Un homme dangereux

Pour Emilie, "L'homme dangereux ", c'est Benoit Parent. Ecrivain sur le retour, il a eu beaucoup de succès il fut un temps, mais maintenant ses livres ne se vendent plus ; malgré cela il est toujours très apprécié en tant que critique littéraire dans certains journaux. Emilie, elle, est une jeune romancière et scénariste, mariée à Adam avec qui elle se sent heureuse bien que ce qui les unisse ne ressemble plus guère à de la passion. Entre son mari, ses deux filles Suzanne et Léa et un amant qu'elle voit de temps en temps, elle s'est aménagé une vie douce et tranquille.

Elle a récemment écrit un livre sur l'affaire Ilan HALIMI, un jeune homme martyrisé et assassiné parcequ'il était de confession juive, et réalisé un film dans lequel elle parle de son père. Après la sortie de son livre, elle a ressenti le besoin d'aller parler d'antisémitisme et d'intolérance dans les écoles et les lycées "pour que cela ne se reproduise pas". Mais depuis, il y a eu Merah, les tueries de Charlie Hebdo et de l'Hyper Casher, et son action lui parait maintenant un peu inutile. Son film vient de sortir, elle se sent désoeuvrée. C'est par l'intermédiaire d'un ami qu'elle va rencontrer Benoit Parent. Il la félicite sur son dernier film, lui fait miroiter une critique élogieuse dans un des journaux où il écrit et propose qu'ils se revoient. Emilie est flattée, elle hésite, puis accepte. Et c'est à partir de ce moment là que le piège se referme. Séducteur, beau parleur, plutôt brillant, il l'attire habilement dans ses filets. Il souffle le froid et le chaud :tantôt il lui envoie plusieurs centaines de textos par jour, tantôt il l'ignore lui laissant croire qu'elle n'a plus d'importance pour lui. Il l'invite dans un hôtel, puis à peine entrés dans la chambre, il disparaît sous prétexte d'aller acheter des médicaments : elle l'attendra en vain pendant deux jours. Malgré le cynisme et la perversité qu'il emploie, Emilie ne peut se défaire de cette attirance. Il l'humilie, critique sa famille et son mode de vie, lui enjoint de quitter son mari. Il n'a de cesse de vouloir la détruire. Parcequ'elle est une femme tout simplement, ou parcequ'elle est juive ? Elle accepte tout de lui, même l'inacceptable. Pour elle, il est comme une drogue, il lui en faut toujours plus. Elle pense à lui jour et nuit, décide de mettre fin à leur relation, puis l'instant d'après y renonce. Sa dérive s'annonce interminable. Il faudra qu'elle aille chercher la clé de sa délivrance au plus profond d'elle, remonter jusque dans son ascendance. Et ce sera la découverte d'un secret de famille bien caché qui agira comme un exorcisme et lui permettra de redevenir elle-même.

"Un homme dangereux" est un roman captivant, la plume de l'auteure, efficace et fluide y est sûrement pour beaucoup. On suit la descente aux enfers d'Emilie, on ne peut s'empêcher de se demander où elle s'arrêtera, on a peine à croire qu'une femme comme elle puisse se faire prendre dans les filets d'un homme aussi abject que Benoit. Et pourtant si....Après la lecture de ce récit, plusieurs questions me sont venues à l'esprit : Jusqu'ou peut-on aller par amour ? (Mais dans ce cas est-ce bien de l'amour ?) l'auteure est-elle l' Emilie du roman ? Dans ce cas qui est Benoit Parent ? Peu importent les réponse, ce roman est pour moi un très gros coup de coeur.
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J'ai eu un gros coup de coeur pour ce livre d'Emilie Frèche. Il y est question d'amour et de désamour mais surtout d'emprise. Celle d'un homme sur une femme qui s'installe avec une fulgurance extraordinaire, machiavélique. Rapidement cette femme prend conscience qu'elle est dépendante de son amant et bien entendu, ne parvient pas à y échapper seule. Elle est comme aimantée, et je l'ai ressenti presque physiquement à la lecture. Elle vit cette obsession destructrice comme une véritable addiction. Tout ce que dit ou prédit cet homme se réalise, même contre son gré initial à elle. Au fil des pages, je me suis demandé comment elle pourrait se sortir sans trop de séquelles de cette situation de soumission complètement nouée. Cela parait improbable. L'écriture limpide et efficace d'Emilie Frèche met ce récit sous tension croissante. Elle m'a entraînée avec elle dans ce cercle vicieux d'où on ne voit pas l'issue. J'ai vu moi aussi cet homme dangereux et manipulateur.
L'héroïne se prénomme Emilie, est écrivaine et appartient à la communauté juive, comme l'auteure. Dois-je donc parler de fiction, ou d'auto-fiction parcellaire ou entière ? Je pense qu'il n'est pas important de le savoir. La compréhension du récit n'en n'est pas moins entravée. J'ai surtout apprécié les profils psychologiques des personnages, fussent-ils réels ou non. Les rapports humains qu'ils soient bons ou non sont des sujets qui m'intéressent profondément. Ce sont eux qui dirigent nos vies…
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Autobiographie ou fiction?

Un roman qui soulève toutes sortes d'émotions chez le lecteur. On se demande si l'histoire est une fiction totale ou s'il s'agit d'une autobiographie. Effectivement, le personnage principal et l'auteur ont le même nom, le même métier et ont écrit le même livre…

Justement le personnage principal, Émilie, auteur à succès (son dernier roman adapté au cinéma), mariée à un homme qu'elle aime mais, qui ne la touche plus, avec deux filles et un amant. Elle se pensait heureuse jusqu'à sa rencontre avec Benoît PARENT, il va tout faire pour la détruire, l'anéantir même. Leur relation est basée sur la violence verbale qu'il exerce sur elle.

Une écriture fluide, un roman que l'on dévore et que l'on refuse de lâcher. Je ne connaissais pas l'auteure et je ne suis pas déçue d'avoir fait confiance à ma libraire une fois de plus!