Citations sur Je suis une sur deux (56)
Nos textes sacrés, notre littérature, et donc notre mémoire collective sont articulés sur cet équilibre-là - la femme faute, l'homme s'égare : gare à qui le fait trembler. Inverser le questionnement, demander des comptes au violeur plutôt qu'à la victime, c'est renverser l'ordre établi, bouleverser une grille de lecture millénaire, revenir sur une éternité de domination masculine. Et ça, pardon, mais c'est beaucoup trop fatigant. (p. 59)
L'après-viol est un combat entre toit et toi, tes croyances, ta culpabilité, ta honte - et celles que te renvoie la communauté, au cas où tu n'en aurais pas assez. (p. 51)
Elle a crié à ma place. Pour moi. Moi je ne peux plus. Plus un son qui sorte de ma gorge. Ça ne sort pas, mais c'est là. C'est juste que ça ne s'entend pas. Le viol, c'est ça : un cri dedans, le silence dehors. (p.32)
Laisse-les lui, ça n'est qu'un sexe, qu'un cul, qu'une paire de seins. De toute façon, ce ne sont plus les tiens. (p. 24)
#balancetonporc, dès le lendemain, en une du Parisien. Une double page, carrément. Avec de longs et beaux témoignages de femmes à qui on a permis de raconter leur histoire, au-delà d'un simple Tweet, pour comprendre, à travers elles, ce que peut être la réalité du harcèlement en France... Je déconne. Elles sont inexistantes, ce lundi-là, dans ce journal. En revanche, si on veut, on peut découvrir ce que Michel Cymes, Élie Semoun ou David Pujadas pensent de tout ça. Et comme on est décidément trop bien entre mecs, Alain Afflelou est aussi de la partie. Je sais, c'est fou, Afflelou, mais son avis sur ces milliers de femmes humiliées, agressées, violées, je m'en tape. Puissamment.
Ça se nettoie, les croyances. Ça se dégage, les stéréotypes. A défaut d’éliminer tout à fait le viol, on peut au moins le regarder en face, apprendre à écouter les victimes, commencer à condamner les coupables et le réduire, à l’arrivée, à sa portion congrue de psychopathes invétérés. (P 134)
Une femme sur deux, en France, aujourd’hui, subira au moins une forme de violence sexuelle au cours de sa vie : harcèlement, agression, attouchements, exhibitionnisme, au choix, ou tout ça à la fois. (P.132-133)
Vivre dans un monde où les violeurs auraient peur de violer et les cogneurs de cogner. Ca nous changerai de ce monde-ci, ou les femmes marchent dans la rue, vont au bureau, rentrent chez elle en ayant peur d'être sifflée, suivies, reluquées, molestées, coincées dans un ascenseur et de prendre au passage, une bite ou une beigne qu'elles n'auraient pas souhaitées.
On part de loin, ça risque d'être compliqué. Et long. Et lent. Mais ça vaut le coup d'essayer.
J'y crois.
Je vois l'ampleur du chantier, mais j'y crois.
Oui, j'ai cédé. Non, je n'ai pas consenti. J'ai cédé parce que je ne voulais pas mourir. On a toutes cédé parce que c'était ça ou crever.