Heureusement, de nombreux passionnés lisent, exhument, décryptent et analysent le passé et noircissent des monceaux de pages qui viennent combler les lecteurs avides de savoir et de comprendre.

Si je devais poser un léger bémol, je dirais que la partie contemporaine du récit présente peu d'intérêt et apparaît presque comme une pièce rapportée. Elle reste heureusement succincte et ne réussit pas à gâter l'ensemble.

A lire évidement.
Commenter  J’apprécie          100
Il y a deux récit dans "Eifelheim", l'un prend cadre au 21ème siècle de façon à peu près contemporaine tandis que l'autre se déroule au 14ème siècle durant la terrible épidémie de peste noire qui ravagea l'Europe entière. Deux récits pour un propos : qu'arrive-t-il de si extraordinnaire à Eifelheim, petite bourgade allemande de la forêt noire pour qu'elle disparaisse de la carte. C'est la question que se pose Tom, cliologue et donc spécialiste de l'interactivité historistique entre les cités humaines et apte, grâce à un puissant calculateur de démontrer qu'à l'endroit où logiquement Eifelheim devrait se trouver, on n'y trouve rien. Voilà pour les intérrogations contempraines de Tom, et tandis qu'il cherche à comprendre le phénomène, Michael Flynn nous fait le récit quasiment jour par jour de la chute du village en se concentrant sur les agissements du père Dietrich, un homme cultivé que l'apparition d'êtres étranges, tombés du ciel, va bouleversé indélébilement. Et on peut le comprendre. Des sauterelles géantes, douées de raison, apparues à bord d'un vaisseau de métal, violants mais cultivés, irrascibles mais pugnaces, capables de comprendre la foi en le Sauveur mais aussi adepte de preceptes païens. En un mot complétement désoeuvrés et isolés a priori loin de leur monde.
C'est là la force du récit de Michael Flynn, on pourrait croire à une réminiscence d'un magazine pulp des années 30 mais non, il réussit à nous faire venir parmi les aliens, à nous faire croire aux intérrogations de Dietrich. Alors, les questionnements abondent, mystiques mais aussi scientifiques : bien sûr le soleil tourne autour de la terre, nous sentirions le vent de la vitesse de déplacement de notre planète si l'inverse se vérifiait, évidemment on peut croire à la force de la poudre noire, peut-être même à la capacité de contraindre les forces electriques des éclairs, mais nous n'oublions pas, à l'instar des habitants d'Eifelheim que Jesus Christ est notre sauveur, qu'il est celui par lequel arrivera la salut. Aux aliens de croire, ou pas, à cette révélation.
Formidable quête de sens, le récit de Michael Flynn interroge notre rapport à l'inconnu et la divînité, notre capacité à comprendre la différence et la particularité, l'individu et le groupe. C'est fort, rondement mené, certains dialogues font immédiatement penser à la controverse de Valladolid qui questionnait l'humanité des indiens d'Amérique et oui, résolument, les interrogations posées là sonnent longtemps à mesure que la lecture du roman se déroule.
J'aurais un rapproche à formuler - en sus de cette hideuse converture-, la langue de michael Flynn n'est pas des plus affriolante, elle a la manière d'un scientifique énonçant un chapelet de faits et n'emporte guère plus loin que celle d'un thésard. de même que ces aliens sont par trop proches de nos contemporains, ils utilisent une technologie sans doute trop semblables à la notre, mais passons... Autre chose, l'intérêt du récit contemporain est limité lui aussi, les personnages assez caricaturaux et par cela en totale inadéquation avec ceux du Moyen-Age germanique. Dommage, l'auteur aurait sans doute pu s'en dispenser. Reste un livre d'une incontestable qualité et qui renvoit loin tous les "aspi"-auteurs qui surabondent dans cette littérature de genre. L'alien ici est indéniablement intelligent et ça fait du bien de le lire.

Commenter  J’apprécie          60
Jolie variation sur un thème de SF ultra-classique, celui du premier contact avec des aliens. Astuce : la rencontre a lieu en Allemagne pendant les années 1348-1349 (époque de la grande épidémie de peste qui a ravagé l'Europe occidentale au Moyen Age). le lecteur découvre donc des aliens (un brin caricaturaux, d'ailleurs, c'est sans doute voulu)... et des humains du Moyen Age à la mentalité presque aussi étrange.
La partie "roman historique" est vraiment remarquable, très fouillée et sans doute très documentée, avec des personnages vivants et un récit prenant.
La 4ème de couverture - dans l'édition grand format - nous affirme qu'Umberto Eco n'est pas loin, ce qui est exagéré. Mais ce bon roman n'a nul besoin de comparaison tapageuse pour être apprécié.
Commenter  J’apprécie          10
fantasy avec l'apparition d'extraterrestres dans un village de la Forêt Noire au Moyen Age au moment d'une épidémie de peste. Ce livre est très bien documenté historiquement parlant ; il s'agit aussi d'un conte philosophique sur le racisme et la différence.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (119) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4899 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}