Game changers

La vérité, c'est qu'elle avait à peine écrit quelque chose de toute sa vie. Elle avait griffonné un peu de poésie, écrivant quelques vagues divagations à propos de sa marque de cigarettes préférée, un béret sur la tête. Elle semblait croire que c'était tout ce qu'il fallait pour être la prochaine Sylvia Plath. Je ne crois pas qu'elle savait véritablement que cela nécessitait d'écrire pour de bon.

Les filles… elles avaient toujours été un mystère pour moi. Pendant toute mon enfance, j'avais été pétrifié par elles et la peur n'avait fait qu'augmenter lorsque j'étais devenu adolescent. Ma mère avait toujours trouvé bizarre que je n'ai jamais de rendez-vous ou que je ne sorte avec personne pendant les week-ends mais la vérité, c'était que je souffrais d'une timidité paralysante qui faisait que mon pouls s'emballait et que mes joues devenaient brûlantes et écarlates à chaque fois que l'une d'elles me parlaient.

Comment la vie pouvait être si idéale alors que vous deviez vous préoccuper d'être populaire, de ce que les gens pensaient de vous ? Il y avait tellement de devoirs à faire – une chose que je détestais toujours autant avec passion – et tellement de fêtes, que je n'arrivais pas à tout faire. Je pensais que cela serait toujours ainsi mais à présent, tandis que je tenais ma coiffe et ma cape dans mes mains, je savais que ces temps allaient bientôt prendre fin.

Il faisait trop chaud dehors et je me faufilai sur le côté de la maison pour avoir deux minutes de paix et de calme. Il y avait trop de gens et trop de bavardages. Toute ma famille était là et ils voulaient tous me parler. Non pas que je n'étais pas reconnaissante, mais j'avais besoin d'un peu d'espace pour respirer.

C'était si ennuyeux d'étudier ! Sûrement la vie était faite pour faire la fête, s'amuser et ne pas gâcher une seule minute. Je ne voulais pas être enfermée dans un bureau pour le reste de ma vie, à rêver de 'et si' puis mourir d'une crise cardiaque à quarante ans.