- Je suppose qu'on a tous des fêlures qu'on peine à accepter.
Je te le répète une fois de plus, appuya-t-elle en plantant ses prunelles déterminées sur lui comme si elle le mettait au défi de la contredire. Ça ne m’empêchera pas d’être avec toi. Il n’y a que là que je suis heureuse. Il n’y a qu’avec toi que je me sens bien et… importante…
— Ella, murmura-t-il, ému. Si tu savais à quel point tu l’es à mes yeux.
— Au final, ce n’est pas pour toi que je me fais le plus de soucis. Je sais que tu vas gérer tout ça. Tu es forte, tu l’as toujours été.
— Sauf quand il s’agit de lui.
— Il est ta faiblesse. C’est la seule personne qui fasse ressortir cette facette de toi. Et c’est très bien. Tu n’as pas tout le temps besoin d’être si dure.
— Je suppose qu’on a tous des fêlures qu’on peine à accepter.
— J’en ferais fuir plus d’un, tu sais… je suis plutôt un cas désespéré, lâcha-t-il un peu désabusé.
— Ne dis pas ça, le reprit-elle en fronçant les sourcils. Plus jamais.
— Merci de m’accepter, même si je ne suis pas parfait…, murmura-t-il en l’étreignant plus fort.
— Personne ne l’est. Et je t’aime avec ton imperfection, parce que c’est ce qui fait que tu es toi.
Sa thérapeute lui avait dit que pour pouvoir aimer quelqu’un il fallait d’abord s’aimer soi-même.
- Loin de moi l'idée de freiner tes envies de gloire et de notoriété, je t'assure que ce mariage est bien plus vital pour la boîte.
- Explique-moi, l'invita-t-elle, intriguée, en effectuant un rapide moulinet du poignet.
- Enfin, tu me laisses parler ! Il était temps. Tu sais, Graziella, il faudra que tu tempères ton caractère...
- Je sais, je sais, ...
- Et ne me sors pas que ce sont tes origines italiennes les responsables.
- Je n'en avais pas l'intention, se défendit-elle en grimaçant un sourire.