Quatre du Congo

Mais l’on devine, derrière cette agitation du fleuve qui accepte toutes les activités des hommes, les immensités quasi désertes que cachent ses rives touffues.
Impénétrable et fascinante, la grande forêt conserve en son sein bien des secrets…

Admirer la jungle, l’un des plus beaux spectacles qui soit au monde.
Univers des sons aussi, la forêt retentit de cris et d’appels qui se répercutent en écho sous cette cathédrale antique où flotte l’odeur des sols mouillés après l’orage.

« Ce sont les imbéciles qui s’entêtent, croyez-moi. »
Je commence à me demander ce que serait notre monde si l’homme avait toujours obéi à ce conseil. Nous n’aurions peut-être pas encore découvert l’Amérique.

Nous portons tous les six une vingtaine de kilos et cela ne facilite pas notre marche. Tailler à la machette dans ces conditions devient vite épuisant et il faut sans cesse se relayer pour économiser nos forces.
Pourtant, nous retrouvons avec joie l'atmosphère de la jungle, sa lumière glauque et ses mille cris d'animaux, qui ricochent d'arbre en arbre comme sous la voûte d'une immense cathédrale dont les piliers seraient faits de ces arbres gigantesques aux contreforts majestueux.

Une lutte terrible s’engage,(fourmi contre un autre insecte) un combat de la nature, féroce, insoupçonné, anonyme, étrange et fascinant comme il s’en déroule chaque seconde des millions dans la jungle.

La jungle? Un univers fascinant qui porte au superlatif. Un univers de camaïeux verts comme on se l'imagine aux premiers âges de l'homme, un monde vierge et clos, hostile et fantastique où se côtoient l'horreur et le merveilleux.

L'aventure est le réservoir de toutes les expériences. Elle pousse la vie dans ses retranchements, l'oblige à tout offrir, à ne rien garder. Elle est le dictionnaire de la vie toute entière. Plus que la traduction d'une forme particulière d'existence, l'aventure en est l'expression totale. Pour tout dire, elle est le chant de la vie, son exaltation même. C'est pourquoi la littérature a tant à voir avec elle.