Citations sur Les disparues de Vancouver (31)
Entendu un soir dans un bar : "Un quart des Canadiens ont du sang indien dans les veines, les trois quarts restants ont du sang indien sur les mains".
Sur le terrain, les fouilles sont longues, interminables, 300 000 échantillons prélevés, les restes de dizaines de femmes… Selon le chef des médecins-légistes embauchés, c’est une scène de crime comparable à un charnier du Kosovo après purification ethnique, à Ground zero… On n’est pas près d’identifier toutes les femmes charcutées ici… On n’est pas près d’en voir la fin, de ce charnier.
[...] Rossmo ne mâche pas ses mots : si les Disparues avaient vécu dans les bons quartiers de Vancouver, si elles avaient été des femmes blanches convenables, la police ne serait pas restée si longtemps sans réagir, on aurait déjà arrêté le meurtrier.
Pour calmer le jeu, le maire promet une récompense de cent mille dollars à quiconque aidera à retrouver les corps des filles. Qu'on en déterre au moins un, ça occupera les journalistes, ils auront un os à ronger !
Pourquoi les peuples qui n'ont pas d'écriture disparaissent-ils, tous, les uns après les autres...
A Montréal, un groupe de femmes-artistes a peint une fresque sur un mur, dans une rue où les femmes tapinent. Elles les montre toutes ensemble, rassemblées, en marche.
Le drame des Disparues a ébranlé le pays tout entier...
Une onde de choc du Pacifique à l'Atlantique, jusqu'à la pointe de Gaspé : Honte au Canada.
Entendu un soir dans un bar : "Un quart des Canadiens ont du sang indien dans les veines, les trois quarts restants ont du sang indien sur les mains." (...)
Quand on parle de l'Affaire ici, la gêne est palpable. D'habitude les faits divers les plus sordides excitent les bavardages...
Celui-là, on évite d'en parler.
Tel prédateur n'ira jamais chez les riches, il choisira ses proies dans les quartiers pauvres, un autre évitera systématiquement les quartiers blancs, tel autre ne tuera que des noirs du ghetto... Un meurtrier ne frappe jamais au hasard.
Some are born to sweet delight, some are born to the endless night... Sarah a toujours aimé la poésie, les poètes parlent sa langue à elle, celle de la rage, du désespoir et de la souffrance, celle de la grâce aussi.
(…) Ca fait un bout de temps que je vis par ici. Plus longtemps que vous ne pensez. Je sais ce que c’est que la haine. Je hais tellement, et si fort, que ça consume mon âme. Jusqu’aux cendres. Je m’endors avec ma haine, elle est ma compagne, ma passion, elle sera une perte aussi. Elle est en moi au plus profond, elle veut que je la laisse sortir, mais je ne peux pas, j ne serais rien sans elle…
Crab Park : une simple bande de gazon donnant sur le port industriel. Ici viennent les marins, les dockers… et aussi les filles de Skid Row, quand elles veulent se laver l’âme entre deux passes, en regardant l’océan, oubliant un instant le downtown eastside ; l’œil errant sur le gris ondoyant des vagues… Le Pacifique lave de tout, même des souillures de Skid Row.