Citations sur Le cycle de McGowein, tome 3 : La Traversée de l'Océan de.. (7)
Le capitaine des pirates, un éclair haineux et fou dans les yeux, se rendit compte qu'il était le seul survivant. Tous ses hommes avaient rejoint les fonds marins ou reposaient, pour la plupart en plusieurs morceaux, sur le pont. Il avait beau être un bretteur adroit et craint, le guerrier noir lui inspirait une telle terreur qu'il en restait figé.
_ Mon travail consiste à veiller sur l'équipage et le navire. Cette histoire sème le trouble et la peur dans les esprits de ceux qui ont été témoins de ces apparitions, et commence à inquiéter ceux qui en ont simplement entendu parler.
_ Les papillons ne sont pas des créatures dangereuses.
_ Pas ceux que l'on connaît, en effet, mais une espèce inconnue qui semble apparaître et disparaître comme par enchantement, qui sait ?
Cet homme lui plaisait. Il avait senti sa présence juste à temps pour l'empêcher de lui dérober sa bourse le jour de son arrivée. Il avait massacré trente -deux des hommes du gouverneur à la vue de tous, en combat régulier, et en plein jour. La jeune fille se réjouissait de se mesurer à un adversaire plus intéressant et plus dangereux que les contrats qu'elle avait eus à honorer jusqu'alors.
La forme astrale de Simius Galaghen filait à vive allure sous le ciel étoilé. Le Maître des Gardiens tournait toute son énergie et tous ses sens à la recherche de la présence de la Gardienne de Danarith.
Arrivée à la porte de la taverne, Léraline jeta un dernier coup d’œil à son compagnon. La fille du tavernier, qui s’occupait du service, s’écarta pour lui laisser le passage et la jeune femme quitta l’établissement. Dans le petit escalier qui menait à la rue, la Gardienne croisa une patrouille de quatre hommes en livrée du gouverneur. Celui qui devait être le plus gradé la dévisagea avec insistance de bas en haut avant de franchir le seuil et de commander quatre boissons.
Décidément, les hommes de la milice du gouverneur avaient des manières qui n’étaient pas du goût de la Gardienne. Ils se comportaient comme des voyous habitués à être obéis. Plus vite le Vasalith quitterait Cornithor et reprendrait sa route, mieux cela vaudrait. La jeune femme se mit en quête des produits qu’elle tenait à se procurer avant de rejoindre le vaisseau : du papier et du matériel d’écriture !
Leiria poussa le lourd volet de bois. Le brouhaha de la rue s’éleva soudain en une clameur assourdissante, mais la jeune femme y était si habituée qu’elle n’y prêta que peu d’attention.
Ici, un marchand de vin vantait la qualité de ses breuvages. Là, une matrone tempêtait magistralement après les deux garnements dépenaillés qui venaient de lui dérober quelques fruits et détalaient dans la foule, désormais invisibles, sauf au regard de quelqu’un qui se trouvait perché si près des toits.
Le vent était frais mais la journée plutôt douce et agréable pour la saison. D’un instant à l’autre, le navire qui venait d’apponter allait certainement vomir sa cargaison de matelots assoiffés de femmes et de tord-boyaux.
Quelque chose effleura l’épaule de la Gardienne et lui fit tourner la tête. Un papillon noir et violet passa son chemin. Des centaines, non, des milliers de papillons noirs et violets voletaient sur le pont et aux abords immédiats du navire. C’était un spectacle à couper le souffle. La grâce que ces petites créatures fragiles déployaient dans leur ballet nocturne capta un instant tous les sens de Léraline, ainsi que des autres membres d’équipage présents sur le pont.