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Critique de gavarneur


Mon enthousiasme initial a un peu faibli en cours de lecture.
Les pingouins ayant été baptisés par erreur, les forces supérieures de la chrétienté décident de les transformer en hommes. La fable qui s'en suit nous propose une vision de la France, de la préhistoire à une prémonition des guerres mondiales, et même au-delà.
Les premiers chapitres tirent à boulets rouges sur les religions et les superstitions, avec un humour parfois facile, parfois instruit : il vaut mieux avoir une petite culture judéo-chrétienne pour en profiter, mais certaines ficelles sont plus accessibles. Je m'en suis régalé : Dieu essayant d'oublier qu'il est omniscient et autres paradoxes sont très bien amenés et décrits avec ironie. (Certains croyants doctrinaires ont dû s'étrangler, à l'époque).
Dans les périodes suivantes, j'ai commencé par beaucoup apprécier certaines analyses, me disant que décidément tous les gouvernements, jusqu'à aujourd'hui inclus, ont des points communs, bien peu sympathiques. Ensuite j'en ai beaucoup appris sur la IIIe république, probablement plus que pendant mes cours au lycée, par exemple sur l'affaire Dreyfus, et en réfléchissant aux intérêts des protagonistes.
Mais finalement les morales de la fable ne sont pas si puissantes : rien de nouveau sous le soleil, les hommes (même pingouins) sont des cochons*, l'argent est la cause de tous nos maux, petites causes grands effets... Anatole France (prix Nobel, tout de même) m'a fait penser, m'a amusé, mais ne propose pas de solution pour lutter contre l'hypocrisie et la ploutocratie : plus drôle que Rousseau, auquel il doit beaucoup, mais pas plus efficace.
Ce fut donc une lecture souvent prenante par l'ironie et la mise en évidence des constantes de la vie politique, un peu ennuyeuse pendant quelques courts chapitres. Si on a le temps, on peut préférer relire le Contrat Social ou La Comédie Humaine, mais ce livre est plus amusant, et plus étrange.
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