Un bon petit régal de lecture que ce polar historique préparé avec amour par
Eric Fouassier, l'un des chefs de files actuels du roman historico-policier qui signe ici le début d'une série comptant à ce jour trois, non que dis-je, quatre volumes dans une France de 1830 alors à l'aube de la Monarchie de Juillet.
C'est dans cette période tumultueuse qui essuie les plâtres des barricades que nous suivons les enquêtes d'un certain Valentin Verne, jeune inspecteur rattaché à la Brigade des Moeurs qui se voit proposer une enquête liée à l'étrange suicide d'un noble de bonne famille. Mais de son côté Valentin Verne mène également une enquête plus personnelle, issue des méandres nébuleux de son passé, face à un mystérieux adversaire , le Vicaire.
Totalement immersif, le Buireau des affaires occultes est porté par l'écriture fluide et détaillée d'
Eric Fouassier, un écrivain qui possède un parcours riche et atypique. Avec un doctorat de droit et un doctorat en pharmacie, l'auteur s'est spécialisé dans l'écriture de romans historiques . Je le découvre avec le premier tome du Bureau des affaires occultes qui est peut-être devenu l'un de ses titres les plus populaires auréolé de quelques prix littéraires.
Ainsi, nous sommes projetés dans un Paris bien abimé par les trois glorieuses où survole encore l'ombre d'un possible coup d'état bonapartiste et les résidus encore vivaces des monarchistes absolutistes. L'écrivain nous plonge dans une ambiance poisseuse dans laquelle déambule les riches bourgeois, les proxénetes véreux, les miséreux des rues en l'agrémentant d'une touche justement occulte dans lequel
Eric Fouassier fait appel à ses connaissances pharmacologiques. Son personnage principal, l'ange brisé, Valentin Verne est un adapte de la chimie et de la pharmacie.
Déterminé , maniant aussi bien les armes que la déduction, ce détective s'avère être un héros charismatique dont le physique angélique dissimule une certaine hargne.
A ses côtés, une foule de personnages côtoie ce Paris, toujours sur le point d'exploser à commencer par une actrice libérée et féministe ou encore l'ombre du monstrueux vicaire, digne d'un croque-mitaine sans compter quelques guest-stars authentiques telles qu'un certain Monsieur V.
Bien sûr, les personnages sont très romanesques mais ils n'en demeurent pas moins charismatiques avec surtout une mise en valeur autour de Valentin Verne dont les blessures cachées sont peu à peu dévoilées et font de lui un être encore plus fragile qu'il n'y parait.
En terme d'ambiance, j'ai donc bien aimé ce titre qui allie parfaitement l'enquête, un cadre historique détaillée et du mystère à la sauce occulte.
Un bon début de série pour un bon moment de lecture !