AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,33

sur 59 notes
La narratrice revient sur un viol qu'elle a subie quand elle avait 19 ans.
A l'époque, l'enquête n'avait pas pu aboutir. Mais douze années plus tard, à la faveur d'autres témoignages concordants d'autres victimes, elle est sollicitée pour participer au procès de son violeur.

Elsa décrit assez bien le désordre intérieur qui ressurgit après tout ce temps, alors même que la narratrice pensait avoir tourné la page. le silence qui a permis de survivre, mais a enfermé cette journée et celles qui ont suivi dans un passé qu'elle n'avait pas compris, un passé qu'elle n'avait pas regardé en face, et qui la torturait insidieusement.

En revanche, l'autrice mélange les époques et les faits, et j'ai parfois eu du mal à suivre. Elle m'a un peu perdue au milieu du roman, que j'ai eu un peu de mal à terminer.


Commenter  J’apprécie          131
"Parle tout bas" de Elsa Fottorino parle du viol subi par la narratrice et comment la suite de sa vie a été bouleversée. L'auteur aborde le sujet avec beaucoup de délicatesse, de pudeur et d'humanité.
A l'époque son violeur ne sera pas identifié donc sa plainte sera classée sans suite. Elle sera régulièrement confrontée à l'administration à cause de plusieurs viols subis par d'autres jeunes femmes qui laissent penser que ce pourrait être le même auteur.
La chronologie du livre n'est pas linéaire et parfois le lecteur peut se perdre dans les nombreux questionnements de la victime relatifs parfois au passé ou alors au présent. Ce traumatisme la suit et ressurgit plus violemment lors d'appels à témoignage et notamment lorsque le procès aura lieu alors même qu'elle est enceinte.
Un roman écrit avec une grande sensibilité où l'on y découvre les rouages de la justice notamment.
Un style très particulier avec des phrases courtes et touchantes, qui met en avant la difficulté de parler à cause de son contexte familial, de sa carapace forgée au fil des années suite à ce traumatisme. La parole est aussi au centre de ce roman avec la parole des policiers parfois tellement inadaptée et dérisoire, la violence de nommer le violeur et la victime...
Un livre courageux et puissant qui aborde la reconstruction comme très personnelle.
Commenter  J’apprécie          30
Un jour d'hiver, la narratrice, 19 ans, est violée dans un bois, à quelques centaines de mètres de chez ses parents. Douze ans plus tard, son agresseur est arrêté. Convoquée pour le procès qui va suivre deux années après, elle découvre que l'homme a fait onze autres victimes.

Dans « Parle tout bas », la narratrice qui est aussi l'auteure du livre, Elsa Fottorino, revient sur cette déflagration dans sa vie. Mais contrairement à de nombreux autres ouvrages qui abordent ce thème de manière très détaillée, « Parle tout bas » nous livre ici la confession intime d'une femme qui a pris le parti de transformer une chose monstrueuse en exercice littéraire. Prenant de la distance par rapport à ce qui a été et à son statut de victime, l'auteure s'applique à travailler son style. Non, elle ne dira presque rien sur l'agression elle-même. Elsa Fottorino se protège, protège son nom aussi – elle est la fille d'Eric Fottorino, journaliste au "Monde" puis fondateur du magazine hebdomadaire « Le 1 ». A-t-elle le choix ? Pas vraiment de ce qu'elle en dit. Ce viol, très vite ses proches l'ont amenuisé. « Plus de peur que de mal » lui disait-on… Alors en jeune fille sage qu'elle était, elle a suivi le mouvement. Pourtant, la honte est toujours là, le traumatisme bien présent même s'il est caché. Quand on lui annonce le procès alors qu'elle est enceinte et heureuse, c'est finalement la ramener à cet état d'objet, de corps sans être, qu'elle a enduré dans cette forêt de février. Mais une fois encore, elle ne cédera pas au rôle qu'on voudrait lui assigner.
En nous parlant du procès auquel elle n'a pas voulu assister, elle raconte les différentes étapes qu'elle a traversées, de la sidération à la mémoire traumatique, de l'enquête et des démarches, du procès à la reconstruction. Elle montre d'ailleurs qu'on peut se « réparer » psychologiquement autrement que par la justice et se défaire de l'identité de « victime » , en gardant ainsi une forme de dignité aux yeux des autres, tout en reconnaissant que ce fameux statut est nécessaire pour que justice se fasse.

