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3,33

sur 59 notes
La narratrice parle de « l'évènement » pour parler de ce viol, ce mot violent est utilisé pour parler d'autres victimes. le sujet est traité avec délicatesse (je ne trouve pas de mot) comme pour les autres victimes et elle même. Lorsqu'elle fini par évoquer l'acte elle dit juste ce qu'il faut pour qu'on comprenne sans heurter personne.

Ce qui m'a plu dans ce roman c'est qu'il ne suit pas une chronologie linéaire, on ne se perd pas dans les repères temporels. Il y a avant et il y a après… mais dans ces deux espaces il y a tellement de questionnements. Douze ans

Ce qui m'a marqué c'est ce temps qui rattrape la narratrice. Elle avait enfoui ce traumatisme et voilà qu'on lui demande de le faire resurgir. J'ai eu l'image d'un élastique, c'est comme si elle avait avancé en tirant sur cet élastique accroché à cet instant T et que d'un coup d'avoir trouvé le coupable coupait ce point de départ et que tout lui revenait à la fois en faisant des boucles.

On lui a appris depuis toujours à être discrète, se taire et ne pas faire de vague parce que c'est une fille et il y a aussi le milieu dans lequel elle évolue. Elle a continué à se forger la carapace qui la protège. Elle en deviendrait froide et « insensible ». On joue tous un rôle alors pourquoi pas celui-ci si ça lui évite les questions.

J'ai beaucoup aimé la délicatesse avec laquelle elle parle de toutes les victimes d'agression en ayant conscience que chaque une attitude différente en fonction de paramètres personnels, il n'y a pas une bonne ou une mauvaise façon de réagir et de survivre (ou pas).

J'ai aussi remarqué qu'il y a beaucoup de scènes présentes où la lumière est omniprésente, comme si elle voulait tendre vers plus de lumière dans sa vie, sortir de l'obscurité ce secret pour enfin vivre pleinement.

Ma crainte d'être dans la position du lecteur voyeuriste s'est vite évanouie pour mon grand soulagement.
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Cette histoire à la première personne est un voyage sensible entre le traumatisme du passé et le jugement du présent. C'est dans une histoire étirée, ayant subi une longue interruption, qu'Elsa Fottorino plonge le lecteur. la connexion directe avec la narratrice installe une intimité fine et délicate, au-delà de la simple compassion. Elle reconnaît avoir peur et être maladroite avec les mots. C'est donc tout un exercice sensoriel et intellectuel de recomposer son passé, cet événement traumatique et violent. Elle doit se reconnecté à elle-même tout en admettant les conséquences de ce viol.
Cette narration de soi, indispensable à la survie, est portée magnifiquement par l'écriture d'Elsa Fottorino. L'autrice est à l'écoute de son personnage et met en scène tous les jeux de regards posés sur elle. Dès que ce drame personnel devient publique, alors les policiers, son avocate ont un point de vue et veulent écrire l'événement pour mieux le comprendre (dans une logique d'enquête et de justice). Ce roman est une histoire à plusieurs dimensions, où une vie, tout en étant éclatée, a continué. On sent l'énergie de cette femme à vivre, à construire et à se préserver de certains questionnements. Mais cela n'empêche pas, à certains moments, d'être un peu perdu dans la lecture de ce voyage dans le temps, dans les méandres chronologiques. le personnage principal semble tenir à lui seul ce roman, faisant des autres caractères, des ombres, des êtres de passage.
Le roman souligne les silences émotionnels des traumatismes en évitant de les encombrer de mots et de formules. En filigrane, peut-être que la romancière questionne ce besoin de recourir aux mots, de trouver la justesse d'une phrase et de son rythme pour mieux atteindre une forme d'apaisement.
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