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Critique de ODP31


J'ignore si la fée verte s'est trop penchée sur le berceau de Dan Franck, mais sa montre (à gousset forcément) semble s'être arrêtée au temps des Bohèmes.
Il nous fait à nouveau partager sa passion (obsession ?) pour cette époque (1911) où Paris était la Capitale des artistes qui vivaient dans l'insouciance et la pauvreté, à la poursuite d'une gloire qu'ils attendaient sans impatience, persuadés que leur génie créatif ne pouvait les conduire que sur les chemins de la postérité.
Cette vie frivole et oublieuse est soudain troublée par un escroc qui s'accuse dans la presse du vol de la Joconde au Louvre. Il fanfaronne et avoue un vol précédent, celui dans le même musée, de deux statuettes africaines. Or, ces oeuvres d'art ont servi de modèles à Pablo Picasso pour les Demoiselles d'Avignon achetées à son ami, le poète Guillaume Apollinaire.
Paniqués par ces révélations qui pourraient aboutir à leur expulsion (Picasso et Apollinaire n'ont pas la nationalité française), les deux artistes décident de se séparer de ces statues qu'ils rangent dans une valise et promènent dans Paris à la recherche du moyen le plus sûr de s'en débarrasser.
le roman suit les pérégrinations et divagations des deux amis dans ce biotope poétique, à la rencontre d'autres personnages aussi illuminés que lumineux, tels Modigliani, le douanier Rousseau, Matisse, Alfred Jarry, Chagall, Soutine ….
La qualité première de ce roman réside comme souvent chez Dan Franck, écrivain scénariste, dans la truculence de ses dialogues. Chaque échange mériterait une citation dans Babélio. C'est parfois surréaliste, toujours drôle.
Cette lecture m'a rappelé un roman de Jean Paul DELFINO, « les pêcheurs d'étoiles », qui suivait Blaise Cendrars et Erik Satie partis dans le Paris des années 20, à la poursuite de Jean Cocteau pour qu'il s'explique sur le vol d'un argument d'opéra. On y croise les mêmes artistes et la même poésie.
Dan Franck revendique certaines incohérences historiques mais il a un excellent alibi. Dans les rêves, comme dans l'art, le temps n'a pas de prise.
Impossible de finir cette critique sans cette trouvaille extraordinaire de l'auteur qui baptise tous ces génies libres et réfractaires à l'ordre établi du doux nom d' « Anartistes ».
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