Par l'écriture, Elsa Fottorino a voulu explorer la complexité des sentiments et les états contradictoires qui nous traversent dans pareille situation. Ses mots sont choisis, son style est sobre et sans fioritures. Je regrette juste parfois un manque de clarté dans sa narration qui, à force d'introspection, perd un peu le lecteur. La chronologie y est très confuse. Mais ce sera mon seul bémol à ce récit tout en pudeur.
Commenter  J’apprécie          250
« Je vais vous parler de l'horreur. L'horreur banale, anodine, qui nous cueille sur le sentier de l'ordinaire et nous rend à lui sans laisser de trace » Ainsi débute ce témoignage d'une jeune mère qui revient sur ce viol subit il y a douze ans alors qu'elle avait 19 ans.
Difficile de raconter l'indicible, surtout lorsqu'on a préféré mettre tout cela entre parenthèses pour continuer à vivre, parce qu'il le faut bien.
« On disait que j'allais bien. Je le disais à mon tour pour ne pas décevoir. Et aussi, je crois, parce que c'était vrai »
Mais la réalité rattrape Elsa Fottorino lorsque, douze ans après les faits et l'affaire classée sans suite, le coupable est enfin identifié. La jeune mère, qui attend son second enfant, voit l'histoire de ce viol la submerger à nouveau.
C'est avec pudeur et délicatesse qu'elle revient sur ce drame et sur l'enquête, les interrogatoires et le procès auquel elle ne veut pas assister.
C'est alors qu'elle décide de prendre la plume pour dire vraiment ce qui lui est arrivé et ne plus se contenter de parler tout bas.
Ce témoignage est davantage un cheminement intérieur qui s'attache à raconter le mal-être, la peur, le vide causé par le traumatisme, la culpabilité et ce déni de sa souffrance qu'elle enfouie. Il lui faut cinquante pages pour se raconter dans l'intime avant de pouvoir parler du viol, de sa violence et de la sidération qui a suivi, cinquante pages avant d'aborder l'horreur et toute la procédure qui suivra.
Il y a une certaine lenteur dans le récit, l'auteure prend le temps avant d'affronter à nouveau ce passé et on la comprend, on l'admire pour sa sincérité, sa mise à nue. Faut-il en passer par là pour, enfin, en avoir terminé avec ce poids ?
Elsa Fottorino nous raconte aussi la vie, avec ses souvenirs d'enfant, et le bonheur d'être mère.
L'écriture est sobre, avec une mélancolie qui affleure souvent, et on ne peut qu'être touché par ce récit émouvant et vrai.
Je remercie Lecteur.com et les éditions Mercure de France pour la découverte de ce roman émouvant.



Commenter  J’apprécie          590
J'ai lu avec beaucoup d'attention le témoignage d'Elsa Fottorino. J'aime la pudeur qu'elle dégage et la sensibilité qui s'exprime.
Je trouve notamment une partie de ce livre très réussie. La complexité face à la réponse judiciaire, les méandres, les indécisions, le tumulte. Ne pas savoir ce qui est bien ou non, ce qu'il répondre ou non.
La justice suffira-t-elle ? Ce desarroi ainsi exprimé, ajouté à la naissance à venir, est d'une très élégante justesse.
Commenter  J’apprécie          10
Subir un viol, c'est un drame dont on se remet difficilement, ou jamais. Il faudra douze années à Elsa Fottorino pour, enfin, réussir à écrire son histoire, revenir sur les faits, l'enquête et la procédure, longue' qui ont suivi son agression jusqu'à voir l'affaire classée sans suite en l'absence de coupable. Et puis, alors qu'elle attend son second enfant, il y a un rebondissement de l'affaire avec un suspect et dix autres plaintes. Toute l'horreur de ce traumatisme refait surface
« Pour la première fois depuis le début de l'histoire, je peux dire « j'ai mal » et je sais précisément où. »
C'est avec pudeur et simplicité qu'Elsa Fottorino raconte ces longues années de peur et cette éclaircie, enfin, lorsqu'elle s'autorise à écrire son histoire, parlant pour toutes ces victimes silencieuses car un viol, comme le dit si bien l'avocate générale, est un « meurtre de l'âme ».
Commenter  J’apprécie          220
Avec Parle tout bas, la narratrice a choisi l'angle de la pudeur pour dire la violence des conséquences d'un viol subi alors qu'elle avait dix-neuf ans. Ce genre de viol aux circonstances rares, c'est-à-dire commis par un inconnu. Contrairement à ce que les médias veulent bien nous montrer dans les lignes “faits divers”, c'est plus fréquemment dans l'entourage proche de la victime que se déroulent ces exactions souvent impunies car peu dénoncées. Ici la narratrice décide de ne pas rester figée au stade de victime, elle avance avec force pour devenir plaignante. Elle nous raconte avec sensibilité et profondeur les différentes étapes qui mèneront au procès auquel elle préfèrera ne pas assister. Elle narre l'indicible avec réserve. Il est des mots qui n'ont nul besoin d'être exprimés pour être entendus. Seuls comptent pour le lecteur la complexité des sentiments, des interprétations, la béance laissée par l'incompréhension parfois, la douleur et le mal-être qui s'accrochent à celle qui a subi. Pour tenter de s'en défaire, pour ne pas conserver cette identité victimaire mais devenir une femme à part entière, elle passe par l'écriture car parler tout bas ne lui suffit pas. Par les mots déposés elle réussit à retrouver une forme d'apaisement. Ces mots salvateurs pour elle, le sont certainement aussi pour d'autres.
Merci donc à Elsa Fottorino pour avoir osé ce témoignage intime et poignant.


