Livre autoédité lu dans le cadre du jury des lecteurs de Librinova.
Biographie de
Jimi HENDRIX vue par une psychanalyste.
Elle entame le livre en évoquant la jeunesse du chanteur, l'abandon de sa mère et la présence importante et aimante de son père qui lui a mis une guitare entre les mains dès son plus jeune âge. La musique devient alors ce qui va donner un sens à la vie de
Jimi HENDRIX et sa guitare la matérialisation du transfert de sa mère absente. Cet instrument sera presque un être humain qu'il chérira et qui partagera ses ressentis et ses vibrations. A tel point que cette guitare deviendra un amour dévorant qu'il brûlera sur scène pour tenter de s'en séparer. Ce geste que l'auteure dit être une pulsion est interprété par le public comme un scandale, un moyen pour HENDRIX de faire parler de lui mais il n'en est rien. Selon
Martine FOURRE, cet acte exprime la souffrance du chanteur, ce que ses producteurs ne comprendront pas. Ils abusent de l'artiste en le faisant jouer et répéter sans cesse sans prendre en compte son état de fatigue et en lui procurant de quoi tenir le coup ; ils participeront à sa destruction, même s'il n'avait besoin de personne pour le faire.
L'auteure explique par la suite que
Jimi HENDRIX a été victime du star système, il a représenté à son insu les idéaux de la culture de masse, comme les autres du Club des 27.
Cette conclusion est une transition vers la seconde partie, un essai sur la célébrité. On s'éloigne de l'artiste pour évoquer des études de sociologues réalisées sur le star système dont notamment celui qui sévit de nos jours.
Cette façon d'appréhender la biographie de
Jimi HENDRIX est peu commune, d'autant que l'auteure n'a pas eu l'artiste en analyse. J'ai du mal à valider qu'elle puisse affirmer que sa guitare était le transfert incarné de sa mère ou que le chanteur affichait une dimension messianique dans son comportement. Néanmoins, le tout est plutôt bien argumenté, après on adhère ou pas. La seconde partie m'a surprise, compte tenu du titre, je ne m'attendais pas à un essai.
J'ai appris des choses intéressantes, certaines autres m'ont laissée dubitative. Un peu de longueur dans les exposés sociologiques, les mêmes exemples sont souvent cités. Globalement, cette lecture est très rapide, réellement 150 pages, et on découvre une lecture de
Jimi HENDRIX sous un angle plutôt original.