Voilà un autre roman québécois ! Lu obligatoirement dans un cours,
La Chute de Sparte un roman publié en 2011 par Biz (membre du groupe rap Loco Locass). J'étais plutôt intriguée par ce roman jeunesse, bien que l'histoire est plutôt contemporaine et pas trop compliquée à lire : on suit les pensées d'un adolescent, Steeve, alors qu'il est au secondaire. Il traverse énormément de situations propres à cette période, les premiers amours, l'intégration à l'école, l'intimidation, qui est malheureusement trop présente durant cette période, etc. L'événement présenté comme principal, sans vraiment l'être au final, dans le roman, est le suicide d'un autre jeune, et son impact sur la vie de Steeve ainsi que ses proches et ses amis.
Ayant vu l'adaptation cinématographique par la suite, je pense que ce roman aurait pu avoir un bon potentiel pour toucher les adolescents et adolescentes, autant au Québec qu'ailleurs. Mais ma lecture ne s'est pas très bien passée. On se retrouve bien rapidement dans la tête d'un adolescent qui, au final, ne l'est pas. Son récit sonne faux, et, à mon sens, a plutôt servi à insérer quelques idées de l'auteur dans un roman sur certains sujets plutôt que de vraiment relater une histoire d'un adolescent, qui vit sa vie d'adolescent, face à un drame. Pire, à plusieurs moments, j'ai eu l'impression d'avoir à faire aux pensées d'un homme adulte, et non d'un adolescent qui s'adresse à un public de son âge. Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est un processus dangereux, mais c'est définitivement malaisant et parfois aberrant : nous avons, par exemple, droit à un personnage méprisant envers les femmes, discourant sur ce qu'est le vrai féminisme, à travers sa relation avec le love interest dans le roman. Je vous épargnerai les différentes citations du personnage-narrateur (après tout, ce n'est pas plaisant de lire du slutshaming ou encore un discours paternaliste sur ce que devrait être le féministe), mais ces passages m'ont profondément ennuyée, voire m'ont fait lever les yeux au ciel pendant ma lecture. Peut-être devrais-je être indulgente, en rappelant que le roman a été publié en 2011, mais ce n'est, au final, pas une excuse.
Je ne vois pas vraiment ce que j'aurais à dire d'autre sur ce roman, mise à part que je ne le conseille pas, et encore moins à faire lire à des adolescents. J'ai largement préféré le film, certaines décisions ont été prises dans sa réalisation pour se rapprocher de ce que l'histoire aurait dû être dès le départ : une histoire d'un jeune, qui doit faire face à l'intimidation et au suicide d'un de ses amis. Quelque chose à laquelle plusieurs lecteurs et lectrices auraient pu s'identifier.
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