Lien : https://laparenthesedeceline..
Commenter  J’apprécie          10
Elsa a été victime d'une « tournante » à l'âge de 8 ans et d'un viol à 19 ans, en 2005. Douze ans plus tard, le criminel est identifié, jugé, condamné et la romancière, maman d'un second enfant trouve les mots pour raconter son drame.

Sa situation diffère fondamentalement, sur un plan juridique, de celle de Christine Angot dont les diverses dénonciations n'ont pas abouti à la condamnation de son « agresseur », aujourd'hui décédé, et donc présumé innocent conformément à l'article 9 de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen.

Avec franchise, pudeur, sincérité et beaucoup de talent, Elsa Fottorino décrit le contexte des deux agressions, leurs blessures et les années d'enquête avec une police manquant parfois de tact et une justice pauvre en moyens et en empathie pour les victimes. La description du procès est cruelle et riche de leçons à tirer.

Elle analyse les sous entendus guidant encore l'éducation des garçons et des filles et les postures familiales qui en découlent. Elle revient sur sur ses études d'abord provinciales puis parisiennes et la détermination avec laquelle elle a imposé sa vocation à ses parents.

Outragée, mais jamais brisée, puis libérée grâce aux années et à l'affection des siens, la romancière offre un regard salvateur sur son cas, qui est celui de milliers de femmes, et rédige des pages sublimes où le lecteur voit comment la nature l'a aidée à retrouver sérénité, confiance et foi en l'avenir.

Cent cinquante pages éducatives à lire particulièrement par les lycéens et lycéennes afin d'éveiller les consciences au respect des personnes et rappeler que « le désespoir n'a jamais empêché personne d'être heureux. Ceux qui en ont ne serait-ce que le souvenir savent. »

Parler tout bas transmet un message fort et salvateur !
Commenter  J’apprécie          882
Je n'ai pas adhéré du tout à ce roman. C'est un livre tout court (100 pages ?), mais dieu que cela a été pénible d'arriver à la moitié. le style est haché, brut de décoffrage, je ne savais pas où on allait tellement on sautait du coq à l'âne : un "fait horrible" (on déduit qu'il s'agit d'un viol, mais il faut attendre beaucoup pour rassembler enfin les morceaux), le procès, le ressenti de la victime, etc. Bref, ce n'est pas pour moi.
Commenter  J’apprécie          00
Dans ce récit d'histoire vécue, Elsa Fottorino nous parle du viol qu'elle a subi et surtout de l'enquête et du procès qui ont suivi plusieurs années après. S'il y a là une vraie matière littéraire, l'autrice m'a agacé par ses considérations sur la banlieue qui trahissent son milieu social et par son rapport très ambivalent vis à vis d'une enquête qu'elle ne dit cesser de fuir tout en tentant de la graver dans un livre (cela me paraît antinomique). On a ainsi le sentiment qu'elle est au dessus des autres victimes, de l'accusé, des juges, des avocats, des policiers…Bref, que le temps consacré à cette histoire est plus important dans un texte très auto-centré (que l'accusé ne pourra lire) que dans une cour d'assises ou une salle d'interrogatoire.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (129) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1716 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}