AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Je suis une sur deux (56)

Heureusement pour mon inconscient, je suis tombée sur une psy légèrement plus subtile quelques mois plus tard. Avec elle, avec les miens, avec mes proches, et avec les années, j’ai pu me remettre à la verticale et coucher les flouteurs à l’horizontale. Aujourd’hui, mes « pourquoi ? » sont pour eux. Comme dans : « Mais pourquoi vous est-il si compliqué de recevoir la parole d’une victime ? Pourquoi votre cerveau se met-il à bugger à l’instant même où vous entendez le mot “viol” ? Êtes-vous donc si fragiles que quatre toutes petites lettres peuvent à elles seules vous ôter toute possibilité d’empathie ? Qu’est-ce qui vous passe par la tête pour qu’au plus basique des “comment tu te sens”, on préférera toujours un “comment tu t’es démerdée” ? Honnêtement, cette satanée question, la poseriez-vous à quelqu’un qui vient d’être cambriolé ? » Non. La réponse est non. Jamais on ne demanderait à la victime d’un cambriolage si, franchement, elle n’est pas un tout petit peu responsable de ce qui lui est arrivé. Si au fond, son cambriolage, elle ne l’a pas un tout petit peu cherché – voire désiré. Et si, d’ailleurs, il s’agit réellement d’un cambriolage, parce que peut-être qu’elle exagère un tout petit peu, après tout… Non. Bien sûr que non. On ne lui dirait pas, on n’y penserait même pas. On la plaindrait et on réprouverait le cambrioleur. L’intrusion dans une propriété privée, c’est clair pour tout le monde : ça ne se fait pas. Mais le corps des femmes n’est pas une propriété privée. Dans les faits, dans le fond, il ne leur appartient toujours pas.
Commenter  J’apprécie          202
Si tu te prends un coup de pelle, tu vas pas dire que tu fais du jardinage, non ? Le viol est une violence terrible qui touche à cette partie de notre anatomie, nuance ... Il y a un désir, oui. Celui de détruire l'autre. Point. (Page 126)
Commenter  J’apprécie          60
Le temps a beau passer, tu n’oublies rien. Ton corps sait ce qu’il a subi, ton âme sait ce qu’elle a morflé. Tu voudrais que ça n’arrive plus jamais. À personne, nulle part.
Commenter  J’apprécie          40
Que la parole "se libére" ou pas, toute la question est de savoir si les oreilles, elles, vont enfin se déboucher
Commenter  J’apprécie          30
"Céder, ça n'est pas consentir". Un "oui" n'est un vrai "oui" que si on a la possibilité de dire "non". On ne l'a pas, face à un supérieur hiérarchique. On ne l'a pas, face à son grand frère chéri, son père adoré, son grand-père si gentil, quand on est enfant. On ne l'a pas, quand on est sous emprise. On ne l'a pas, face au tas de muscles décérébré qui te sert de mari, qui réclame, exige et pète un plomb - avec ou sans alcool, qu'importe, on ne l'a pas. On ne l'a pas, devant l'éclair d'un cutter, dans un champ, en pleine nuit. "Le consentement ne vaut que s'il est libre et éclairé" : maître Katz le répète, et il insiste encore.
Commenter  J’apprécie          30
La vérité, bien plus terrible, est celle-ci : nous avons, j'ai été réduite, même l'espace de deux heures, à l'état d'objet. Niée comme individu pensant, désirant... Et ne désirant pas. J'ai dis "non" et je n'ai pas été entendue. Pas écoutée. Piétinée. Tous les enfants du monde se construisent en disant "non". Vingt fois, cent fois par jour. A faire péter un plomb aux adultes qui s'occupent d'eux, à part le psy qui leur rappelle que c'est très bon signe. Qu'un enfant qui dit "non" est un enfant qui s'affirme comme sujet. Que ce "non" est la particule la plus élémentaire de son identité. La mienne, la nôtre a été bafouée. Mon identité, notre identité de sujet n'est pas inaliénable. Vous, moi, vos soeurs, vos mères, vos amoureuses, vos enfants, personne n'est intrinsèquement inviolable. Et c'est bien ça qui fout les jetons. Qui brouille la vue, bouche les oreilles, obture le cerveau. Même quand on est en première ligne. Surtout quand on est en première ligne. J'ai été violée. Et j'ai été victime. Aujourd'hui, je l'ai admis. Entre-temps, j'ai changé de vocabulaire. Je ne dis plus "je me suis fait violer" mais "j'ai été violée". Parce que je n'y suis pour rien. J'ai mis du temps, mais aujourd'hui, je le sais.
Commenter  J’apprécie          30
Ça fait pas tout, mais c'est un beau début. Ne pas tolérer. Ne pas laisser faire. Porter plainte. Et tous les jours d'après, porter encore des coups. Dans les rotules du système, dans les couilles de ceux qui le maintiennent.
Commenter  J’apprécie          30
(...) "La culpabilité n'est pas une réalité extensible à l'infini, tu sais...(Mon père parlait vraiment comme ça). C'est une masse, déterminée dans le temps et l'espace. Donc, automatiquement, plus tu te charges, plus tu le décharges. Tu veux vraiment lui en enlever de la culpabilité ?." Ah non, ça plutôt crever.
Commenter  J’apprécie          30
Tu as, en toi, une force redoutable. Peut-être qu’au moment où je t’écris, tu ne la soupçonnes pas. Pourtant, elle est là. Tu es en vie. Tu aurais pu mourir, tu as cru mourir, et tu es là. Chapeau bas. C’était ta toute petite marge de manœuvre et tu l’as saisie. Tu as réussi, plus rien ne t’arrêtera. On t’a contrainte, une fois. Ça n’arrivera plus jamais. Tu ne subiras plus jamais. Ça, c’est un pouvoir gigantesque. Et une immense liberté. Celle de n’avoir plus peur de rien. Aujourd’hui, ça te paraît fou, à toi qui as peut-être encore peur de tout… Mais je te le promets : un jour, tu iras crier dans la forêt.
Commenter  J’apprécie          20
Céder, ça n'est pas consentir. Un "oui" n'est un vrai "oui" que si on a la possibilité de dire "non".
Commenter  J’apprécie          20






    Lecteurs (467) Voir plus



    Quiz Voir plus

    QUIZ LIBRE (titres à compléter)

    John Irving : "Liberté pour les ......................"

    ours
    buveurs d'eau

    12 questions
    288 lecteurs ont répondu
    Thèmes : roman , littérature , témoignageCréer un quiz sur ce livre

    {* *}