On n'est jamais seul avec un livre. p.28
Comme la mort, la cruauté adolescente frappe aveuglément, sans morale et sans remords.
Le vertige, ce n'est pas la peur de tomber, c'est la peur d'aimer la chute.
C'est terrible et magnifique. Comme l'adolescence. p.21
On ne cesse pas de semer sous prétexte que certains grains pourriront sans donner d'épi.p.27
Et parce que la vie n’est pas une pub de Coke, il y a cette majorité de jeunes sans style défini, hybrides et inclassables. J’en suis. N’en déplaise aux sondeurs, la jeunesse est multiple. Il n’y a pas de courant d’opinion propre aux jeunes. Ce sont les mêmes lignes de fractures que pour les adultes: gauche-droite, vaillance-paresse, extravagance-conformisme, génie-bêtise.
On a beau dire que l’école nous emmerde, vers la fin du mois d’août, on a quand même hâte de revoir les amis. Le jour de la rentrée est toujours fébrile. Dès le matin, les autobus jaunes déversent des torrents de flots agités et l’esplanade principale se transforme en rivière frémissante. Longeant le terrain de football du côté est, j’ai une vue d’ensemble des adolescents réunis devant la polyvalente.
Quand on est mort,
est-ce que c’est pour toute la vie?
Louis Fréchette Alepin
Une seule chose rallie tous les ados : l'amour de la musique. Elle pulse dans nos tympans au même rythme que le sang dans nos tempes. Nos écouteurs sont les cordons ombilicaux qui nous relient à la matrice de nos iPods. Toutes les scènes de notre existence sont enrichies d'une trame diégétique. En ce moment même, des transfusions ont lieu. Des amis échangent leurs découvertes estivales en partageant leurs écouteurs. Jumeaux hétérozygotes nourris au même placenta...
Mais au fond, qu'est-ce qu'une école, sinon une usine a diplômes? Année après année, nous sommes des centaines a sortir de la chaîne de montage astiqués et formatés, prêts pour la grand-route du monde adulte.